Pour répondre à une question concernant "que sont ils devenus" ?, je peux juste apporter une toute petite lumière concernant la communauté Hmong qui faisait partie des équipages boats.
Après les flux migratoires dans ce chaos sans nom, la France accueille une grande concentration de réfugiés et les a rassemblés dans la région de Nîmes, en attendant de connaître leur sort d'intégration.
20 000 d'entre eux se sont vus proposés d'être déplacés en Guyane française afin d'établir un nouveau monde s'approchant au plus près du climat et de la faune asiatique.
En 1986, à l'occasion d'un mandat d'une mission d'assistance humanitaire, je me suis retrouvé seul et unique gendarme représentant l'état français, au fin fond de la forêt guyanaise, dans le camp de réfugiés de Javouhet, au milieu d'environ 4000 Hmong, Vietnamiens, et laotiens.
Après avoir été secoué pendant des heures de piste, je débarque et prends mes consignes dans un délai éclair puisque nous avons 10 mn pour tout nous dire. La navette fait un touch and go. Mais c'est un gendarme en pleur que je vois partir et qui a totalement oublié de m'indiquer les seuls points clés.
Mais je suis loin d'imaginer que j'allais passer à mon tour 4 mois et demi d'un immense bonheur dans cette communauté où j'ai pris une grande leçon d'humanité, et de valeur sociale.
Très vite, ils apprennent que je suis un ancien marin et nombreux vont me raconter leur sauvetage très poignant par les navires, dont la France y a participé activement, et nombre d'entre vous ont l'autre morceaux des événements.
Ils en garde une profonde reconnaissance, et l'accueil que chaque marin à eu à leur égard dans des circonstances assez difficiles, ont été leur salut.
J'ai eu l'occasion aussi de visiter le village de Cacao à côté de Cayenne. Tous ces expatriés ont recommencé à vivre partant de rien, développé une communauté homogène, une économie incroyable, et se sont relevés.
Lorsque ma relève est arrivée, il a vu aussi un gendarme partir en pleur........et j'ai compris pourquoi.