par Timonier Belladone Dim 18 Déc 2011, 16:30
A FAVALESSA (et aux anciens). Ouis FAVA tu as raison, on a peut-être tendance à ressasser nos petites misères, mais c'est humain et normal. Comme disait un copain, quand à un certain âge on n'a plus mal nulle part c'est qu'on est mort ! Et il faut dire que toutes ces aventures vécues à 12.000 kilomètres d'ici, quand on a entre 18 et 20 ans (et même un peu plus) ça marque profondément les esprits. Quand on a été, comme moi, un petit paysan qui n'était jamais sorti de son bled et qu'on est confronté à des paysages comme ceux d'Indochine, des reptiles, des margouillats, des bestioles de toute sorte et, accessoirement, des gars que tu as jamais vu et qui te tirent dessus au détour d'un arroyo, forcément ça te marque pour la vie ! Et surtout qu'on ne vienne pas me dire que nous étions des monstres sanguinaires, affreux colonialistes, etc... La politique on s'en battait l'oeil, victimes des affiches en couleurs, comme on disait alors, oui, peut-être, mais ce qui nous attirait c'était l'exotisme plus qu'un lutte idéologique.Je me sentais bien plus proche des récits de Loti, de Monfreid, de Rimbault ou de Melville que des discours des politicards de tous poils qui venaient de temps à autre parader à Saïgon... La bourlingue, ça oui, mais le reste... Il nous est arrivé, plus d'une fois, de sortir avec le boy du poste avant, dont les parents avaient été tués par les japonais en 1943 et dont le frère était soupçonné d'être du VM.
Et quand je débarquais avec la compagnie de biffe avec mon SCR 300 et mon Colt à la ceinture, je n'oubliais jamais les cinq kilos de bonbons qu'on emmenait pour les enfants des villages. Pacification, disait-on... Donc, je revendique le droit d'être un peu gaga parfois.
A tous les anciens (et aux autres) d'Indo,que vos dieux quels qu'ils soient et que tous les saints vous protègent et vous fassent la vie douce. Bonne fin d'année à tous, portez vous bien !