Un peu plus loin, autre sépulture, encore un monument familial élevé à la mémoire de trois frères, militaires, tués pendant la guerre 14-18. La sépulture est encadrée par des copies d'obus en granit reliées par des chaines. Pas commun pour un particulier.
Dans le porche de l'église, sur une grande plaque de marbre blanc, sont gravés les noms de tous les martyrs de la paroisse, je dis bien de la paroisse, pas de la commune. Etrange.
Ouverture des portes de l'église. Première question : vous n'avez pas de Monuments aux Morts dans ce village, chacun doit-il honorer lui-même ses morts pour la Patrie ?
Réponse : la paroisse de Kerlaz a été très longtemps rattachée à l'une puis l'autre des paroisses limitrophes. Ce n'est qu'en 1874 que Kerlaz devient une paroisse autonome, une paroisse pas une commune. Vers 1920, la commune de tutelle élève son monument aux morts mais n'y inscrit que les morts de sa paroisse. Ceux de la paroisse « autonome » voisine ne sont pas d'ici, n'est-ce pas ? Minables querelles de clochers après l'horreur de la « Grande Guerre ». Les morts pour la France de Kerlaz sont laissés pour compte. Quelques familles qui le peuvent font un geste pour les leurs.
En 1932 Kerlas a été érigée en commune (bien tardivement donc). Le conseil municipal, laïque, ne pouvait laisser à la seule paroisse d'avoir eu le geste de constituer une plaque honorifique. La construction d'un monument est décidée.
Il se présente sous la forme d'un arc de triomphe sur les montants duquel sont inscrit les noms des enfants (nombreux) de la commune tués au champ d'honneur. Au fronton est inscrit (en breton) : A nos enfants morts pour la Patrie. Jusque là tout est normal. Oui mais, au final ce monument civil est coiffé d'une croix.
Au verso du monument est inscrit (toujours en breton) Priez pour eux.
Etonnant, non ?