par CLAUDEL JEAN-PIERRE Lun 7 Jan 2013 - 16:06
Antsirane pour les Français de Diégo-Suarez, l'actuel Cap Diégo, Antsiragnana pour les Antankarana et les Sakalava du Nord, dénomination officialisée ANTSIRANANA. Voici l'anecdote historique apprise grâce à ma grande tante Kalagnomby: Une jeune fille agée de I5 ans demandée en mariage par un vieux de 75 ans contre un fehimbadigna de 50 têtes de bœufs. De par la coutume, elle n'a pas le droit de refuser. Elle quitte sa famille pour le vieillard non désiré ou éventuellement un mari qu'elle n'aime pas, mais 50 bœufs (un exemple), il peut avoir aussi des paquets de billets. Elle est engagée pour un an. Le temps écoulé, "adieu grand-père". Elle revient auprès de sa famille, mitôvo, livre. L'an 1900, le colonel Joffre débarquait à Diégo-Suarez, ville de la plus belle baie du monde avec 9.000 hommes de toutes les races où ils ne trouvaient que des Saintemariennes, Réunionnaises, Nosibéennes, Antimahoraises déjà liées avec d'autres hommes. Notre coutume de liaison éphémère les avait secourus. Si on demandait à une divorcée quittant son village prenant la route vers le Nord: "Andeha ahia anao ê" (tu vas où) "andeha ANTSIRAGNANA", je vais à Antsiragnana, la ville où les gens n'ont pas la même race". En effet, avec l'arrivée de Joffre et ses hommes, le cosmopolitisme s'aggrave sur la pointe nord d'Amboarôka et le métissage arriva. Voilà pour ANTSIRAGNANA ou Antsiranana.
Six mois d'une union tranquille, la coutume exige la demande de la main auprès des parents, donc déplacement aux villages, demande concrétisée par fehimbadigna, fête terminée, on rentre à Antsiragnana, contents, le cœur léger. Mais pas pour les jeunes mariés du village. Regardez cette belle Antankana (photo) portant un joli patribe arrivée au village. Les femmes mariées font la queue pour admirer et pleines d'envie pour porter le salovagna patribe. Elles menacent les maris: "Si je n'aurai pas ce salovaga, je pars à Antsiragnana". Les maris demandent à vendre des bœufs: refus catégorique des babas. On utilise les bœufs pour les us-et-coutumes. "Débrouille-toi". La construction de la ville d'Antsiragnana a besoin des hommes, les neufs mille n'étaient pas suffisants. Alors direction vers le Nord pour être manœuvres. L'argent nécessaire dans la poche, on traverse la mer, car les boutiques des Karany originaires de Marodoka (Ambanoro Nosy-Be) étaient à Diégo-Suarez pour acheter le tissu envié par madame, le patribe. DIEGO TSARA PATRY ANTSIRAGNANA MILA VOLA.
Commentaire de Aly Cassam