Bon, hier nous en étions resté au moment où la foule des manifestants s'ébranlait pour se diriger vers la prison maritime.
et comme je vous disais, le drame allait se dérouler au bout de la rue "Feldstrasse".
Hé oui, car à cet endroit, les attend une compagnie de fusiliers marins !
Ceux-ci reviennent de l'enfer des Flandres, ils ont connu l'horreur des combats, la misère et la cruauté, ils ont combattu avec courage mais sans haine l'ennemi du front, mais par contre, ils vomissent ceux qu'ils appellent les "planqués" ceux-là qui, sans avoir rien connu de la guerre se proposent de dicter leur conduite à ceux qui en ont payé le prix fort !
Ha non alors ! pas question !
Ils attendent !
le martèlement des milliers de pas résonne dans la nuit humide et froide, il se rapproche, lancinant, angoissant.
Tout à coup, un ordre bref.
et une salve de semonce s'élève vers le ciel.
Deuxième ordre !
les "mauser" s'abaissent à l'horizontale .
Devant eux, une masse hurlante, immense, impressionnante ! et maintenant si proche !
si proche que la lueur des torches fait scintiller l'acier des casques !
Mais ces hommes ne tremblent pas, ils attendent, impassibles, l'ordre libérateur.
Et tout à coup !
Feuer ! Feuer !
Tous les fusils crachent en même temps leur venin mortel ! dans un fracas assourdissant !
çà sent la poudre, la fumée et le sang !
Le silence revient, rompu seulement par les gémissements des blessés.
Les mutins ont disparus, terrorisés, ils se sont évanouis dans l'obscurité.
Ici, c'est l'horreur, sur cette place immense, gisent les morts et les blessés.
Victoire brutale de l'ordre, mais qui sera sans lendemain.
En effet, voyez-vous, le mouvement qui se développe dépasse maintenant le stade de la simple mutinerie qui pourrait se régler par des moyens strictement militaires.
C'est toute une société qui est en train de changer, mais personne ne s'en doute encore.
Nous sommes le 4 novembre et les nouvelles sont mauvaises, surtout pour l'amiral Souchon.
En effet, les matelots de l'école navale sont entrés en rebellion, ils se sont emparé des armes à l'armurerie et rallient les autres inutés insurgées !
ça craint vraiment là !
Bon, le gouverneur fait appareiller les destroyers et les cuirassés, ces derniers sont manoeuvrés par les officiers, vu que l'équipage à déserté !
Maintenant, le port est aux mains des mutins qui en profitent pour piller les dépôts d'armes.
La situation est très grave, dans toutes les casernes la rebellion triomphe.
Les officiers ont perdu toute autorité sur les hommes !
On envoie bien des patrouilles pour rétablir l'ordre, mais, manque de pot, elles passent toutes du côté des mutins !
C'est l'impasse !
l'amiral Souchon, commence à se gratter la tête, il se rend bien compte qu'il n'a plus les moyens pour mater la rebellion apr les armes;
Alors ? que faire ?
Hé bien, il ne reste plus qu'une solution, il faut négocier, et espérer qu'ainsi les marins reviendrons à la raison.
Il est 14 h, il fait dire aux mutins qu'il est d'accord pour négocier.
Vingt dieux ! le dénommé Altelt, qui est à la tête de tout ce fatras sent que sont heure de gloire est arrivée !
Il monte sur une auto, réquisitionnée pour la circonstance.
Celle-ci bardée de drapeaux rouges fonce vers la résidence du gouverneur.
Il savoure déjà son triomphe, le bougre !
comment il va le mettre au pas ! ce suppôt du capitalisme, exploiteur des masses populaires !
dans l'entrée, il bouscule tout le monde, et suivi du "premier conseil de matelots et soldats" ,de la révolution allemende, il gravit quatre à quatre les escaliers et surgit avec fracas dans le bureau de son supérieur.
Il est volontairement en tenue débraillée et prêt à en découdre !
Mais là, surprises !
L'amiral, qui est un finaud, l'accueille très aimablement et avec beaucoup de courtoisie.
Il lui dit qu'il est très satisfait que la délégation ait bien voulu répondre à son invitation et tout et tout .
L'autre, qui est arrivé là comme un ouragan, croyant avoir affaire à un officier arrogant qui allait le prendre de haut, est complètement décontenancé.
Il s'était préparé pour répondre à des menaces, voir des insultes, mais là, rien de tout çà !
du coup, il est un peu perdu là, et l'amiral lui demande très poliment quelles sont ses revendications.
l'amiral demande je cite:
"quel sont vos désir ?"
Alors là, çà commence sérieusement à s'embrouiller dans sa tête, il ne sait plus trè bien où il habite là !
Pourtant, il faut bien répondre, dire quelque chose, bon dieu !
Alors, dans une totale confusion cérébrale, il dit ce qui lui passe par la tête !
" euh ?? nous voulons davantage de permissions, la suppression du salut obligatoire et des allègements de service "
L'amiral répond:
" je suis prêt à accéder à ces revendications, dans la limite de mon pouvoir"
Altelt hésite un peu, il se sent un peu léger là, ses revendications ne lui semble pas à la hauteur, il tente alors une revendication politique qui pour le compte est disproportionnée, mais dans l'autre sens !
Il demande l'abdication de l'empereur !
rien que çà !
ce qui montre le désarroi du bonhomme !
Evidemment, l'amiral d'un ton coupant, refuse toute allusion à une telle éventualité.
Le matelot s'en sort en demandant que l'on pourrait remettre cet entretien jusqu'à l'arrivée du ministre, annoncée pour le soir même.
Bon, il fait une dernière demande, qui consiste en la libération des prisonniers.
l'amiral, toujours aussi futé, s'en sort par une pirouette, il botte en touche en lui signifiant qu'il n'est pas contre, mais après la réunion d'un conseil de guerre pour que les choses soient faites dans les règles.
C'est assez cocasse comme réponse, vu le b****l ambiant !
l'entretien est terminé, Altelt se lève, claque des talons et regagne son auto, l'air important.
pourtant, au fond, il n'est pas très content de lui, il a l'impression de n'avoir pas été à la hauteur et quelque part, de s'être fait berner.
C'est pas faux, il faut l'avouer !
Nous somme aujourd'hui le 5 novembre, un soviet vient de se constituer à bord du cuirassé König, qui est au bassin.
Il demande au commandant de hisser le drapeau rouge !
Bien sur, celui-ci refuse catégoriquement !
Le soviet lui donne jusqu'à midi pour s'exécuter, sinon il utilisera la force !
Le commandant et plusieurs officiers viennent se placer près du pavillon pour éviter ce qu'ils considèrent comme un déshonneur.
Du quai, des invectives sont lancées, et tout à coup, des coups de feu !
le commandant et ses officiers tombent sous les balles.
Le drapeau rouge flotte maintenant sur le König.
Mais ce drame jette la confusion à Berlin, d'un côté, certain veulent une riposte par la force, mais d'autre souhaitent plustôt que l'on ne fasse pa sverser le sang.
Le gouvernement se rallie à la seconde opinion.
Mais du côté des mutins ont est inquiet, très inquiets même !
Hé oui ! il craignent l'arrivée des troupes en provenance des premières lignes !
Ceux-là, ceux sont des féroces !
s'ils arrivent, çà risque de saigner un max !
Alors ? comment vont ils s'en sortir ?
S'il s'en sorte !
suite au prochain numéro !
bonne nuit.