par Kanail Mer 13 Nov 2013 - 20:33
Septembre 2013
Un projet de vente de bois de rose par l’Etat provoque un tollé dans le monde politique et diplomatique ainsi que dans la société civile. Le bois de rose, bois précieux classé parmi les espèces menacées, fait l’objet d’un intense trafic depuis le début de la transition politique. La coupe et la vente sont interdites. Pourtant des cargaisons entières quittent les cotes chaque semaine en direction de la Chine.
Le projet de décret, s’il est signé, pourrait permettre la vente de près de 20 000 rondins stockés dans des casernes à Antananarivo et en province. Des stocks évalués à des millions de dollars, des millions qui iraient pour moitié dans le budget général de l’Etat. Mais des membres de la société civile et des partenaires internationaux s’interrogent sur l’utilisation réelle de ces fonds, et sur l’opportunité d’une telle vente aujourd’hui, à moins d’un mois de l’élection présidentielle.
La vente provoque la suspicion des observateurs car elle ne suit pas les procédures recommandées par le « comité de pilotage » sur le bois de rose, comité dirigé par le Premier ministre et composé de membres de l’administration, d’ONG, et d’institutions internationales. Ce comité serait même écarté de la procédure de vente.
Selon plusieurs sources, la date de la vente est fixée pour la première semaine du mois d’octobre, et l’acheteur serait déjà identifié. « Un opérateur bien connu dans le milieu », affirme-t-on.
Deux ministres ont déjà signé le projet de décret. Le Premier ministre Omer Beriziky refuse d’apposer sa signature. Des discussions auront lieu la semaine prochaine avec la présidence.