par CHRISTIAN TOURGON Mer 25 Fév 2015 - 20:02
... Loin de chez moi, quand il m'arrive en fin d’après-midi de faire une balade avec mon petit fils, le long de cette côte antillaise, bordée de palmiers, vers Sainte Anne, une drôle d'impression me monte au cœur ...
Les bouffées d'air marin qui ramènent de la Caraïbe un parfum chaud, où se mêlent celui des embruns et du sel, m'envahissent les narines et puis le corps tout entier ... je m'arrête, le temps d'une pause de réflexion pour savoir ce qu'il se passe en moi et d'où vient cette émotion ...
Je trouve alors très vite que ce que je viens de sentir au gré du vent venu de la mer, petite sensation volatile et brève, n'est autre qu'un cri de ma mémoire qui m'appelle ... cinquante ans en arrière ...
... C'est la fin de la journée, aux "Arpètes" et, après la soupe, je vais rejoindre la salle d'étude, je traverse la cour, il fait une douceur d'automne entre la mer et la colline de Saint Mandrier et à ce moment là le vent méditerranéen nous parfume l'air d'une agréable odeur maritime ...
Je me sens bien, j'ai à peine seize ans et tout l'avenir devant moi ... à commencer par le B.P. Armurier dans quelques semaines !...
C'est comme ça et je m'aperçois aujourd'hui que même lorsque les années ont roulé sur notre vie et souvent tenté d'effacer bon nombre de souvenirs, il reste, impalpables mais plus persistants que jamais, des parfums, des odeurs comme celle ci qui s'accrochent à la mémoire avec une fidélité inébranlable et qui, l'espace d'un instant, même très bref, nous font replonger dans ce passé, si lointain, où l'on a connu des années de bonheur !
... Et je ne dois pas être le seul à ressentir cette remontée de souvenirs !
A bientôt pour d'autres impressions.
... C'est peut-être cela que ressentait Marcel lorsque sa mère lui donnait des madeleines à tremper dans du thé chaud et que ça lui rappelait le temps où il vivait à Combray !