MARINE NATIONALE
ÉCOLE NAVALE ET GROUPE-ÉCOLE DU POULMIC
GUIDE des USAGES NAVALS
Édition 1975
Réédition 1984
AVERTISSEMENT
ÉCOLE NAVALE ET GROUPE-ÉCOLE DU POULMIC
GUIDE des USAGES NAVALS
Édition 1975
Réédition 1984
AVERTISSEMENT
- Spoiler:
- Le Guide des Usages Navals est destiné aux jeunes officiers sortant de l'École d'Application.
Il doit leur permettre d'entretenir et de développer, pendant les premières années de leur carrière, les connaissances acquises concernant les règles de bienséance de la vie sociale et les usages traditionnels de l'étiquette et de la courtoisie maritimes.
Il ne représente qu'un recueil non exhaustif, que chaque officier doit compléter, à l'occasion des circonstances particulières de sa carrière, par des notes personnelles.
Pour en savoir plus...
Marine et bons usages par le vice-amiral Roger Vercken
Pour ceux qui souhaitent aller plus loin dans la découvertes des usages navals.
La bible en la matière reste bien évidemment "Marine et bons usages" que l'on désigne encore aujourd'hui sous l'appellation du "Vercken".
Édition et ré-éditions épuisées - pratiquement introuvable...
INTRODUCTION
" Le style, c'est l'homme " (BUFFON)
Que faut-il entendre par maintien et usage -
Le maintien est la "manière de tenir le corps et le visage".
Il consiste à se donner un air, à prendre une attitude, adopter des manières qui font qu'on n'est jamais déplacé.
Les usages comprennent l'usage ordinaire, c'est-à-dire "ce qui se fait habituellement dans la vie" (Montesquieu ) et les usages du monde qui consistent en "l'expérience de la société, en l'habitude d'en pratiquer les devoirs et d'en observer les manières" (Bourdaloue).
Les règles qui s'y rapportent sont un héritage qui constitue le code de notre comportement public. Or, il est de bon ton, à notre époque avide de nouveauté, caractérisée par la remise en question de ce qui est établi, de discuter de leur nécessité et de se demander si elles ont encore leur place dans une société tout entière tournée vers l'avenir.
Remarquons simplement qu'abolir toute règle entre les hommes serait sombrer dans l'anarchie.
Nous sentons tous combien cette attitude serait déraisonnable pour une société et davantage encore pour la société particulière que constitue un navire de guerre.
Il est clair cependant que les société évoluent et que la tendance actuelle à la disparition des catégories sociales et les possibilités de communication accrues entre les hommes, qui sont les signes de notre temps, ont pour conséquences une uniformisation et une simplification des règles qui régissent notre monde.
En revanche, le fait même que nous puissions, chaque jour davantage, entrer en relation avec un nombre croissant de nos semblables, exige que nous adhérions de façon plus stricte à ces mêmes règles.
Au sein de la Marine. le maintien et les usages présentent des caractères propres que nous devons bien discerner : en effet. chaque bâtiment constitue à lui seul une société complexe qui se trouve en rapports constants avec d'autres unités de notre Marine ou de marines étrangères.
Individuellement ou en groupe, nos officiers et nos équipages sont fréquemment en relations avec nos concitoyens ou avec des étrangers, soit au plan privé, soit au plan officiel.
L'éventail des prescriptions et des règles à connaitre et à observer sera de ce fait beaucoup plus large dans la Marine que partout ailleurs.
Nos efforts dans ce domaine doivent être constants et s'appuyer sur l'expérience acquise.
L'ouvrage qui suit n'est qu'un guide destiné à aider les jeunes officiers à maîtriser le problème des relations humaines.
La règle d'or en la matière est la simplicité : rien n'est plus agréable qu'un comportement naturel de bon aloi.
Mais on ne doit jamais perdre de vue que les armes, non seulement s'accommodent de prestige et de formalisme, mais l'exigent en certaines circonstances.
Il en va ainsi dans nos rapports officiels avec l’Étranger pour lesquels le décret sur les honneurs édicte un certain nombre de règles qui déterminent le protocole des cérémonies.
Il en va de même lorsqu'il convient de se montrer dans toute la rigueur d'un appareil qui nous dépasse.
PREMIÈRE PARTIE
LES USAGES A BORD DES BÂTIMENTS
1.1. A L'EMBARQUEMENT
1.1.1. Lettre au Commandant
Bien que ce ne soit pas une obligation, il est de bon usage, après avoir reçu sa désignation, d'envoyer une lettre à son futur Commandant pour se présenter à lui et annoncer son arrivée conformément à la circulaire de désignation.
En réponse à votre lettre, le Commandant pourra éventuellement vous faire tenir quelques précisions sur votre embarquement ou sur votre affectation.
1.1.2. Date, heure et tenue pour l'embarquement
Il est vivement recommandé d'arriver dans le port, où se trouve le bâtiment que vous devez rallier, la veille du jour fixé sur votre ordre de débarquement.
Vous pouvez ainsi parer à un retard possible et vous aurez de plus la possibilité de vous renseigner sur l'emplacement du bâtiment et sur les moyens de rallier le bord (navette, canot major, autorisation d'accès pour votre véhicule).
A défaut d'autres indications, vous rallierez par le premier canot major du matin (et, en toutes hypothèses, vous devrez être à bord pour 8 heures).
Vous vous présenterez à bord en tenue de cérémonie (c'est-à-dire avec sabre et gants blancs), ou vous prendrez les dispositions nécessaires pour pouvoir revêtir cette tenue dès votre arrivée.
1.1.3. - Visites d'embarquement
En arrivant à bord, présentez-vous ou faites-vous conduire à l'officier de garde.
L'officier de garde vous conduira ou vous fera conduire chez l'officier en second.
Le "Second" règlera alors les détails de votre installation, fixera le programme de vos visites et spécialement l'heure de votre visite au Commandant.
Vous vous présenterez au Commandant en "sabre et gants blancs", d'une manière très militaire. en restant simple, naturel, discret, en vous gardant des phrases inutiles.
Dans la matinée, rendez ensuite visite, avec sabre et gants blancs - sauf si le Commandant vous a prescrit de le faire en tenue de sortie - à tous les officiers du bord qui vous sont supérieurs en grade et notamment à votre président de carré; s'ils sont absents, n'oublier pas d'aller ultérieurement vous présenter à eux, à moins qu'ils vous aient fait savoir qu'ils considéraient votre visite comme faite.
Passez ensuite par courtoisie en tenue de sortie (sans arme) voir les autres officiers du bord.
Dans l'après-midi ou le lendemain de votre embarquement, prenez rendez-vous (auprès des aides de camp) pour une visite officielle, en "sabre et gants blancs" :
Au Commandant en chef de la Force navale ou de la région maritime, sous les ordres duquel se trouve placé le bâtiment sur lequel vous venez d'embarquer ;
Au Contre-Amiral ou au Capitaine de Vaisseau commandant le groupe dont fait partie votre bâtiment ainsi qu'au Commandant de la division à laquelle il est incorporé.
Pour les officiers des corps assimilés, une visite au Directeur local s'impose, en "épée et gants blancs", après avoir pris rendez-vous auprès de son secrétariat.
Une visite de courtoisie (sans arme) aux différents chefs de service ne pourra que faciliter vos relations professionnelles ultérieures.
1.1.4. Installation à bord
En vous installant dans votre chambre, assurez-vous que vous possédez bien les instruments, documents et objets qui vous sont nécessaires.
Une chambre d'officier doit toujours être en ordre.
Ne laissez pas de linge, et surtout pas de linge sale, à la traîne.
Rangez vos papiers sur votre table.
Si vous avez un compagnon de chambre, rappelez-vous que vos propres défauts sont aussi insupportables que les siens.
1.2. LA VIE A BORD
1.2.1. Comment se présenter
Tout militaire ayant à se présenter à un supérieur prend la position du garde-à-vous, salue et se nomme.
Le salut doit être réglementaire, sinon il constitue une impolitesse.
A l'intérieur d'un local, il se découvre si le supérieur est lui-même découvert.
L'initiative de la poignée de main appartient au supérieur.
1.2.2. Circulation à bord
D'une manière générale, tout militaire, croisant un supérieur dans une coursive ou à l'embrasure d'une porte doit s'effacer.
Vous devez le salut à vos supérieurs quand vous les rencontrez pour la première fois dans la journée et vous accompagnez votre salut de la présentation de vos "respects".
Si vous fumez, prenez votre cigarette, votre cigare ou votre pipe dans votre main gauche quand vous saluez ou quand vous vous adressez à une autre personne.
Dans les échelles, accompagnant un supérieur, vous le laisserez passer devant vous sauf s'il vous demande de le guider, mais accompagnant des personnes extérieures au bord, notamment une femme, vous monterez et descendrez devant eux pour leur montrer le chemin.
Sur le pont, et sauf si des instructions le prescrivent (porte-avions par exemple), ne vous promenez jamais sans casquette.
Dans un local :
Lorsqu'un officier général ou le Commandant entre dans un local, le militaire qui l'aperçoit le premier commande : "à vos rangs, fixe".
Lorsqu'il s'agit d'un autre officier, le commandement est "fixe".
Les occupants se lèvent, se découvrent, gardent le silence et l'immobilité jusqu'à ce que l'officier ait commandé "repos".
Si un officier désire expressément que le personnel continue à vaquer à ses occupations ou ne se dérange pas, il se découvre avant de pénétrer dans le local et aucun commandement n'est prononcé.
En passerelle :
Lorsqu'un officier général ou le Commandant monte à la passerelle pour la première fois de la journée. le militaire qui l'aperçoit le premier commande : "à vos rangs, fixe".
1.2.3. Au carré
Les invités d'un des membres du carré doivent être considérés comme les invités de tous.
Les traditions de carré doivent être maintenues dans toute la mesure où elles ne doivent pas choquer les personnes invitées.
Toute opposition ou conflit entre deux ou plusieurs membres sur les usages de la vie du carré doit être porté devant le président.
Soyez à l'heure au repas ; si vous arrivez en retard, allez vous excuser auprès du président ("Président, service ! ").
Ne venez pas prendre votre petit déjeuner après l'heure limite fixée par le président.
La tenue au carré :
Dans cet endroit public où vous êtes en service, la tenue doit être aussi correcte que sur le pont; il convient de n'entrer au carré qu'en tenue propre et réglementaire (jamais débraillée) ; à l'exclusion de tout vêtement de travail d'intérieur ou civil.
En ce qui concerne le port de la tenue civile, seul le président peut l'autoriser sous certaines conditions : au dîner, lorsque le bâtiment est à quai, pour les officiers qui séjournent momentanément au carré avant de repartir à terre et quand il n'y a pas d'invités.
Les conversations de carré :
Surveillez vos conversations et sachez être discret; c'est souvent dans les carrés que les indiscrétions se commettent.
Évitez les conversations politiques ou religieuses, évitez aussi tout sujet qui pourrait froisser vos voisins.
Ne faites pas preuve d'un éternel esprit de contradiction.
Évitez de parler systématiquement de service.
Les distractions au carré :
Les jeux au carré doivent respecter la conversation ou la lecture de ceux qui y séjournent. Les jeux d'argent sont formellement interdits au carré comme partout à bord.
1.2.4. Dans les embarcations
On juge souvent un bâtiment à la tenue de ses embarcations.
Règles concernant la hiérarchie :
Les coupées arrière sont normalement réservées aux officiers, les coupées avant étant utilisées par l'équipage (Cette règle peut différer suivant les types de bâtiments et suivant les circonstances (amarrage, par exemple) ; dans le doute, informez-vous des dispositions propres à votre bâtiment).
Lorsque les deux coupées arrière sont en place, la coupée tribord est réservée au Commandant et à ses invités.
En règle générale, l'embarquement des officiers se fait dans l'ordre inverse d'ancienneté, le débarquement dans l'ordre d'ancienneté ; les officiers-mariniers et l'équipage embarquent normalement avant les officiers et débarquent après.
Cependant, l'ordre d'embarquement peut varier suivant les circonstances et les usages, en ce domaine, diffèrent parfois.
Il est donc conseillé à l'officier de garde ou de quart de prendre, le cas échéant, les ordres de l'officier le plus ancien embarquant.
La chambre d'une embarcation est réservée aux officiers qui peuvent y admettre les officiers mariniers, les quartiers-maîtres et les matelots dans la limite des places disponibles.
Tenue du personnel :
L'embarquement et le débarquement s'effectuent dans l'ordre défini ci-dessus avec calme et discipline.
La responsabilité en incombe à terre au chef de piquet de quai, représentant de l'officier de quart, sinon au patron d'embarcation lui-même.
Lorsqu'un officier embarque ou débarque, le patron salue et le personnel présent dans l'embarcation rectifie la position.
Il en est de même lorsque l'embarcation en croise une autre portant la marque d'une autorité.
Il est interdit de fumer, de s'asseoir sur les fargues ou les plats-bords.
Quand un officier se trouve à bord d'une embarcation, les gaffes des brigadiers doivent être mâtées ; cette règle ne s'applique pas dans les engins de débarquement.
1.2.5. Au téléphone
Qu'il soit considéré comme un instrument de travail ou comme un support de relations privées, le téléphone doit obéir à certaines règles d'usage :
Sauf en cas de nécessité de service, on ne doit pas abuser de l'appel téléphonique; c'est ainsi qu'on évitera de téléphoner avant 9 heures du matin, pendant les repas, pendant l'heure de la sieste et après 21 heures ;
On n'appelle pas n'importe qui au téléphone; c'est ainsi qu'à bord, sauf nécessité impérative de service, sauf instructions contraires de leur part, on ne s'adresse pas par téléphone au Commandant ni aux officiers supérieurs (Dans des circonstances très particulières, il conviendra de demander au Commandant et aux officiers supérieurs s'ils ne voient pas d'inconvénients à ce qu'on leur téléphone.), on se déplace jusqu'à leurs chambres; à l'extérieur du bord, on ne téléphone pas directement à des personnalités importantes, on appelle leur cabinet ou leur secrétariat.
Il s'agit en ce domaine de faire preuve e discernement.
Qu'on soit appelant ou appelé, dès qu'on a obtenu son interlocuteur, on doit commencer par se présenter "Ici, l'Enseigne de Vaisseau Untel" ou "Enseigne de Vaisseau Untel" ou "Jacques Untel à l'appareil", mais jamais "Monsieur Untel" (sauf avec un fournisseur, une secrétaire) ;
Dès que les deux interlocuteurs se sont présentés, il convient qu'ils se saluent Selon le grade de son interlocuteur, on dira "Mes respects, Commandant", "Bonjour Premier-Maître" "Bonjour Untel" "Bonjour". Dans le civil, on dira selon le cas "Mes hommages, Madame", "Bonjour Monsieur", "Bonjour"
Ne pas s'éterniser au téléphone : être clair. concis, précis ;
Quand la communication téléphonique s'achève, c'est le moins gradé, le moins ancien, le plus jeune qui doit raccrocher le dernier.
Attention : Soyez discrets dans vos communications téléphoniques et rappelez-vous que dans certains cas la conversation directe est préférable à la conversation téléphonique.
1.2.6. Relations à bord
Vis-à-vis de vos supérieurs, vous devez faire preuve :
De respect dans vos paroles et dans votre attitude : restez au garde-à-vous lorsqu'un supérieur s'adresse à vous ou que vous vous adressez à lui ;
De loyalisme : le loyalisme est fait de dévouement, de conscience professionnelle, d'obéissance. Mais l'obéissance ne doit pas être passive ; le subordonné a le devoir d'éclairer ses supérieurs et de leur faire connaître son point de vue, en se gardant toutefois de critiques acerbes et systématiques.
Toutefois, quelles que soient vos préférences ou vos opinions, dès que la décision est prise et dans la mesure où elle ne prescrit pas l'accomplissement d'un acte illégal, elle doit devenir vôtre, vous devez obéissance.
Vous avez ensuite le devoir de rendre compte à vos supérieurs de l'accomplissement de votre action.
Vis-à-vis de vous-même :
L'exactitude est une des premières vertus militaires ; ne vous faites jamais attendre pour prendre le quart ou pour un appel, un départ d'embarcation, un rendez-vous, un repas; soyez toujours présent à la "mise au travail".
Vis-à-vis de vos subordonnés :
Reportez-vous au chapitre du "Guide à l'usage des jeunes officiers" relatif à la conduite du personnel. Rappelez-vous que ces règles de politesse, d'exactitude, de considération sont également valables vis-à-vis de subordonnés.
1.2.7. Réceptions à bord
Considérez-vous à l'égard des invités comme si vous étiez le maître de maison accueillez-les, renseignez-les, guidez-les.
Votre devoir est d'aider le Commandant (ou l'Amiral) à recevoir.
Soyez toujours à l'aise mais, avec tact, sachez vous insérer dans un groupe et aussi vous en retirer.
Ne laissez jamais des invités seuls, pendant que vous discutez avec vos camarades.
Les réceptions de carré peuvent être organisées dans les conditions et les limites (horaire, tenue. etc...) fixées par le Commandant et les présidents de carrés.
Elles doivent toujours rester d'une bonne tenue et ne pas constituer une gêne pour le personnel du bord.
1.3. - LES USAGES NAVALS
1.3.1. Le décret sur les honneurs
Tout officier est amené à appliquer le décret n°75-548 du 30 juin 1975 ainsi que l'instruction n°203/EMMJPL/ORG du 8 juillet 1975 relatifs au cérémonial dans les forces maritimes et à bord des bâtiments de la marine nationale et se doit de les bien connaître.
Son but est de définir la conduite à tenir dans les relations officielles et protocolaires avec les autorités maritimes, les officiers des autres armées, les représentants diplomatiques ou consulaires, certains fonctionnaires, certaines autorités militaires ou civiles étrangères.
Ce décret fait référence au décret n°67-1268 du 26 décembre 1967 portant règlement du service de garnison, qui est d'une présentation quelquefois plus claire.
Ce document se compose de cinq chapitres :
Chapitre I : Pavillons et marques ;
Chapitre II : Honneurs et saluts ;
Chapitre III : Honneurs funèbres ;
Chapitre IV : Saluts au canon ;
Chapitre V : Solennités - Deuil national ;
Chapitre VI : Visites ;
Chapitre VII : Dispositions diverses.
L'officier ne pourra trouver à la lecture de ces différents chapitres toutes les réponses à une situation donnée en matière d'honneurs.
En effet, les honneurs définis par le décret ne sont pas limités et sont parfois d'une exécution imprécise.
En outre, bien des situations nouvelles et actuelles n'ont pu être prévues.
Aussi l'officier, s'il doit bien connaître les règlements édictés par ce décret, devra aussi faire appel à bien d'autres sources de renseignements.
Celles-ci lui seront données par une information auprès de ses supérieurs, par la tradition et les usages, et par certains documents écrits tels que l'IGEMER. l'instruction DISAC (D 030), le décret portant règlement du service de garnison (Décret du 26 décembre 1967 modifié en dernier lieu le 24 août 1979 cité plus haut), le Manuel pratique du protocole de Jean Serrès, le Bulletin officiel sur les tenues.
L'ensemble de ces prescriptions écrites et de ces usages peut se rassembler sous la notion générale l’Étiquette navale.
1.3.2. - L’Étiquette navale
Cette notion a une grande valeur au sein d'une marine.
On peut affirmer que, s'il existe un sens marin, il existe aussi un sens de l’Étiquette.
Ces qualités sont des composantes essentielles de la personnalité d'un officier, qui contribuent à juste titre au bon renom de notre Marine.
Le cadre de ce guide ne permet pas un exposé détaillé de toutes les règles ou usages que couvre cette notion d'étiquette navale.
Soulignons un certain nombre de points, concernant :
Le déplacement d'un bâtiment à l’Étranger ;
Les attitudes à observer entre bâtiments ;
Les règles de courtoisie militaire.
1.3.2.1. Déplacement d'un bâtiment à l’Étranger
Le déplacement d'un bâtiment à l’Étranger engage la renommée de notre Marine et donne en quelque sorte une image de marque de notre pays.
C'est pourquoi la préparation l'organisation, puis le déroulement du séjour doivent être suivis avec soin, en constante harmonie avec les autorités diplomatiques et consulaires.
Nous retiendrons dans le cycle d'un déplacement de bâtiment certains usages et prescriptions, mal précisés par le décret sur les honneurs et qui se rattachent :
Aux formalités à remplir ;
Aux saluts à la terre ;
Aux visites et honneurs.
NOTA : L'essentiel des prescriptions concernant les escales à l’Étranger est contenu dans le D 030, chapitre 3.
Celui-ci indique, en particulier, les trois types d'escales : officielle, non officielle (ou de courtoisie), de routine.
Formalités, lettres de courtoisie :
Une fois l'accord diplomatique obtenu par les soins du 2ème Bureau de l'Etat-Major de la Marine et du Ministère des Affaires étrangères, le Commandant confirmera son arrivée, la durée et les circonstances de son séjour, par des lettres dites de courtoisie, adressées à l'agent diplomatique ou consulaire accrédité dans le port où l'on se rend et à l'attaché naval près de l'Ambassade de France du pays visité.
Ces lettres de courtoisie seront suivies d'une lettre technique qui sera adressée aux précédents destinataires.
Cette lettre fera état de tous les renseignements utiles à la préparation et à l'organisation de l'escale.
La documentation nécessaire aux bâtiments qui se rendent à l’Étranger est contenue dans :
Les instructions nautiques ;
Les guides particuliers des ports visités.
Saluts à la terre (chapitre IV du décret et de l'instruction relatifs au cérémonial)
Retenir que le salut ne doit être envoyé que si les autorités locales, prévenues en temps utile, ont donné l'assurance que ce salut serait rendu coup pour coup ;
Un bâtiment qui mouille sur une rade extérieure renvoie le salut au moment où son ancre tombe à l'eau ;
Lorsqu'un salut a été mal fait, il est d'usage d'envoyer un officier exprimer des regrets et convenir éventuellement de recommencer le salut.
Visites et honneurs à l’Étranger (chapitre VI du décret et de l'instruction relatifs au cérémonial).
Les visites :
En ce domaine, les usages viennent suppléer le mutisme du décret.
C'est ainsi qu'il est de bon ton, en pays étrangers, de faire des visites de courtoisie à certaines autorités indiquées par le représentant diplomatique (personnalités religieuses par exemple).
Dans certains cas, le simple dépôt d'une carte par un officier sera suffisant.
Les visites officielles aux commandants supérieurs, par des commandants moins anciens (lorsqu'il y a des commandants supérieurs de leur propre nationalité), devront être faites seulement après un arrangement concerté entre les commandants supérieurs.
La tenue de visite officielle est la tenue "de cérémonie".
Il faut souligner que le port de la tenue officielle semble être quelque peu tombé en désuétude, s'agissant des fonctionnaires diplomatiques ou consulaires.
En ce qui concerne les honneurs, il est souvent nécessaire d'agir par assimilation et parfois avec imagination.
En effet, les prescriptions ne sont pas toujours nettes quant aux visites des autorités politiques étrangères.
Il faut retenir (bien que mal précisé dans le décret) l'usage suivant lequel sont étendues aux ministres étrangers, les prescriptions du décret concernant la visite officielle d'un ministre français, annoncée par le Ministre des Armées.
Pour les maires des villes étrangères, le décret est muet et les usages mal définis.
L'officier devra se renseigner auprès de notre agent diplomatique pour définir les honneurs à attribuer : L'assimilation peut, dans certains pays, autoriser les honneurs dus à un préfet.
Le même problème se pose pour les autorités religieuses telles que cardinal ou archevêque. L'usage veut qu'en Extrême-Orient particulièrement, les honneurs soient rendus (Par exemple : Délégués apostoliques : Garde - Aux champs - Hymne et pavillon pontifical - 17 coups de canon ; Archevêques et Vicaires apostoliques : Garde pontifical - 11 à 15 coups de canon ; Évêques, grands rabbins, grands chefs religieux musulmans : rappel accéléré).
Ces différents exemples feront prendre conscience aux jeunes officiers de la nécessité d'une information constante en matière d'étiquette navale, particulièrement pour le déplacement des bâtiments à l’Étranger.
L'expérience montre qu'en certains domaines, les conditions sont rares où le décret de 1975 peut être appliqué sans hésitation et sans que des transpositions aient à être imaginées.
1.3.2.2. - Attitude à observer entre bâtiments
Si l'étiquette navale reçoit ses meilleures illustrations lors des déplacements à l’Étranger. son importance n'est pas moindre dans toutes les autres circonstances de la vie maritime.
L'attention des jeunes officiers doit être, en particulier, attirée sur un certain nombre de règles et usages concernant les attitudes à observer entre bâtiments.
Rappelons qu'en la matière, l'officier de garde est responsable :
De la surveillance des mouvements sur rade (honneurs à rendre aux bâtiments) ;
Des différents mouvements de pavillon (cas où le pavillon est hissé en dehors des couleurs, etc...).
Rappelons aussi les différents cas où les embarcations doivent porter marques et pavillons :
Les marques distinctives des officiers généraux ou des capitaines de vaisseau chefs de divisions ne sont arborées à l'avant des embarcations que lorsque les officiers qui les montent sont en tenue de visite officielle ou se rendent à une cérémonie, à des manœuvres ou inspections officielles ;
La flamme nationale n'est arborée dans les mêmes conditions, à l'avant des embarcations, que si elles transportent un officier chef d'état-major, un commandant de bâtiment ou un officier supérieur à qui une marque de commandement est attribuée.
Lorsqu'une embarcation portant une marque d'officier général ou de capitaine de vaisseau chef de division passe à proximité d'un bâtiment, l'officier de quart commande : "Garde à vous" (tribord ou bâbord).
Ce commandement est éventuellement accompagné de la sonnerie correspondante et des honneurs de la garde.
Il est d'ailleurs correct, dans tous les cas, de faire sonner le "garde à vous" à l'arrivée à bord d'une embarcation étrangère arborant une flamme de visite officielle.
A la mer, les attitudes à observer entre bâtiments obéissent à des règles ou usages usages rappelés dans l'IGEMER (Par exemple : Cas où l'on fait "garde à vous", où l'on rend les honneurs, où l'on demande "autorisation de poursuivre sa route", etc...) qu'il appartient à l'officier de quart de bien connaître afin de n'être jamais pris en défaut.
1.3.2.3. - La courtoisie militaire
Si l'on veut mieux dégager les qualités du parfait honnête homme en matière maritime, il faudra associer au sens marin et au sens de l'étiquette, un trait pour lequel le Français se doit de conserver sa réputation : la courtoisie.
Cette courtoisie, militaire en l’occurrence, a un champ d'action très large, plus particulièrement dans le domaine des relations hiérarchiques, doit jamais manquer de s'exprimer sont nombreuses.
Rappelons-en, ici, quelques exemples :
On ne joute pas avec la vedette d'un supérieur ;
On s'efface au moment d'accoster une coupée, si une vedette portant une autorité ou un officier supérieur suit immédiatement ;
On ne garde pas abusivement un moyen de transport mis à sa disposition ; il peut être devenu nécessaire à un supérieur (ou un camarade) ;
Quand, dans une embarcation, l'officier le plus ancien embarque le dernier, ceux qui l'ont précédé se lèvent à son arrivée pour lui permettre de choisir sa place.
A la fin d'une escale, il est de bon usage d'adresser des remerciements :
Par un message, aux autorités maritimes et militaires ;
Par lettre, non seulement aux autorités civiles, consulaires, etc... mais aussi, aux gens qui se sont donné du mal pour rendre l'escale agréable (lorsque le commandant n'a pu lui-même les remercier de vive voix ou par quelque cadeau).
Il est donc essentiel que tous les officiers ayant participé à une manifestation organisée pour le bord, en rendent compte au Commandant ou à son Chef de Cabinet.
DEUXIÈME PARTIE
LES USAGES A TERRE ET DANS LE MONDE
2.1. TENUE ET COMPORTEMENT DANS LA VIE COURANTE
2.1.0. Tenue pour descendre à terre
Pour saluer à la coupée, recevoir les honneurs du sifflet, prendre passage dans une embarcation militaire, un officier doit avoir, même en civil, une tenue et une attitude correctes et adaptées au lieu.
En règle générale, et sauf ordre particulier du Commandant, les officiers se rendant à terre en civil se doivent d'être dans une tenue au moins aussi stricte que celle fixée pour les permissionnaires.
2.1.1. Le salut entre militaires
Tout officier doit, à terre, le salut à ses supérieurs, qu'ils soient en uniforme ou en civil.
De même, tous vos subordonnés vous doivent le salut et vous devez le leur rendre. Toutefois, le salut ne s'échange pas à l'intérieur des établissements ouverts au public, ni dans les gares et les véhicules de transport en commun.
Tout militaire rencontrant, en quelque lieu que ce soit, une patrouille ou un détachement, échange le salut avec le chef de patrouille.
2.1.2. Conduite à tenir vis-à-vis des personnes étrangères à la Marine
Les officiers de Marine sont appelés à rencontrer fréquemment des officiers des autres armées, des officiers d'autres marines et des personnalités étrangères.
Dans certaines circonstances (cérémonies, réceptions) ils peuvent être amenés à observer, à respecter - voir à appliquer - des usages différents de ceux de notre Marine.
Il est nécessaire que les jeunes officiers soient conscients de ces différences et s'informent à (avance auprès des officiers plus anciens, à chaque occasion, de la conduite à tenir dans ces circonstances.
2.1.3. - Le salut aux civils
Un officier en uniforme salue militairement un homme et reste couvert s'il l'aborde.
Il se découvre pour saluer ou aborder une femme accompagnée ou non d'un officier ou d'un civil et il attend d'en être prié pour se recouvrir ; lorsqu'on rencontre un homme et une femme, on salue toujours la femme la première.
On ne se découvre en aucun cas lorsqu'on est en armes.
Vous devez saluer un convoi funèbre, le drapeau de votre nation ou celui du pays dans lequel vous vous trouvez, lors de manifestations officielles ou publiques.
2.1.4. - Rencontres
La personne la plus âgée ou la plus respectable tend la main la première.
Auparavant, l'homme enlève son gant, sauf s'il porte des gants blancs.
Il est également de bon ton d'enlever ses lunettes à verres fumés, lorsqu'on en porte.
Pour ceux qui le pratiquent, le baise-main est assorti de certaines limitations on ne baise pas une main gantée (sauf s'il s'agit d'un gant de soirée, qu'une femme ne doit pas ôter), le baise-main ne s'adresse qu'aux femmes mariées ou qui l'ont été; on ne le pratique pas, en principe, à l'extérieur ni sur un pont de bateau (on ne baise pas la main à la coupée mais on baise la main au carré ou au cours d'une réception à bord).
Dans un salon, saluez en premier lieu la maîtresse de maison, puis les femmes présentes, puis le maître de maison, puis les hommes présents.
Dans un escalier, si vous accompagnez une femme, placez-vous toujours devant elle et laissez-lui la rampe.
2.1.5. - Présentations
Lorsqu'un homme se présente, il se nomme simplement par son nom de famille sans ajouter ni prénom, ni titre, ni particule, ni grade ; toutefois, un officier en civil peut faire précéder son nom de son grade.
Si des personnes que vous connaissez, mais qui sont étrangères l'une à l'autre, se rencontrent devant vous, il faut que vous les présentiez aussitôt.
Vous présentez un homme à une femme, un subordonné à un supérieur, une personne jeune à une personne âgée, une jeune fille à une femme mariée, même si celle-ci est plus jeune.
Choisissez dans les formules rituelles : "je vous présente" , "permettez-moi de vous présenter" , "veuillez me permettre de vous présenter" , celle qui vous paraît la mieux adaptée aux personnes en présence.
Il est souhaitable d'ajouter quelques mots permettant aux personnes présentées de lier conversation.
Si les circonstances s'y prêtent (réunions, soirées), vous pouvez demander à votre supérieur : "Commandant, voulez-vous me permettre de vous présenter à ma femme -".
Lorsque vous êtes présenté à une femme, attendez qu'elle vous offre la main et prononcez distinctement "mes hommages Madame".
Entre hommes, vous pouvez simplement dire : "Monsieur".
Un sourire ou une légère inclinaison du buste sont infiniment préférables aux formules fades : "enchanté, ravi, très heureux".
2.1.6. - Appellations
Le nom ne s'ajoute jamais à une salutation ; on ne dit pas : "bonjour, Monsieur (ou Madame) Untel".
En revanche, pour parler à Monsieur Untel de sa femme, on dira :
"Madame Untel", l'expression "votre femme" n'étant admise qu'entre intimes ou entre personnes du même âge qui se connaissent.
Au contraire, pour parler de sa propre femme, on ne dira pas "Madame X" mais "ma femme" (plutôt que "mon épouse" ).
En public, les époux s'appellent par leur prénom et doivent proscrire les appellations intimes.
Une jeune femme appelle un officier par son grade à partir de celui de Commandant ; elle dira "Amiral, Général, Colonel, Commandant" (jamais "mon") et "Monsieur" à un lieutenant de vaisseau, un capitaine, un enseigne, un lieutenant.
Les "Comment va votre femme", "Mes hommages à Madame" doivent être bannis.
De même, les expressions : "Le bonjour à Untel", "Dites bien le bonjour à Untel", "Au plaisir", sont à éviter absolument ; dites plutôt : "transmettez mes amitiés, mon bon souvenir, dites bien des choses de ma part à Untel".
2.1.7. - Dans la rue ou dans tout lieu public
Évitez tout geste ou attitude incompatible avec la dignité de l'uniforme.
Bannissez de votre uniforme tout débraillé ou tout laisser-aller : manteau ou veston déboutonné, col douteux, chaussures mal cirées, stylo ou crayon sortant de votre poche, chandail de couleur apparaissant sous votre veston.
En uniforme :
Ne mettez pas les mains dans les poches de votre pantalon ;
Ne lisez pas en marchant ;
Ne donnez pas le bras à une femme ;
Ne poussez pas une voiture d'enfant ;
Ne tenez pas un chien en laisse ;
Ne portez pas un filet à provision ou un colis trop lourd.
2.1.8. - En voiture (Simone)
En voiture avec chauffeur, la place d'honneur est à l'arrière à droite (à l'arrière gauche lorsque le volant est à droite), puis à l'arrière à gauche (dans les cas assez rares, où trois personnes doivent s'asseoir à l'arrière, la place du milieu vient par ordre de préséance après celle de gauche), enfin devant, près du chauffeur.
Ne montez dans une voiture que dans l'ordre des préséances.
En voiture sans chauffeur, la place d'honneur est auprès du conducteur, puis à l'arrière à droite, enfin à l'arrière à gauche.
Ne laissez jamais le conducteur seul à l'avant si ce n'est pas un chauffeur.
Vous devez aider une femme à monter en voiture et à descendre, lui ouvrir et lui fermer la portière, mais nous n'avez pas à le faire pour un supérieur ; vous vous contentez de monter après lui et de descendre avant lui.
2.1.9. Conversations - Réunions
Dans des réunions qui comprennent des personnes extérieures à la Marine, "l'uniforme" est souvent le point de mire.
Votre comportement doit être assuré mais courtois.
Vous devez exprimer vos idées clairement mais aimablement en vous mettant toujours à la portée de vos auditeurs.
Votre langage doit être direct mais sans vulgarité.
Respectez toujours l'opinion des autres et sachez faire des concessions sur des points de peu d'importance.
2.2. TENUE ET COMPORTEMENT EN CERTAINES CIRCONSTANCES PARTICULIÈRES
2.2.1. Les visites (autres que les visites officielles).
Les occasions ne manquent pas, soit pour vous-même soit pour votre épouse, soit en ménage, de faire des visites (visites de départ, de retour, de remerciement, de présentation, de condoléances, de félicitations pour une naissance, de nouvel an, etc...), bien que ces visites n'aient aucun caractère obligatoire, mais de courtoisie.
Le moment le plus favorable pour une visite se situe aux environs de 16 heures.
Si la personne à laquelle vous rendez visite est absente, vous laisserez une carte de visite cornée en haut à droite.
Combien de temps doit durer votre visite - Tout dépend évidemment des circonstances et du degré d'intimité qui vous lie à vos hôtes ; en tout cas, sachez discerner à quel moment il convient de prendre congé, ne faites pas traîner votre visite en longueur, sachez prendre congé.
2.2.2. - Les invitations
Il s'agit des invitations autre qu'entre intimes, ces dernières n'étant soumises qu'aux seules règles de l'amitié.
Lancez vos invitations environ dix jours à l'avance, en précisant le caractère de la réception (cocktail, dîner, dîner dansant, dîner-bridge, etc...), la tenue (uniforme, tenue de ville, tenue de soirée, tenue sport) et l'heure.
Lorsque vous êtes invité chez un supérieur, vous ne pouvez guère vous en dispenser que pour raison grave (deuil, maladie).
Lorsqu'on est invité chez un militaire, l'habitude veut qu'on arrive très à l'heure (dans le quart d'heure qui suit l'heure de l'invitation).
Au contraire, lorsqu'on est invité chez un civil, l'exactitude est moins rigoureuse, mais arriver plus de vingt minutes après l'heure dite serait une incorrection, surtout pour un dîner.
A une réception dansante, vous devez inviter à danser la maîtresse de maison.
L'heure de départ varie beaucoup suivant l'atmosphère de la réception : la règle veut qu'après un dîner, ce soit le plus ancien ou le plus gradé ou la personne la plus respectable qui donne le signal du départ ; au contraire, au cours d'une réception dansante ou d'un cocktail, vous ne partirez ni trop tôt ni trop tard, en prenant congé discrètement de la maîtresse de maison.
2.2.3. Les dîners
Pour une première invitation à dîner, sauf si elle est très officielle, apportez ou mieux faites livrer avec votre carte de visite quelques fleurs ; si vous êtes invité en ménage, vous n'êtes pas tenu d'apporter ou de faire livrer des fleurs, si vous envisagez de rendre cette invitation.
Les règles que vous devez observer au moment de passer à table et au cours des repas sont conformes aux usages courants de la vie civile.
A ce titre, elles doivent donc déjà être parfaitement connues de tous et ne sont indiquées ici qu'à titre de rappel.
Attendez pour vous approcher de la table que la maîtresse de maison vous indique votre place ; ne vous asseyez pas avant les autres invités.
Dépliez votre serviette et posez-la sur vos genoux.
Pas de coudes sur la table.
Ne jouez pas avec verres, pain, miettes ou couverts.
Ne commencez à toucher à ce qu'on vous a servi qu'après que la maîtresse de maison ait, elle-même, commencé.
Les couverts dont vous vous servez ne doivent être reposés ni sur la nappe ni sur le rebord de l'assiette; posez-les sur le porte-couteau s'il y en a un ou alors dans votre assiette.
Vous n'avez pas à remercier les serveurs, autrement que très discrètement ; faites un geste de la main si vous avez assez de ce qu'on vous sert, ne soulevez pas votre verre quand un serveur vous sert ; ne prenez pas la garniture du plat quand elle n'est pas destinée à être consommée mais seulement à enjoliver le plat.
Ne buvez pas en mettant les doigts en aile de pigeon.
Seuls se mangent avec les doigts le pain, les biscuits et la pâtisserie sèche, les raisins, les cerises ; pour le reste, vous devez normalement n'utiliser que vos couverts.
A moins que les maîtres de maison ne vous y invitent il est incorrect de fumer à table avant la fin du repas; en aucun cas ne mettez la cendre de cigarette ou de cigare dans les assiettes, tasses, etc...
A la fin du repas, ne repliez pas avec soin votre serviette, déposez-la sur la table à droite de votre couvert.
Sauf chez de bons amis, ne vous croyez pas obligés de complimenter la maîtresse de maison sur le repas.
Les places à table :
Le plan de table le plus courant (En cas de difficulté, se reporter au Manuel pratique de protocole) est le suivant :
H : Homme; F : Femme; chiffres dans l'ordre de préséance.
Un peut également faire un plan de table à l'anglaise avec maître et maîtresse de maison en bout de table.
Évitez de mettre l'un à côté de l'autre ou l'un en face de l'autre un homme et sa femme (sauf s'il sont mariés depuis moins d'an an).
Pour les hommes, l'ordre de préséance dépend du grade et de l'ancienneté (militaires), de l'âge (civils, sauf s'ils ont des fonctions officielles).
Les femmes (quel que soit leur âge) ont en principe le même rang que leurs maris.
2.2.4. - Remerciements
Quelques jours après la politesse qu'on vous a faite (invitation, séjour chez un ami, promenade en auto, etc...), il est recommandé de remercier.
La forme de ces remerciements dépend du degré d'intimité et du caractère de l'invitation.
Après un séjour chez un ami, une lettre ou une carte de correspondance s'impose (à l'exclusion d'une carte de visite).
A l’Étranger, il faut remercier de toute invitation par lettre, carte de visite ou bristol
En France, on remercie d'un dîner (sauf entre amis) par une carte de visite, ou mieux, par un petit mot.
Les remerciements doivent être adressés dans les huit jours.
2.2.5. Au restaurant
Saluez au passage les gens de connaissance mais sans entamer de conversations, sauf si vous les connaissez très bien.
Saluez ou inclinez-vous si vous êtes découvert en passant à côté d'une table où est assis un supérieur.
Si vous êtes assis à une table, levez-vous si un supérieur ou une femme s'approche de votre table pour s'adresser à vous ; s'ils ne font que passer, inclinez-vous mais ne vous levez pas.
En arrivant au restaurant, vous devez entrer le premier puis vous vous effacer devant votre femme et la guider vers la table choisie.
Laissez-lui consulter la première la carte des menus, mais c'est à vous de vous occuper des vins.
Au départ, vous précédez votre compagne jusqu'à la porte et vous vous effacez pour la laisser passer.
2.2.6. Cas particuliers d'un baptême, d'un mariage, d'un enterrement.
Voir paragraphes 3.2.2. à 3.2.5.
TROISIÈME PARTIE
LA CORRESPONDANCE PRIVÉE
Les principaux moyens de correspondance sont la lettre, le faire-part, la carte de visite, la carte postale, le télégramme.
En aucun cas vous n'adresserez de carte postale à un supérieur, à une personne âgée ou respectable.
N'utilisez le télégramme qu'en cas d'urgence; à un supérieur, vous direz en style télégraphique : "Vous rends compte...".
3.1. LA LETTRE
3.1.1. Le papier à lettre
Choisissez du papier à lettre blanc, de bonne qualité (format 21 x 29,7 de préférence) ; vous trouverez à bord du papier à lettre gravé à l'insigne de votre bâtiment.
3.1.2. L'enveloppe
Utilisez de préférence des enveloppes doublées, assorties au papier à lettre.
Le timbre se colle en haut et à droite, toujours verticalement.
Vous écrirez l'adresse au milieu de l'enveloppe ; aucune abréviation n'est admise dans le libellé (écrivez : Monsieur, Madame ou Mademoiselle Untel, jamais M., Mme ou Mlle) ; n'estropiez pas le nom de votre correspondant.
Vous pouvez ajouter le prénom en toutes lettres; pour une femme mariée, mettre le prénom de son mari (Madame Pierre Dupont).
Le tour " Madame et Monsieur X " est tout à fait incorrect, il faut écrire "Monsieur et Madame X" . Si le mari a un titre ou un grade, écrivez :
Monsieur le Vice-Amiral et Madame X ;
Monsieur le Lieutenant de Vaisseau et Madame X ;
Monsieur le Commissaire de la Marine et Madame X ;
Le Docteur et Madame X ;
Le Comte et la Comtesse X
et non pas : Monsieur le Vice-Amiral X et Madame, etc...
Écrivant à une personne en séjour chez des amis, vous emploierez la formule " aux bons soins de ".
A l’Étranger, vous pourrez utiliser : " c/o " (en anglais, " care of " ).
Si vous avez la lettre à confier à quelqu'un, il importe qu'elle ne soit pas cachetée ; par contre, dans le sens inverse, demandez à la personne qui vous la confie de la cacheter, ou cachetez-la vous-même, devant elle.
3.1.3. La formule d'appel
La lettre privée ne comporte pas d'en-tète ; elle commence donc par une formule d'appel.
Dans les personnalités officielles et les militaires cette formule doit toujours être l'appellation réglementaire : Amiral, Commandant, Mon Colonel, Monsieur le Préfet, etc...
Un officier, même s'il est lié à un supérieur par des relations d'amitié, n'écrira jamais : " Cher Commandant " ou " Mon Cher Commandant ".
Pour les destinataires privés, les formules d'appel sont les suivantes :
A un inconnu, un étranger, un fournisseur :
Monsieur ;
Madame ;
Mademoiselle ;
A un ami
Cher ami ;
Bien cher ami ;
Mon cher camarade (camarade de promotion ou officier du même grade) ;
Mon cher X (n'abusez pas toutefois du possessif) ;
A une personne que vous connaissez (et seulement si vous êtes de la même génération ou plus âgé) ;
Cher Monsieur ;
Chère Madame.
3.1.4. Le corps de la lettre
L'écriture doit être lisible, sans surcharge ni rature; écrivez au stylo, proscrivez le stylo bille ; n'utilisez que de l'encre bleue ou noire.
Une lettre privée ne doit pas être tapée à la machine.
Ne soulignez pas les mots : vous auriez l'air de penser que votre correspondant est incapable de saisir les nuances de votre style.
N'abusez pas des points d'exclamation et de suspension.
Faites une chasse impitoyable aux fautes d'orthographe.
Il est de bon ton de n'écrire qu'au recto d'une feuille, puis de passer au recto d'une autre feuille.
N'écrivez jamais jusqu'au bas de la feuille et n'oubliez pas la marge (qui sera d'autant plus importante que vous voulez témoigner plus de respect à votre correspondant).
Évitez les abréviations et les chiffres.
Indiquez vos nom et adresse après votre signature, si elle est peu lisible ou peut être difficilement identifiée.
Ne jamais mettre un timbre pour la réponse, sauf dans certains cas pour certaines lettres commerciales.
3.1.5. - La formule de courtoisie
Choisissez avec le plus grand soin les formules de courtoisie.
Toute formule commence par : "Daignez agréer" (révérencieux) ; "Je vous demande de bien vouloir" (déférent) ; "Je vous prie d'agréer" ou "Veuillez agréer" (courtois); "Recevez" (familier), suivi de "l'assurance" (les "assurances" ne s'emploient qu'avec "la très haute considération") ou de "l'expression".
Vous adresserez :
A une femme mariée : "Vos hommages" ou "Vos respectueux hommages" ;
A une femme non mariée : "Vos sentiments respectueux" ou "très" ou "les plus respectueux" ;
A un civil, selon son rang : "Votre considération" ( "très haute" , "haute" , "la plus distinguée", "très distinguée" ; "distinguée" (la considération "distinguée" ou "très distinguée" est couramment employée mais la considération "très haute" , "haute" et "la plus distinguée" est réservée à des autorités bien définies - cf. guide pratique de protocole) ;
A un inconnu, à un fournisseur ou aux simples relations : "Vos sentiments" ou "Salutations distinguées" ;
A un supérieur : "Vos sentiments respectueux".
3.2. LE FAIRE -PART
Le faire-part permet d'annoncer les grands événements de la vie.
Bien que la mode soit de plus en plus aux faire-part fantaisie, restez très classique et très sobre dans le choix de vos faire-part.
3.2.1. Naissance
Le faire-part peut être rédigé ainsi :
L'Enseigne de Vaisseau et Madame X .... ont la joie de vous faire part de la naissance de leur fils jean.
Date.
Adresse.
ou :
Antoine et Caroline ont la joie de vous annoncer la naissance de leur petite sœur Anne.
Date.
Adresse.
La rédaction de l'avis du carnet mondain diffère légèrement :
Monsieur Jean X .... et Madame, née Marie L .... sont heureux d'annoncer la naissance de leur fils François.
La Baule, le 1er août.
Si, à la suite de l'envoi d'un faire-part de naissance, vous recevez des félicitations, vous n'avez pas à y répondre, au contraire, si des fleurs ou un cadeau sont adressés à votre femme, une carte ou mieux une lettre de remerciements s'impose.
3.2.2. Le baptême
Si vous êtes " pressenti " comme parrain. ne refusez pas sans raison sérieuse. Si vous etes parrain, un cadeau s'impose; de plus, lors de la cérémonie, il est d'usage que vous offriez un petit souvenir à la marraine (pochette, foulard, mouchoir).
3.2.3. Les fiançailles
Ne gardez pas votre bonheur pour vous seul !
Avisez-en d'abord vos parents et proches, puis vos amis intimes et vos relations.
N'oubliez pas non plus d'avertir le plus tôt possible votre chef direct par courtoisie.
3.2.4. Le mariage
Le protocole du mariage varie suivant le caractère solennel ou intime que l'on veut donner à la cérémonie.
Un officier se marie en tenue de cérémonie et se rend également en cette tenue au mariage de ses camarades officiers.
Dans le cortège, il offre le bras droit (à cause du sabre), et tous les hommes du cortège font de même, il est d'usage que le garçon d'honneur donne un petit souvenir à sa cavalière (pochette, foulard, mouchoir).
Il convient enfin de remercier par une lettre les personnes qui offrent des cadeaux.
3.2.5. Décès et enterrement
Il convient de répondre dans les 48 heures à un faire-part de décès (voir formule paragraphe 2.6.).
Pour un enterrement, seuls les proches et les intimes se réunissent au domicile.
Les autres personnes sont à l'église.
Après le service, la famille se range dans le fond de l'église et reçoit les condoléances ; évitez toute formule de condoléance, contentez-vous d'une poignée de main.
Les militaires ne portent jamais le deuil en tenue d'uniforme.
3.3. LA CARTE DE VISITE
3.3.1. Libellé
Les cartes de visite doivent avoir un format d'environ 128 x 82 mm.
Le carton doit être blanc et uni ; évitez les cartes de visite fantaisie.
Les caractères doivent être simples et de préférence gravés.
L'inscription se compose du nom et du grade, éventuellement de la fonction (Commandant de l'escorteur d'escadre N, Attaché Naval à .......... ), à l'exclusion de tout autre titre ; le prénom doit toujours précéder le nom :
Jacques Y
Enseigne de Vaisseau
Si vous êtes marié, il faut avoir, en outre, des cartes de visite au nom du ménage
Lieutenant de Vaisseau et Madame Jacques Y ........
Votre femme peut également avoir des cartes de visite à son nom :
Madame Jacques Y ................
Les enveloppes des cartes de visite, qui peuvent avoir un format plus grand que celui de la carte, doivent être de préférence doublées.
On répond par une carte de visite :
Dans les 48 heures :
A un faire-part de décès ;
A une invitation ;
Dans la huitaine :
A un faire-part autre que de décès ;
A une carte de vœux.
On doit en principe répondre à une lettre par une lettre et non par une carte de visite.
3.3.2. - Formules pour carte de visite
Les cartes de visite sont toujours rédigées sous forme impersonnelle.
Elles peuvent être datées, mais ne sont pas signées.
Les formules à employer peuvent être nuancées à l'infini.
Voici à titre d'exemples, un certain nombre de rédactions classiques.
Pour une naissance :
"............ adresse à Monsieur et Madame X ses félicitations à l'occasion de la naissance de leur fils (ou fille) ".
" se réjouit de l'heureux événement et adresse, à cette occasion. à Monsieur et Madame Y ses bien vives félicitations ".
Pour un mariage :
"............ prie Monsieur et Madame Z de bien vouloir agréer ses félicitations les plus vives (ou " les plus vives et les plus respectueuses " ) à l'occasion du mariage de leur fils .......... avec Mademoiselle .........."
" ............ adresse ses vives (ou " respectueuses " ) félicitations à Monsieur et Madame ............ à l'occasion du mariage de leur fille " .
" ............. se rendra avec plaisir à l'aimable invitation qu'il a reçue, et envoie, dès maintenant, ses vœux de bonheur aux futurs époux ".
"............... vous adresse ses affectueuses félicitations et ses meilleurs vœux de bonheur pour les futurs époux ".
Pour un décès :
" .............. prie Madame X de bien vouloir agréer l'hommage de ses respectueuses condoléances ".
" .............. prend part à la douleur de Monsieur Y et lui adresse, en cette triste circonstance, l'assurance de sa sympathie sincère".
Pour accepter une invitation (à l’Étranger, l'usage de la carte de visite pour répondre à une invitation est à proscrire, sauf si celle-ci émane d'amis intimes.
II convient de répondre par lettre ou carte de correspondance) :
Lorsqu'on est invité par " Monsieur et Madame ", il est admis de n'adresser sa réponse qu'à la maîtresse de maison (sauf s'il s'agit d'une invitation officielle).
Avec une personne âgée ou à la femme d'un supérieur :
" .............. prie Madame Z de bien vouloir agréer ses respectueux hommages et ses vifs remerciements pour son aimable invitation à laquelle il aura l'honneur de se rendre ".
Avec une personne de rang égal :
" .............. remercie vivement Madame Y de son aimable invitation à laquelle il aura le plaisir de se rendre et la prie d'agréer ses hommages ".
Pour refuser une invitation :
" ................. présente ses respectueux hommages à Madame X et la remercie de son aimable invitation à laquelle il aura le regret de ne pouvoir se rendre ".
" ................. remercie Madame Z de son aimable invitation à laquelle, retenu par un engagement antérieur, il aura le regret de ne pouvoir se rendre.
Il la prie d'accepter ses hommages ".
Lorsqu'un ménage répond en commun :
" Le Lieutenant de Vaisseau et Madame Maurice Durand prient Madame Dupont de bien vouloir agréer leurs sentiments respectueux et leurs vifs remerciements pour son aimable invitation à laquelle ils auront le regret de ne pouvoir se rendre, étant déjà retenus ce jour-là par un engagement antérieur ".
" Le Lieutenant de Vaisseau et Madame Albert Leblanc remercient vivement Madame Lenoir de son aimable invitation dont ils sont très touchés et à laquelle ils se rendront avec grand plaisir ".
" Le Lieutenant de Vaisseau et Madame Roger Dupont vous remercient et votre aimable invitation à laquelle ils seront très heureux de se rendre (ou : à laquelle ils auront le regret de ne pouvoir se rendre ").
Pour le Nouvel An :
A un supérieur :
" .............. a l'honneur de prier Monsieur (avec le grade et le nom) de bien vouloir agréer ses vœux les plus respectueux à l'occasion du Nouvel An ".
" .............. demande à Monsieur (avec le grade et le nom) de bien vouloir agréer ses vœux et l'expression de son respectueux dévouement ".
A un égal ou un subordonné :
" ................ avec ses meilleurs vœux ".
" ................ avec ses vœux pour le Nouvel An ".
Pour une promotion (En se rappelant qu'un officier est promu (et non pas nommé) au grade supérieur mais que dans l'ordre de la Légion d'Honneur on est nommé chevalier, promu officier ou commandeur, élevé à la dignité de grand officier.) :
A un supérieur :
" a l'honneur de demander à Monsieur (nom et grade) de bien vouloir agréer ses compliments (ou félicitations) respectueux à l'occasion de sa promotion au grade de ............. ".
A un égal ou un subordonné :
"...... avec ses sincères félicitations ".
" avec ses plus vives et sincères félicitations ".
Pour une invitation :
A un supérieur :
" ............... prie Monsieur (avec le grade et le nom) de lui faire l'honneur de venir assister au cocktail qu'il donnera le 16 juin 20.. à l'occasion de son départ ".
Tenue de ville
46, rue de la Pompe
A partir de 18 heures.
A un égal ou un subordonné :
La formule " l'honneur " peut être remplacée par le " plaisir ".
A propos de cadeaux :
Au moment de l'envoi, le cadeau doit être accompagné d'une carte de visite destinée à révéler l'identité du donateur.
Il est possible, mais pas nécessaire, d'ajouter quelques mots sur la carte.
Les formules de remerciements seront toujours moins brèves que les formules d'envoi.
Elles seront quelquefois transcrites sur une carte de visite, mais plus souvent une vraie lettre ne sera pas un témoignage exagéré de remerciement.
[Guides pratiques].
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