Pour Bill :(Polynesie premiere)
Née le 05 avril 1899 Madeleine Teroroheiarii Moua ( Teroroheiarii signifie tête à la cervelle couronnée ) était une descendante de la famille royale, son père faisait partie de la famille Tamatoa qui présidait la dynastie Pomare.
Elle a commencé à danser à l’âge de 6 ans, élève aux îles Gambier, elle dansait avec ses amies dans la forêt des orangers, les touques en bois de goyavier qui servaient à faire du vin d’orange devenaient des tambours, rythmant l’exercice de la danse.
Institutrice à l’âge de 18 ans, elle est restée dans le corps enseignant jusqu’à la retraite. Transmettre le savoir, enseigner aux enfants était important pour elle. Elle a organisé de petits spectacles et fait danser ses jeunes élèves.
En 1956, elle a créé son groupe de danse “Heiva”, alors qu’elle était directrice d’école, elle a révolutionné le “Tiurai” ( festival de juillet ) en posant les bases du “Ori Tahiti” danse tahitienne.
Après avoir assisté en France à des danses folkloriques, elle a ressenti la nécessité de remettre au goût du jour la danse traditionnelle tahitienne qui avait souffert d’interdiction par les missionnaires pendant des décennies. Il est à noter qu’originellement les femmes tahitiennes dansaient seules. Le “Hura” ( terme qui devint notamment le “Hula” chez les hawaïens ) était lui dansé par un groupe de femmes, choisies pour leur maîtrise de la danse et leur beauté et sélectionnées par les maîtres de l’art de la danse.
Pour Madeleine Moua, la danse était née du rythme de la nature, du bruit des vagues, du son du vent, elle a fait un parallèle significatif entre balancement des hanches et mouvement des vagues.
Ses 24 danseuses ( dont Jeanine Sylvain ) ont accueilli les premiers 40 touristes venus à Tahiti. On y retrouve notamment 2 parties “Vahine Tahiti” et “Ori Tahiti” ( danse tahitienne au sens littéral ).
Elle a toujours souhaité que soit conservée la tradition dans la danse, sinon le “Ori Tahiti” n’avait plus de signification, c’est donc en ce sens qu’elle a enseigné et créé ses spectacles avec un grand souci de perfection.
Elle s’est produite dans bon nombre de pays tels que la France, la Suisse, la Belgique, l’Angleterre, l’Australie, les Etats Unis, le Chili, la Nouvelle Zélande. Elle est décédée en 1989, date à laquelle la Polynésie française perd la principale représentante du “Ori Tahiti”.