Publié le 27 Janvier 2018 à 12:00
Deux cérémonies, organisées par l’Association générale des anciens sous-mariniers (AGASM), se sont déroulées en hommage aux marins de la Minerve, disparus en mer, au large de Toulon, le 27 janvier 1968. Elles ont eu lieu à Brest au monument des marins disparus en mer de Plougonvelin, et à Toulon au monument des sous-mariniers en présence des familles et des proches de l’équipage de la Minerve. Le vice-amiral d’escadre Charles-Henri du Ché, préfet maritime de la Méditerranée et commandant en chef pour la Méditerranée, accompagné par le capitaine de vaisseau Cyril de Jaurias, commandant l’escadrille des sous-marins nucléaires d’attaque, a lu l’ordre du jour du chef d’Etat-major de la marine, l’amiral Christophe PRAZUCK :
« Il y a cinquante ans, le 27 janvier 1968, le sous-marin Minerve disparaissait au large de Toulon, avec cinquante-deux marins à son bord. Avec d’autres terribles accidents, comme celui de l’Eurydice deux ans plus tard et celui de l’Emeraude en 1994, ce drame nous rappelle le lourd tribut payé par les sous-mariniers français au cours de la seconde moitié du XXème siècle.
L’anniversaire de cette tragédie est d’abord l’occasion de nous recueillir, d’honorer la mémoire des disparus et d’exprimer à leurs familles la compassion des marins, parmi lesquels servent encore des orphelins de ces sous-mariniers disparus.
C’est aussi l’occasion de nous souvenir de l’épopée de ces onze sous-marins classiques de classe Daphné dits « à haute performance », qui confortent le renouveau de l’arme sous-marine française après-guerre.
Il fallait être courageux pour reprendre la mer à bord d’un « 800 tonnes » après ce naufrage, toujours inexpliqué à ce jour. Des marins l’ont fait. Ils ont accompagné la première patrouille du Redoutable. Ils ont été de toutes les opérations de la Guerre Froide. Ils ont assuré la transition vers l’arme sous-marine entièrement nucléaire que nous connaissons aujourd’hui.
Notre marine sait ce qu’elle doit à ces sous-mariniers, vivants et morts, qui ont permis par leur courage, leur enthousiasme mais aussi leurs sacrifices, le développement de forces sous-marines modernes, d’une qualité hors pair, garantes de notre dissuasion océanique depuis 46 ans. Elles contribuent aujourd’hui à la défense de notre pays et de nos concitoyens sur un très large spectre d’opérations.
Je n’oublie pas nos camarades sous-mariniers disparus il y a 50 ans. Les marins de 2018 ne les oublient pas. Nous leur devons ce que nous sommes devenus. »