L'énorme explosion de nitrate dans le port de
Beyrouth hier m'a ramené aux souvenirs de mes parents, de Brest jusqu'à Landerneau où le tonnerre de Brest ne provenait pas de l'orage comme en avril 1718.
Mon père était à Brest rue Branda et ma mère à Landerneau !
Incendie et explosion d’un navire chargé d’engrais à base de nitrate d’ammonium du 28/07/1947 devant
Brest.
Un navire norvégien (l’OCEAN LIBERTY) à quai par une chaude journée d’été (T > 27 ° C) contient 3 133 t de grains de nitrate d’ammonium en sacs de 50 kg dans ses cales 1, 3 & 5 et, en pontée au-dessus de celles-ci, plus de 2000 t de substances combustibles ou inflammables stockées en fût : mazout, peintures, lubrifiants, caoutchouc, polystyrène, paraffine, méthyl éthyl cétone, alcool butylique…
Vers 12h30, une fumée blanche puis jaune sort d’une manche d’aération de la cale 3.
Le système d’extinction à la vapeur est inutilement mis en oeuvre (apport de chaleur, oxygène présent dans le nitrate).
Des fumées rouges s’échappent des autres manches de la cale.
Un grondement sourd se fait entendre.
Les secours ouvrent le panneau d’accès qui vibre.
Le feu s’intensifie, des explosions projettent des marchandises sur le pont ou dans l’eau.
Des flammes atteignent des entrepôts sur un quai (effet domino).
Des remorqueurs éloignent le bateau du port mais celui-ci, superstructures en feu, s’échoue à 14h sur un banc trop près de la ville.
A 17h, l’incendie gagne l’avant, le pétrole des fûts de la cale n° 2 s’enflamme, des flammes jaillissent de la cale n° 1 abritant 739 t de nitrate d’ammonium.
Les bateaux s’éloignent.
Une violente explosion à 17h25, suivie d’un énorme panache de fumée, tue 26 personnes et en blesse plus de 500 dans la ville.
Une vague de 5 m déferle sur les quais, la ville bombardée de projectiles subit d’importants dommages (usine à gaz, dépôts de pétrole en feu, plus de 4000 habitations détruites…).
Des vitres auraient été soufflées à 70 km et une ferraille retrouvée à 22 km.
De la paraffine et autres matières en fusion auraient coulé sur le nitrate d’ammonium, provoquant sa détonation.
Après
Toulouse, l'histoire se répète.