par † PILON Jeu 2 Juil 2015 - 22:55
Un grand bravo pour cette série de photos Joël, message 301. Pour moi celles qui sont les plus marquantes sont les dix ou onze premières que tu as pu extraire de ces vieux cartons mi-centenaires : les motus de l’ouest de l’atoll de Mururoa qui furent l’objet d’une épopée si l’on peut dire. Oh ! pas une épopée guerrière mais de bâtisseurs, bâtisseurs du week-end ou des jours de repos et ce pour le plaisir.
En effet, les ilots les plus proches de la base, en direction de l’ouest, sur la côte Sud et environ jusqu’aux kilomètres 20 à 25, au temps des tirs aériens, furent l’objet d’une sorte de colonisation non officielle par les services pour en faire un terrain de repos et de distraction autant par les militaires qui avaient ainsi un motu par service, que les gens du CEA et que les entreprises civiles. Sur ces Motu (pas de S à ce mot tahitien) y avait toujours du monde, les gens en repos qui s’y rendaient pour passer leur temps de repos tranquilles et surtout sans bruit.
Nous, la météo, le nôtre se trouvait vers le PK 20, juste avant celui de l’aumônier. Nous l’avions construit en fin 1973, récupérant des planches ici ou là et qui ne manquaient pas, quelques tôles et madriers, pour y bâtir notre cabane au milieu de la végétation primitive d’un atoll sur un terrain d’une trentaine d’ares représentant sa surface et orné de quelques cocotiers jadis plantés, mais surtout des pandanus.
A la longue, c’était presque une institution aller sur un motu. Le chef de service délivrait un bon de « motu » et le commis délivrait des vivres pour faire un « motu » et pour tant de personnel y participant.
Mais ces « jeux » prirent bientôt fin car après avoir réalisés les premiers tirs souterrains à Fangataufa en 1974, on visa sur Mururoa, dans l’extrême Ouest et les chantiers gagnèrent sur la côte sud empiétant sur tous ces îlots petit à petit, amenant bientôt la fin de ce modèle de réjouissance.
André Pilon
"... Rompre avec toutes ses habitudes et s'en aller, errer, d'île en île, au pays de lumière."
Charmian Kitteredge London, la femme de Jack London.
)
c'est un coucher de soleil
Joël
années. 
