Suite à ton récit, TIMONIER BELLADONE, je me rappel qua Hourtin, les permanents nous avaient demandés pour un concours de mis marine Hourtin, si l'on avaient des photos de copines avec adresse. Certaines avaient reçu du courrier, pour corresponde comme marraine ou peu être plus ? Par contre je n'ai jamais vue de photo de mis affiché.

On a hate de connaitre ,Belladone, la suite de ces amours possibles ou impossibles
De mon coté les quelques filles que j'ai rencontré, je ne les appellerais pas marraines de guerre mais plutot marraines d'escale,souvent des etudiantes, par contre elles m'ecrivaient apres avoir "consommé"...peut-etre un gage de reconnaissance ?
Mais continue avec tes recits, j'en avais lu sur les marraines durant la drole de guerre et certains etaient exquis.

A Loulou 06000 : Tu as eu bien de la chance de "consommer" comme tu dis ! Nous en Indo, nos marraines de guerre étaient à 12.000 km, elles nous servaient à fantasmer plus qu'autre chose. Il n'empêche que, même de cette manière elles contribuaient au moral des troupes, comme on dit, et maintenaient le lien avec la France lointaine. Je veux dire un lien sentimental. Bien sûr, il y avait les parents, les amis (plutôt très peu les amis) et je rappelle que le temps mis pour une lettre - environ un mois - et sa réponse -encore un mois - rendait difficile l'étalement des émotions. Quand on vous écrivait "la tante Berthe est bien malade", vous formiez des voeux de prompt rétablissement et la lettre suivante vous apprenait son enterrement...
Pour être un peu plus drôle, voici l'histoire de mes "fiançailles" :
J'avais un bon copain sur la Belladone, dont l'accent ne laissait aucun doute sur ses origines. Il se disait "Malo quipache". Autrement dit, sans Spé. Un bon bosco néanmoins, qui dans le civil était "au goémon", métier dont la dureté l'avait fait engager dans la Royale. Malheureusement une instruction très faible, il ne lisait jamais et écrivait très mal, d'où son orientation à la sortie de Pont-Réan.
Il me racontait avoir eu le béguin pour une fille qui habitait le bled d'à côté et travaillait "aux huîtres" d'après ce que j'ai pu comprendre. Il n'avait jamais osé l'aborder et encore moins adressé la parole. Mais elle lui plaisait, ne me parlait que d'elle. Et n'osait pas lui écrire, faisant une faute à chaque mot. Je luis proposait donc de lui faire ses brouillons de lettres. En fait, vu le résultat quand il recopiait, je me mis à écrire tout seul, en son nom bien sûr ! Je me souviendrai toujours de la première phrase de la première lettre. Elle commençait ainsi : Mademoiselle, Vous allez me trouver bien hardi de vous écrire sans vous connaître... etc... etc... et vogue la galère ! Et la demoiselle répondit ! Et de là s'ensuivit une correspondance qui, au fil du temps, devenait de plus en plus familière, de plus en plus tendre. On en arriva aux "B. ma douce chérie" et "R. mon amour". avec des évocations de projets communs, d'avenir, et tout et tout ! Je me souviens bien de son nom à lui, mais je laisse l'anonymat car je n'ai aucune idée de ce qu'ils sont devenus.
En tout cas nous nous sommes bel et bien fiancés, enfin je veux dire elle et lui, mais avec mon concours quand même...
Le problème c'est que je l'ai laissé dans le pétrin, étant rapatriable en fin Mai 1954, alors qu'il lui restait deux mois à tirer. Plus possible d'écrire, enfin, de la même manière. Je lui avait suggéré une blessure à la main droite en attendant son retour mais, pris par la fièvre du retour, la malle, les souvenirs, enfin tout ça, j'avoue avoir négligé ma fiancée par intérim ! J'aimerai bien que ça se soit bien terminé. Ce qui me fait douter c'est qu'il devenait de plus en plus alcoolo avec le temps. Il s'était fait piquer, le nez dans le caisson d'un copain, en train de boire de l'eau de Cologne ! Eau de Cologne Saint Michel si ils existent encore ça va leur faire une publicité douteuse, mais tant pis !

On pardonne à ton bosco breton d'avoir mis le nez dans le Mont-saint-Michel, il sortait ainsi de sa Bretagne !

Eau de Cologne et voile de soie il fallait surement être un sérieux pochetron et se cramponner pour boire ça. J'avais un copain de boulot qui avait été prisonnier en Germany et me racontait que les prisonniers russes en étaient friands. Bonjour la gueule de bois.

non hébé,sur l'arro on avait un jeune qm1 15ans de service qui buvait du voile de soie ou du bienêtre tous les soirs.

beaucoup plus tard à Toulon en 64 à bord du Vendéen, j'avais un copain de Paimpol, un jeune mousse engagé, détecteur, 18 ou 19 ans, qui le matin au branle bas se rinçait la bouche au Mont St Michel, probablement un cadeau de sa famille.....il m'expliquait que chez lui quand il "sortait" avec ses amis ils buvaient un petit rouge....trop pauvres pour s'offrir une blonde ou un orangina, à part ça il n'était pas accroc du tout à la boisson, et j'ai fait tout un tas de ballades avec lui sur la côte du Var, un gars très curieux et intéressant, j'espère que la marine l'a sorti de son inculture ? je suis peut être bien hors sujet ?
Gérard

En 69 à Papeete, certains locaux, adoraient l'aquverva.? en particulier le frère d'une danseuse, de Madeleine, qui ne comprenait pas pourquoi les flacons étaient si petits.
Bon vent.

@timonier Belladone, c'est vrai que 12000km ça faisait un peu loin pour conclure, en tous les cas tu t'es conduit dignement en aidant ton pote à correspondre avec sa dulcinée et surtout de ne pas profiter de partir avec elle, vu que tu es rentré 2 mois avant lui !
En ce qui concerne l'eau de cologne "Mont Saint Michel" je te rassurre, elle existe toujours et je m'en sers, la preuve :



Pour ce qui est du "voile de soie" les polynesiens privés du pastaga, qu'ils buvaient pur d'ailleurs, s'etaient rabattus sur cet "elixir" !
En Uruguay, le "voile de soie " nous servait de monaie d'echange contre de la confiture de lait fournie par un cannois qui s'etait exilé là-bas (ayant sans doute des affaires suspectes à son actif) et qui etait devenu un "gaucho" ,pas un gauchiste pas tres bien vu à l'epoque en Uruguay mais un cowboy de la pampa.
De mon coté le "voile de soie" je ne pouvais plus le pifrer car il nous servait en mer , lorsque les gens etaient malades à masquer les odeurs de vomi, c'etait encore pire

Jacques c'est quoi l'aquaverva ? j'ai connu un gars qui buvait de l'alcool de menthe en petite bouteille, pour se nettoyer les dents !

Jean- Michel, désolé, j'ai fait une faute, c'est Aqua Velva., c'était une lotion après rasage, vendue dans les coopératives de nos bateaux gris.. .C'est grâce à ça, que j'ai pu fréquenter sa frangine pendant quelques jours. J'ai arrêté au bout de 3 ou 4 jours, car la frangine m'a expliqué dans quel état il se mettait avec ça.
bON VENT.

Les gars, les gars, on s'égare, comme disait Lino dans les Tontons Flingueurs ! Moi j'avais relancé ce site avec des bonnes intentions, c-à-d extraire des souvenirs aux anciens qui (comme moi) semblaient s'endormir. Ah il en ressort (de sommier) des souvenirs ! Le problème c'est que ça a l'air d'un échange de recettes pour pochtrons en mal de gwen rû, de louzou, de bibines exotiques ! Ad'taleur on va attraper la répression des fraudes sur le dos et les vestiaires "détentions provisoires" seront pleins de bâchis et de casquettes !
Va falloir revenir à des choses plus viriles et militaires et nous sortir des tranches de vies qui racontent comment on a essayé de sauver la France l'Empire, et tout ça ! Au minimum de sauver nos vieilles peaux quand elles étaient jeunes... Allez, au moins sauver notre quart de pinard quand on entrait dans un coup de vent force 6 et que le cuistot nous engueulait parce qu'on l'avait pas prévenu ! Tiens, ça c'est un souvenir perso. C'est vrai que quand Manille nous envoyait une mauvaise météo, il était recommandé de prévenir le cuistot pour qu'il amarre ses gamelles. J'ai le souvenir d'une grande marmite de pâtes qui s'était éjectée de la cuisine et qui passait et repassait dans la coursive. Sans se renverser !
J'ai l'impression que Charly est en train d'ouvrir un oeil... Courroucé !

Les deux mon capitaine ! La première année sur l'Aubépine basée à Saïgon (Pacha A. WASSILIEFF, dit POPOF) avec principalement des patrouilles dans le fleuve vers Mithö, Cantho etc. et des demi-tours quand on commençait à racler le fond. Du Popoff tout craché ! Seconde année sur la Belladone (because promo) basée à Haïphong avec la Baie d'Along et toute la mer de Chine, les Norways, les Paracels (que la Chine et le Vietnam se disputent encore!) des pointes jusqu'aux eaux territoriales vers Manille. Dans ces coins, j'ai l'impression de connaître chaque vague par coeur !

Bah, ça dépend, autant que je me souvienne on sortait en blanc, mais souvent en panaché. C'était pas le pôle Nord quand même ! Un seule fois, j'ai vu le sac en jute qui couvrait un fût de pinard dans la coursive, blanchi de givre. Mais c'était rare, la preuve ça m'a marqué. Quant à bord, dès qu'on avait appareillé, c'était flottant et chapeau de brousse, parfois un pull et le ciré bien sûr dans les temps appropriés. D'ailleurs la plupart des photos que j'ai on est torse nu. l'impression qui m'est restée c'est qu'il faisait plutôt chaud. C'est vrai que je suis ch'ti !
PS perso : J'ai passé mon réveillon cette année à Sarzeau. C'est ton coin ça ?

Wassilief dit "le pacha", j'ai lu son livre qui porte ce titre "Le Pacha" une histoire pas banale, fils d'un officier de la marine impériale russe émigré en France après la révolution d'octobre, il fait une carrière remarquable, la libération de Toulon ( il est le premier officier français à entrer dans Toulon) l'Indo et divers commandement d'unités dont un escorteur rapide "Le Normand" et finira commandant des pompiers de Marseille, un parcours étonnant, je vous recommande la lecture de ce livre,
par ailleurs il vient de sortir un livre " une sortie honorable" d'Eric Vuillard, le sujet est la guerre d'Indochine et comment les responsables politiques ou militaires espéraient s'en sortir "au mieux" ! je l'ai pas encore lu, donc j'en dit pas plus, mais il me parait intéressant
sinon Timonier Belladone, je suis à Vannes 14 km de Sarzeau et mon père et ma famille sont d'un petit village St Armel à 6 km, donc je connais toute la presqu'ile de Rhuys, si tu reviens un jour fait moi signe, je ne t'offrirais pas une "Larue" mais je trouverais une équivalence !
Gérard

Avé à tous .
S'il y avait un gars qui n'aimait pas écrire, c'était bien moi .
Un jour je reçois une lettre de ma mère qui me donne la marche à suivre : Achète une carte postale, tu écris mon adresse et à la place du texte tu mets : "m...de", comme cela je verrai que tu est toujours vivant (authentique) . Raconter quoi, qu' on a coulé 3 sampans aujourd'hui, que la veille on a tué un pêcheur sans faire exprès . Le sampan nous l'avions en route de chasse, mais il allait nous échapper .
Un coup de fusil avec l'arme à la hanche et un site de 10°et un pêcheur a reçu une balle en pleine poitrine....tiet....et depuis ce jour là, le tireur a changé de nom pour
s'appeler "champion" . Il faut le faire...et puis j'ai prêté serment je n'ai pas le droit de parler de guerre.....na .
Et puis tous les jours j'écrivais, j'avais la journalière a mettre à jour et souvent en trichant un peu pour avoir un petit déficit à la fin du mois; tous les commis le font . Vous ne vous rendez pas compte du boulot que j'avais . Quand vous aurez un peu de temps, vous pourrez me plaindre un petit peu....
Allez, salut les jeunes et a plus . Roli

A Gérard : Tu penses bien que j'ai "Le Pacha" de Wassilieff , il est même très élogieusement dédicacé, mais j'ai déjà mis ça il y a quelque temps. Il y a aussi "Batailles aux Malouines" et le dernier "Un pavillon sans tâches". Sa dédicace "A mon cher compagnon de combat de "l'Aubépine", à travers les mers, les fleuves, les rachs et les rizières, YC à qui je souhaite un très bon anniversaire pour son demi-siècle". Mine de rien, ça fait trente huit ans ! Nous avons correspondu, je m'étais promis d'aller le voir au Revest les Eaux dans le Var, malheureusement il est décédé avant. Je me souviens avoir écrit à sa femme "nous nous serions jeté au feu pour lui ! Nous l'avons fait parfois..." C'était un pacha d'un charisme extraordinaire, enthousiaste et près de ses hommes, toujours. RIP...
Ainsi Roli, tu étais commis aux vivres ! Quelle honte (lol !) C'est vrai que sur les petits barlus cette corvée était souvent dévolue à du personnel de passerelle. J'ai fait ça à Toulon, quand j'étais second sur un RHM. Le truc bateau c'était d'accuser le commis de rallonger le pinard. En fait, pas besoin de ça, suffisait déjà de ne pas décompter les permissionnaires ! A plusieurs reprises j'ai eu l"occasion de devoir aller faire des vivres frais, notamment à l'Etang de Berre et à Bastia. Sympa. Mais c'est vrai il y avait la paperasse. Donc, je te plains ! Un tout petit peu...

Merci Timonier Belladone, ta réponse me fait plaisir et j'aurais bien souhaité faire partie de son équipage à bord de l'Aubépine, enfin....fallait 'il encore en revenir vivant !
j'ai un copain qui l'a eu comme pacha sur "Le Normand" à cette époque il habitait sur les pentes du Faron
à part ça, merci aussi pour tous tes récits, on les boit comme du petit lait, c'est du vivant et pour ceux qui comme moi n'ont pas connu l'Indochine "notre belle colonie" c'est plein de couleurs et ça fantasme.....les belles congaïs !
je vais aller tout de suite écouter "Opium" chantée par les officiers de l'Ecole Navale, une belle chorale ! "Dans le port de Saïgon".....etc....
et pour toi les insignes de tes dragueurs en Indo,
Gérard

J'ai connu le Commandant Wassilief sur le Porte Avions Bois-Belleau, année 1957, je ne sais si
c'est le même, surnom " Popof " -

Oui rogertriton, c'est lui, impossible de se tromper !
Gérard