par EBERLE daniel Ven 6 Juil 2007 - 4:34
Superbes photos DAN et surtout merci à ton cop's BOURHIS.
Effectivement je retrouve là les différents endroits fréquentés dès nov 1962 - (Aviso La Capricieuse).
Que tout cela a bien changé, lorsque j'y suis retourné de 75 à 77 il m'a déjà fallu un certain temps pour reprendre mes repères et que dire de 82/84 et alors maintenant au jour d'aujourd'hui en revoyant les différentes vues postées.
Quels changements où l'on s’aperçoit que la manne financière apportée par "le C.E.P." en est bien évidemment la résultante.
Peut on se poser la question de savoir si nos braves tahitiens en voulaient autant.
Il y avait sans doute à faire pour améliorer leurs conditions de vie en y apportant un peu plus de bien être dans la vie de tous les jours, dans l'infrastructure et en y créant de l'emploi basé sur la transformation des produits locaux et en gérant bien entendu une filière touristique mais non pas à grande échelle.
La richesse a profité aux grands groupes américains et australiens, le petit chinois de la boutique du coin de la rue et son sens aigu des affaires s'est agrandi, il a investi lourdement dans le commerce et dans la gestion immobilière pour proposer ses farés conventionnés par la DIRCEN aux popaas tout en sauvegardant son argent dans les banques californiennes.
L'ère dorée est terminée, les délégations tahitiennes viennent de plus en plus souvent à Paris négocier et reparler de "l'après C.E.P.", derrière la première ligne des façades des magnifiques immeubles et au delà des grands hôtels, il y a toujours les traditionnels farés en punu recouverts de niau et juste derrière encore des décharges d'ordures ménagères qui sont retournées par des groupes de miséreux, ceux qui sont passés à coté de tout çà.
Ceux qui ont cru à l'eldorado et qui ont fait partie de la grande transhumance des iles vers la capitale, laissant les cocoteraies, qui pourtant avec un prix soutenu leur assuraient un revenu moyen.
Alors voilà pourquoi je remercie encore DAN pour ces photos (dont certaines font partie de la collection de posters de "papa" Sylvain et qui sont proposés encore aux touristes et que des générations de marins gardent en souvenir).
C'était notre "Tahiti" celui de l'insouciance, de la joie de vivre, des fêtes colorées organisées par les chinois au siège du kuomintang, des contacts chaleureux, des bringues de fin de semaine, le traditionnel tour de l'ile du dimanche pour récupérer et prendre l'air avec un ukulélé et un bidon de Teepol, les scènes de la vie courante autour du marché et des bonitiers, le coût de la vie pas très élevé, "il ne fallait pas se créer de besoin", la sortie du temple à Paofaï et les chapeaux des Mamas, l'arrivée des cargos mixtes des M.M. au quai de la douane, celle des goélettes au quai des phosphates, la douce quiétude et envoutante des districts et de la presqu’île à Taravao, c'était déjà le bout du monde...