ARLETTE.
Mascotte de la 33e Division de Dragueurs patrouilleurs d'Estuaire dits également Dragueurs de Petits Fonds.
Embarquée dans les années cinquante à bord du dragueur de mines M781 Aubépine basé à Saigon depuis 1947.
Dès son embarquement, cette petite chienne de taille moyenne prît son rôle de mascotte très au sérieux.
Fidèle et avenante, elle était la préférée de tous car elle n’était pas le seul animal embarqué sur ce navire.
A cette époque, tous les marins de la 33e Division ne comparaient plus l’Aubépine que comme étant une Arche de Noé.
On pouvait en effet y croiser un python.
Quoique lové et la plupart du temps endormi, il foutait particulièrement une trouille dingue aux nouveaux embarqués qui, pour n’avoir pas été prévenus (on se gardait d’ailleurs bien de le faire), se retrouvaient nez à nez avec lui.
Nourri d’un poulet par semaine, ledit python était pourtant du genre placide et pacifique, passant le plus clair de son temps à dormir.
Près de l’échelle de coupée, se trouvait également un singe.
S’il n’était pas très imposant par la taille et n’impressionnait pas grand monde, l’animal était méchant comme une teigne.
Tous à bord en avaient donc plus ou moins peur, notamment les boys vietnamiens qui, et pour cause, l’évitaient soigneusement.
Pour ce qui est de la mascotte du bord, elle ignorait royalement cette faune.
Aucun risque qu’elle lui fasse de l’ombre.
Comme tous les équipages des autres dragueurs d’estuaire, celui de l’Aubépine était particulièrement attaché à cette belle chienne aux poils soyeux noirs et blancs.
Embarquée un peu plus tard sur le dragueur Altaïr, Arlette fit, en 63, la croisière de la Caraïbe.
Revenue à terre, figure mythique de l’arsenal de la marine, la mascotte trottinait chaque jour sur les quais et pontons.
Elle y faisait méthodiquement sa ronde, toujours dans le même sens.
Pensez donc !
Forte des souvenirs de ses années passés à bord, elle n’aurait pour rien au monde, manquée l’occasion d’aller saluer ses amis embarqués.

Copyright Skagerrac Juillet 2016.

JOJO
Mascotte embarquée sur l’Enseigne de Vaisseau Henry dans les années 70.
Alors que cette petite chienne attendait une portée de chiots mais eût, à Hawaï, un regrettable accident de voiture.
La mise bas de sa progéniture était bien compromise.
L’aviso étant en escale à Honolulu, l’équipage se mobilisa et se cotisa pour envoyer sa malchanceuse mascotte à la clinique vétérinaire de la Navy.
L’ambulance vînt la chercher sur le bord.
Lors de la césarienne qui fut pratiquée, force fut de constater que tous les chiots étaient, hélas, morts nés.
Bien soignée, Jojo heureusement survécu, faisant encore pendant de longues années le bonheur d’un officier marinier qui s’y était particulièrement attaché.
Une fois le bâtiment rentré à Lorient, il adopta définitivement la petite mascotte et l’emmena chez lui.

En réponse
Bibiche et Wynda étaient bien "embarquées" à Moruroa.

Tous les marins savent que l'on embarque aussi à terre et dans les phares, lorsqu'ils n'étaient pas tous automatisés. Hélas, hélas, hélas !
Je ne sache pas que les gardiens de phares embarquaient une mascotte.

SOCRATE
Berger allemand, mascotte du Pétrolier A625 Papenoo, en 88.
En 91, Gepetto fit son apparition sur le Pétrolier où elle fut adoubée en tant que nouvelle mascotte.

GEPETTO
Mascotte embarquée à bord du Pétrolier A625 Papenoo en 91.
Il fut le digne successeur de Socrate, magnifique et très regretté Berger allemand qui avait fait les beaux jours du fier vaisseau.
Gepetto fit vite l’unanimité dans l’équipage.
Il se tenait le plus souvent à la coupée où il montait la garde avec un professionnalisme qui en laissa plus d’un coi d’admiration.
On ne sache pas que les notes de service lui étaient destinées, pas plus qu’il savait les lire.
Reste que si quelqu’un avait une tête qui ne lui revenait pas ou si un membre d’équipage ne venait pas le chercher eh bien… on ne passait pas.

GEPETTO, au rapport !
Mascotte du Remorqueur Portuaire et Côtier A637 Maroa qui, en langue polynésienne, signifie chirurgien zèbre, nom d’un poisson endémique des récifs coralliens des mers du Sud.
Gepetto fut embarqué comme mascotte à bord du navire de 98 à 2001.
Affecté à Moruroa, le navire participait aux tirs nucléaires du Centre d'Expérimentation du Pacifique.
Il arrivait parfois que le bâtiment doive partir sans sa mascotte, mais, qu’on se rassure, c’était pour mieux la retrouver ensuite.
Errant alors comme une âme en peine sur l'atoll de sinistre renom, Gepetto avait prit pour habitude d’aller traîner ses guêtres du côté de la zone aéroportuaire.
Tant qu'à y être, autant aller joyeusement gambader sur la piste d'atterrissage des aéronefs, au grand dam, on s’en doute, des pompiers chargés de la sécurité.
Chaque jour en effet, Gepetto leur en faisait voir de toutes les couleurs.
Quoique saisi et mis en sécurité sur le remorqueur Manini, sister ship du Maroa, le chien revenait toujours sur zone aéro.
Évidemment, lorsque les pompiers rentraient à bord du remorqueur, ils ne trouvaient pas le chien.
Cette sale habitude valait à la mascotte de passer souvent au rapport chez le commandant et d'être privé de sortie.
Consigné ?
Il le fût un nombre incalculable de fois.
Vieillissant, Gepetto s'assagît un peu.
En 2001, Gepetto rendît l’âme.
Digne successeur de Gepetto, Tiaré devint à son tour l'officielle mascotte de ce bâtiment.
En 2005, elle fut promue au grade de quartier-maître de seconde classe puis celui de quartier-maître de première classe.
Deux ans plus tard, Tiaré sera élevé au grade de second-maître.
Belle promotion pour la première mascotte du 21e siècle qui, et l’anecdote est loin d’être banale, sera aussi la dernière de la marine embarquée.

J'ai un petit problème avec les dates semble-t-il ?
Pouvez-vous m'aider ?

GILDA veille sur la palanquée.
De 66 à 69, Gilda était la mascotte du 3e Groupement des Plongeurs Démineurs.
Cette chienne magnifique n'avait pas son pareil pour surveiller avec constance, la régularité des bulles des plongeurs remontant en surface.
Vigilante, elle assurait leur sécurité.
Par fort clapot, il suffisait au chef de plongée de prendre l'azimut du museau du chien pour être immanquablement renseigné sur la position exacte de la palanquée.
La mascotte excellait également dans la garde des locaux.
Un jour, une bordée d’aspirants en goguette rentra très tard dans la nuit après une mémorable fiesta.
A leur retour, il virent la chienne postée devant la porte de leur chambre et en interdisant l’accès à qui que ce soit.
Pour être suffisamment imbibés et avoir donc les forts roulis chaloupés que l’on connaît aux marins (mais pas seulement), la chienne ne reconnût, ou ne voulût reconnaître, allez savoir, aucun des jeunes officiers.
Il fallut au pacha du groupement venir en personne récupérer la mascotte qui ne voulait rien entendre pour libérer l'accès à la chambre.
Afin que cela ne se reproduise plus, chaque fois qu'une bordée rentrait, un plongeur faisait le planton à la coupée.
La chienne était-elle à ses cotés ?
Pas du tout !
C’était le contraire !

GLOCK
Mascotte du Commando Hubert.
Ce magnifique chien de race Biggle est, depuis l’année 2012, le digne successeur de Némo qui portait béret vert et fourragère rouge de la Légion d’Honneur portée par les Fusiliers Marins et Commandos marine basés à Lorient.

GNOLE
Mascotte embarquée sur le Releveur de Torpilles A699 Pélican.
Pelo succéda à Gnole et devint la nouvelle mascotte de ce bâtiment.

GONO
Mascotte de la Base Aéronautique Navale de Tontouta.
Cette adorable petite chienne n'était pas seule sur le site, très entourée au contraire par nombre de ses congénères.
Gono aimait particulièrement jouer au football avec les hommes d’équipage.
Tous allait donc pour le mieux si ce n'est qu'en pleine action, la malicieuse mascotte s’emparait du ballon, quittait le terrain et plantait là tous les joueurs.
On imagine que ce n'était pas sans poser quelques petits problèmes d'arbitrage.
Mais, on lui pardonnait tout, forcément !

GRIBOUILLE
Une fois n'est pas coutume, Gribouille était un chat, embarqué comme mascotte de l'Escorteur Rapide F763 Boulonnais, en 56.
Il avait pour compagnon un autre matou qui répondait au doux nom de Noirot.
Leur passage à bord a cependant été très bref.
Reconnus pour être plus indépendants que les chiens, à l’ambiance peu feutrée des postes équipages, les chats préféraient les longues escapades à terre.
Ils furent finalement affectés sur base.
L'année suivante, Kiki, un jeune chien, embarqua sur le bâtiment dont il devint l’officielle mascotte. Contrairement aux chats, lui s'y plaisait beaucoup et y resta de longues années.

GYM
Mascotte embarquée sur le sous-marin Gymnote en 74/76.
Cette mascotte, très appréciée des hommes d’équipage ne crachait pas, à l’occasion, sur quelques gorgées d’un bon vieux whisky.
Un jour, on ne sait pourquoi, Gym refusa d’embarquer.
Le submersible appareilla donc sans lui.
Avait-il senti et prémédité que ce jour là, le Gymnote allait toucher le fond ?
Ce sixième sens des animaux ne laissera jamais de nous étonner.
Et les marins du Gymnote donc !