J'ai pensé tout naturellement à BORDEAUX qui fut port de guerre pendant la "dernière."
Je me suis mis à la recherche de documents, et voici ce que j'ai trouvé grâce à Wikipédia.
J'espère que le sujet vous intéressera.
Voici le premier texte.
Le déclin commercial
Le port de Bordeaux réalise une activité commerciale depuis plusieurs millénaires quand survient la guerre en 1939.
Le conflit bouleverse l’organisation économique de Bordeaux comme aucun autre évènement dans le passé.
La mobilisation de 1939 est la première à remettre en cause le fonctionnement du port.
Le gouvernement français envisage en effet dès la déclaration de guerre d’utiliser le port pour l’effort de guerre national.
Dès le mois de septembre 1939, le personnel du P.A.B et les installations portuaires sont réquisitionnés par le gouvernement.
Cette réquisition est plutôt bien vécue par les ouvriers et le conseil d’administration.
La tutelle étatique est très forte au P.A.B et la réquisition apparaît comme une simple rationalisation du dispositif de défense nationale.
La chose est souvent bien différente dans les entreprises du secteur privé qui ressentent parfois la réquisition comme une nationalisation.
Très vite, le port assure des importations utiles à l’industrie de guerre.
Des chevaux d’Amérique sont débarqués à Bordeaux et, à partir de janvier 1940, le ministère de la Marine décide de détourner vers ce port l’ensemble des importations d’équidés.
Un enclos et plusieurs bâtiments sont construits à l’avant-port de Pauillac-Trompeloup pour accueillir les animaux.
Du matériel de guerre et des nitrates, qui entrent dans la composition des explosifs, arrivent à Bordeaux.
Entre septembre 1939 et juin 1940, Bordeaux et le Verdon accueillent 70 convois tandis que 66 autres, groupant 343 bâtiments, partent du port pour gagner Casablanca.
Le trafic commercial reste donc soutenu malgré le conflit, même si celui des passagers s’effondre rapidement.
Ces importations causent bientôt de graves problèmes de stockage.
Les hangars sont pleins de marchandises car, si les importations militaires augmentent, la guerre perturbe les réseaux d’échanges.
Les sociétés bordelaises ne peuvent plus exporter leur production, notamment vinicole, qui encombre de plus en plus les quais.
En outre, les importations de produits destinés à l’industrie restent bloquées à Bordeaux car la SNCF ne peut effectuer leur écoulement.
L’encombrement des quais bordelais est tel au printemps 1940 que le gouvernement décide d’imposer une taxe de 4 à 5F/heure sur les marchandises stockées plus de cinq jours.
La situation générale s’aggrave lors de la débâcle de mai et juin 1940.
De nombreux navires se rendant vers les ports de Bretagne et de la Manche sont détournés vers Bordeaux au fur et à mesure que les villes du Nord sont prises par les Allemands.
Le trafic connaît une formidable hausse à Bordeaux.
Il passe de 65 000 t par semaine à 184 000 t pour la semaine du 30 mai au 5 juin. L’embouchure de la Gironde reçoit dans un désordre général des dizaines de navires venus de toute la France.
Bien sûr, l’intégralité des importations militaires est orientée vers Bordeaux.
La fonction stratégique des transports apparaît alors éclatante au gouvernement français qui, replié dans la capitale de la défaite, voit passer les bâtiments transportant armes et produits divers destinés aux armées.
Cette joyeuse pagaille n’est pourtant que de courte durée car, bientôt, tout doit repartir.
À partir de la mi-juin, le gouvernement envisage l’armistice.
L’armée française ne peut résister et l’économie de guerre est incapable de produire les armes nécessaires, étant donné la désorganisation des flux provoquée par l’invasion allemande.
Des soldats, notamment tchécoslovaques et polonais en retraite, quittent Bordeaux à bord de cargos à destination de Casablanca.
La ville marocaine, qui est proche de Bordeaux et a depuis longtemps des liens privilégiés avec elle, reçoit l’essentiel des navires en fuite.
Les produits militaires sont réexpédiés vers les colonies nord-africaines ou l’Angleterre pour ne pas tomber entre les mains des Allemands.
Les navires se trouvant dans le port de Bordeaux sont chargés de matériel aéronautique, comme le San Diego, de métaux, en particulier les Casamance ou le Sloga.
La puissante drague Pierre Lefort est envoyée par le contre-amiral Barnouin à Casablanca. L’officier sait en effet que la Garonne nécessite des dragages fréquents pour permettre aux navires d’atteindre le port de la Lune ; en privant les futurs occupants de la drague, il espère gêner l’exploitation économique du port par les nazis.
C’est enfin de Bordeaux que part, en juin 1940, une partie des réserves de la Banque de France.
Des devises, de l’or, des titres et valeurs sont chargés sur quatre bâtiments qui partent pour le Maroc et le Canada.
Le 21 juin, vingt-sept parlementaires embarquent à bord du Massilia pour le Maghreb.
Les derniers navires quittent Bordeaux le 24 juin, alors que l’armistice a déjà été signé à Compiègne.