par Roger Tanguy Dim 22 Sep 2013 - 22:59
l'Ile Longue... l'île des secrets ou l'île des fantasmes ?
Je viens de parcourir ce forum consacré à l'Ile Longue. Je relève des expressions comme : je n'ai pas le droit de le dire, police secrète (???), secret défense... Je croyais remisés au placard depuis longtemps ces archaïques poncifs dont on usait et, il faut bien le reconnaitre, abusait dans les années 70. "On m'a dit de ne pas dire", comme disent les enfants. Aujourd'hui la FOST est adulte. l'Ile Longue et les SNLE sont devenus des vedettes récurrentes de la Télé et des magazines. Sur Internet, Forum ACB, on peut poster des photos de la base (prises de loin certes, mais photos quand même) ou des sous-marins (photos de presse), et même mieux, commenter des "dysfonctionnements" d'un certain câble de la clôture (déjà plus étonnant non ?). Pour répondre à DAN (question qui date un peu, 2008), le système de défense de l'Ile Longue en temps de crise a fait l'objet d'un article dans la presse (au moins locale), il y a quelques années, lors d'un exercice mettant en œuvre ce dispositif, avec, si je ne m'abuse, une photo d'un servant devant sa pièce. Si un journal peut s'en faire l'écho, c'est que ce système est déployé sur d'autres sites, moins médiatisés, où on en fait moins (voire pas du tout) mystère. Un autre sujet est abordé "du bout des doigts" sur ce forum : le bureau sûreté. Les demandes d'habilitation sont de manière générale du ressort du bureau militaire, bureau dont l'image, vous en conviendrez, n'est pas associée à une quelconque "police secrète" ou "police militaire". Mais à l'Ile Longue, elles concernent tant de monde, et pas seulement les militaires (et, comme le fait remarquer Scopeman, au seul niveau du besoin d'en connaître de chacun, comme dans n'importe quelle autre unité de la marine), qu'un bureau particulier avait été dédié à cette tâche : le bureau sûreté. Pas plus que le bureau militaire, il n'avait évidemment de pouvoirs de police "secrète" ou "militaire" comme le souligne avec pertinence Tabletop83. Ce bureau s'occupait aussi de la délivrance des autorisations d'accès. Et des autorisations, il en délivrait (et pas seulement pour le personnel ou les entreprises civiles intervenant sur le site), plusieurs milliers par an, ce qui fait beaucoup pour une base "secrète". Loin des discours des années 70, l'Ile Longue, si elle ne s'expose pas, se protège même (légitimement), ne se cache pas pour autant. Elle accueille des visiteurs aussi variés que les joueurs de foot professionnels du stade Brestois, les élus locaux ou autres, les membres d'associations diverses, des groupes en tous genres, avec visite d'un SNLE et, bien souvent, une coupe de Champagne au carré officiers de Comilo à la clé à l'issue (n'est-ce pas Joël Chandelier ?). Mieux que Disneyland ! Par contre on peut regretter qu'il est beaucoup plus facile à une association de dentistes ayant fait leur service dans la marine il y a 20 ans ou à un patron de supermarché de visiter l'île Longue et un SNLE qu'à un premier maître mécanicien d'une frégate voire même à un "basier" de la Bofost Brest. Moralité : l'île Longue a ses secrets, c'est indéniable, mais il ne faut pas dire que tout ce qui touche à l'île Longue est secret (et encore moins défense).