L'affaire de l'EVOLA. Ça fait plus de trente ans, j'espère qu'il y a prescription :?:
Je n'ai pas une mémoire d'éléphant mais bon.
Ceci devait se passer en 1968 ou 69.
Nous étions à cette époque six guetteurs affectés dans ce petit sémaphore qui ne s'appelait pas encore vigie, et effectuions une veille 24/24 par période.
Donc en fait nous étions assez peinards.
Ce n'est que bien des années plus tard que le Sémaphore deviendra une Vigie.
C'est nous qui avons commencé par fournir les premiers éléments de ce qui deviendra plus tard le dispositif de séparation du trafic.
Mais ceci est une autre histoire.
Un beau matin, un navire de commerce de type caboteur (j'ai oublié le pavillon) se rapproche de l'île de Ouessant voulant entrer dans la baie du Stiff.
Le guetteur de service l'attaque par projecteur en Scott afin de lui demander quelles sont ses intentions, à cette lointaine époque, la VHF en était à ses débuts et tous les sémaphores et bateaux n'en étaient pas encore pourvus.
Au vu du projecteur, l'EVOLA ne répond pas mais fait demi-tour pour contourner Ouessant et aller se réfugier dans une anse dans le Nord de l'île hors de vue du sémaphore.
Mais comme quelques temps auparavant, la Marine nous avait installé un superbe radar type Decca 416, nous avons pu suivre ses pérégrinations sans difficultés.
Trouvant cette manœuvre suspecte, le chef de poste prend l'initiative de prévenir directement la Douane de Brest par téléphone, tout en informant comme il se doit les autorités maritimes par message.
Les autorités douanières nous demandent de le surveiller attentivement et de les informer de tous nouveaux mouvements.
Combien de temps l'avons-nous surveillé ? 2 ou 3 jours et nuits si je me rappelle bien.
Un matin donc en venant prendre mon quart j'apprends que plusieurs vedettes de la douane avaient procédés la veille à son arraisonnement.
L'EVOLA fut donc conduit à Brest.
Il contenait une cargaison de60 tonnes de cigarettes si je me souviens bien.
Voilà je n'en sais pas plus, peut-être que Le brevinois connaît la suite.
Il semble que l'affaire était importante.
Petite anecdote : Les Autorités douanières nous ont récompensé par une prime de 300 frs chacun.
Le fait est assez exceptionnel pour être signalé.
Après les félicitations d'usage, nos supérieurs ont rappelé au chef de poste que ce n'était pas à lui qu'incombait de prévenir la Douanes, mais aux autorités Maritimes. :oops:
Ci-dessous une photo prise environ un an plus tard, le jour de l'inspection générale, où l'on retrouve une partie de la Glorieuse équipe (je suis assis à gauche).
. les gens qui ne nous connaissaient pasnous appelaient " caporal" tu ne te rapelle pas ??
par 
