source sîte Ouest-FranceLes réservistes de la Marine veillent au grain - Cancale
De mi-juin à mi-septembre, le sémaphore de la pointe du Grouin reprend du service. Les réservistes de la Marine nationale surveillent la côte.
Les yeux rivés sur la côte, les réservistes de la Marine nationale veillent sur la sécurité des embarcations de la pointe du Meinga, à l'ouest, à la moitié de la baie du Mont Saint-Michel, à l'est. De mi-juin à mi-septembre, il est le relais du Cross Corsen, le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage, situé à Plouarzel, dans le Finistère. Entre radio et radar, mais surtout à l'aide de leurs puissantes jumelles, ils scrutent le moindre détail inhabituel. En moyenne, une soixantaine de bateaux passe dans ce secteur chaque jour, jusqu'à cent vingt le dimanche, soit six à sept milles embarcations contrôlées pendant l'été.
Le sémaphore a repris du service depuis une dizaine d'années à la suite d'un tragique accident dans lequel un père et son fils ont trouvé la mort dans le chenal de la vieille rivière. « Le conseil général a senti l'intérêt sécuritaire de la reprise d'une activité à la pointe du Grouin », précise le major Jean-Yvon Renault, réserviste et responsable du sémaphore. La Marine nationale avait cessé toute activité en janvier 1999.
En cas de problème, les réservistes alertent le Cross Corsen qui organise et coordonne les moyens d'assistance. Suivant la gravité du danger, le Cross enverra un message « panne » à tous les bateaux en mer s'il s'agit d'une embarcation en panne moteur, par exemple. Au titre de la solidarité des gens de mer, un autre bateau peut venir le remorquer. S'il s'agit d'un danger imminent, l'embarcation en difficulté enverra le fameux message « mayday ». Dans ce cas, « le Cross peut revenir nous consulter pour savoir qui envoyer sur l'intervention », précise le major Jean-Yvon Renault, réserviste et responsable du sémaphore. Une grande partie des interventions est confiée aux bénévoles de la SNSM, la Société nationale de sauvetage en mer.
En pleine saison, le nombre de plaisanciers en mer explose. Le major Jean-Yvon Renault rappelle quelques consignes de sécurité. Avant de partir, il faut bien entendu regarder les horaires de marée et veiller à porter un gilet de sauvetage à partir du moment où on quitte la plage. « Le gilet de sauvetage doit être dans le coffre de la voiture et non sur le bateau », martèle le réserviste car beaucoup d'accidents ont lieu dans l'annexe.
Les réservistes ont l'oeil. « Il faut être curieux et attentif. Avec l'expérience on sent quand quelque chose ne va pas. Les occupants d'une annexe ont perdu une pagaie, ils ont dérivé jusqu'à l'île des Landes, on les a repérés tout de suite », raconte le major Renault. Chaque jour, deux des réservistes se relaient tous les trois à quatre heures du lever au coucher du soleil.
Charlotte DEROUIN.