par † PILON Lun 16 Avr 2012 - 16:04
Comme il n'y avait pas un seul mammifère terrestre sur nos îles de Polynésie, il n'y avait pas de mouches ni de moustiques non plus, ces insectes ont été amenés par les navigateurs européens. J’ai lu quelque part que les moustiques, à Tahiti, avait été introduits par la mission catholique espagnole, à Tautira, en 1772, conduite par le navigateur Boenechea. Les merles des Moluques, effrontés comme pas un, ont été introduits pour manger les guêpes, apportées involontairement comme le frelon asiatique en France il y a tout juste quelques années ; mais ces oiseaux, ils n’ont pas voulu des guêpes, ils ont préféré les mangues ou autres fruits, ou encore chaparder sur les tables mises. Je pense que les merles doivent encore proliférer à Hao comme à Tahiti.
Pour ce qui est de l’île aux mouches, le Mémorial polynésien nous indique que c’est l’expédition Hollandaise de Jacob Lemaire, en 1616, qui a eu affaire aux mouches proliférant sur l’atoll de Rangiroa, après avoir été à terre les marins revinrent à bord couverts de mouches. Pour Hao, je ne sais pas.
Ce phénomène n’est ni rare ni inconnu dans le Pacifique ; quand une baleine ou un cachalot meurt sur le récif, à combien de mouches doit-il donner naissance pendant sa décomposition ?
Avant que je quitte Puka Puka, en décembre 1970, le village et la station météo ont été envahis par les mouches. Notre cuisinier découpant sa viande était obligé de la protéger avec une toile finement grillagée, ses mains et le couteau ainsi également abrités. Cela a duré environ deux semaines, ce qui laisse penser au temps de la décomposition d’un animal marin.
André Pilon
"... Rompre avec toutes ses habitudes et s'en aller, errer, d'île en île, au pays de lumière."
Charmian Kitteredge London, la femme de Jack London.