Quand je suis rentré à Hourtin, tout le monde chantait "Brigitte bardot, fait chaud" c'était une samba super, mais c'était le 20 août 1961, et l'incorpo était vide. Dans les jours qui suivirent, je me suis retrouvé avec 7 inscrits maritimes de Marseille, une dizaines d'engagés, un officier "pont" du paquebot "France" d'au moins 28 ans à force de cumuler les sursits, marié, père de famille, qui ne rêvait que de marine Paris, un jeune recruté qui cachait son infirmité était passé au travers du filtre médical, mais ça n'a pas duré, il a du rentrer chez lui. Plus des recrutés qui gueulaient "la quille B.." toutes les 5 minutes, vous goûtez un peu l'ambiance... Alors au bout de 10 jours d'incorpo, puisqu'il n'y avait pas d'autres recrues, ils ont formé une Compagnie avec 25 gugus qui commençaient à se demander ce qu'ils foutaient là. On nous a logé juste en face de la Cie Primauguet, dans la 9°, et on nous a affublé du n°de section : 9. Soit 99° Cie, rien que des cracks... Comme instructeur, on nous a donné un second maître moustachu qui avait fait l'indo, et vu son âge on se demandait s'il n'avait pas fait 14/18 ou bien Trafalgar. Dés la première minute on lui a attribué le sobriquet de "vieux foc", puis, il nous pris en main pour notre formation : maniement d'armes, marche au pas.. Pour cela, Il nous suivait à bicyclette en nous traitant de bande de "C... moles". C'était son seul discours. Alors imaginez une troupe de +ou- mauvaise volonté qui défilait si mal au pas, que s'en était lamentable, et le "foc" qui suivant en comptant : han/deuuu, han/deuuu, bande de C... moles.... On a eu si honte, que nous avons du faire un effort sur nous même pour palier à son déficit, et finalement on a fait du maniement d'arme aussi bien que d'autres, et on a marché au pas correctement, mais pas à cause de lui. Quel sursaut mes amis, faut dire aussi que les quolibets des autres Cies nous ont finalement bien aidé à surmonter notre ridicule, et malgré nos différences, engagés, recrutés, sursitaires, IM, etc..on a formé une Cie. Comment ??? on se le demande encore
Faut dire aussi, qu'à la fin septembre, notre instructeur avait changé de sobriqué, on ne surnommait plus que: .. devinez...
dodo