Mes 1ères années d'armurier, ne sont pas des plus folichonnes.
Sortie du cours avec une moyenne très basse, dans la toute dernière queue du groupe, (j'ai choisi).....le CER Rochefort, ou j'étais à l'armurerie base, et ce, pendant 4 mois uniquement, puis j'ai été muté, va savoir pourquoi, sur le CFM Hourtin, également à l'armurerie, j'y suis resté aussi une année, là, j'avais un S/M, qui m'a donné les rudiments de la gravure, disons que je me suis investi pour apprendre en le regardant faire, sinon des taches telles que l'ouverture de caissons dont les clés étaient perdues et l'entretien des armes qui servaient pour le tir des jeunes recrues, et la maintenance des armes en stock, lorsque c'était terminé d'un côté, je reprennais de l'autre, autant entretenir un fusil ou toutes autres armes de poing c'était agréable, autant les centaines de fusils tous les jours c'était gavant?
Après une année à Hourtin me voilà à nouveau muté à la BAN Lann- Bihoué, à l'armurerie base à Coat Coff, je faisait partie de la compagnie protection, et là encore des armes à nettoyer, seule variante les armes étaient différentes, mais le résultat identique; 2 ans de cette affectation et je suis affecté sur La Galissonnière, premier véritable embarquement, je dirais enfin; le bâtiment est en fin d'achevement des travaux d'armement avec pratiquement tout le matériel nouveau, sonar remorqué, mortier ASM, Malafon, la plateforme hélico, et les ASM, n'existent pas encore, les armuriers donc sont utilisés pour la mise en oeuvre de ces matériels avec tout ce que cela comporte de surprise, il faut s'adapter avec l'ensemble des gradés qui découvrent eux aussi les nouvelles technologies de ce fier vaisseau, je suis Q/M 2, et oui, le résultat de mon, non travail à l'école et donc le peu de points obtenu ne m'ont pas aidés pour monter en grade comme mes petits collègues de promo.
Le travail par lui même était intéressant car non routinier et puis je découvrais la mer autour de Groix et je m'amarinais doucement.
Ma période sur ce bâtiment du 21 mars 1962 au 02 février 1964; je suis passé Q/M1 le 01 avril 1963, soit 4 ans après ma sortie des arpètes, ce n'est pas brillant.
Je suis allé au cours de crabe, que l'on appelait ainsi , et comme entre temps je m'étais marié et que de cette union, mon fils ainé était parmis nous, j'ai enfin réalisé qu'il me fallait faire quelque chose et je me suis mis à travailler.Fin de cours, je suis sorti 2ème, j'ai donc pu choisir mon affectation et c'est le Brestois qui à vu arriver un jeune Q/M1 admissible sérieux dans son boulot, avec la responsabilité des 57 et du 100M/M.
J'ai pu apprécier le respect des autres, mais je ne suis pas sur que cela soit du au fait de la spé. mais plutôt de par ma façon de vivre en groupe et dans la gestion de mon travail et de mon équipe . Il est vrai que l'on venait facilementdemander des bricoles mais je ne crois pas que cela soit la raison principale de ce sentiment des autres.
Le 16 août 1966 je suis affecté à la BAN St. Mandrier, encore à l'armurerie base beaucoup de bricoles mais aussi pas mal d'entretien de fusils MAS, de MAC, de MAT, 24, 29 etc..là j'ai eu par moment le ras le bol d'écouvillonner.
En revenant de campagne sur le Protet à Diégo entre autres, j'ai eu une fabuleuse affectation à St Chamond, j'étais contrôleur SIAR pour les marchés de l'état, j'ai ainsi participé à la mise "sur pieds" du véhicule de l'avant blindé, j'ai contrôle les tourelles de chars AMX 30, des véhicules Panhard, du lance roquettes de 375 m/m du 100 m/m et de tas de petites pièces commandées par la marine dans les diverses usines de la Loire, un travail grandement valorisant pour un armurier. J'aurais pu terminer ma carrière dans cette fonction, pourtant, ayant divorcé, j'ai préféré repartir outre mer et continuer à naviguer, car même si l'on disait que seuls les c...s naviguent, pour moi, ce n'a jamais été le cas.
Alors, lors du BS, il fallait choisir entre armurier et Missilier ASM, j'ai fais le saut et je ne m'en suis jamais mordu les doigts, au contraire, j'étais de musique, rares sont les quarts à la mer, seulement pour les mises à l'eau ou la remontée du sonar remorqué, que cela soit sur le D'Estrées, ou su le Montcalm, ne parlons pas des Avisos, car alors là, j'étais le plus heureux, après l'aumonier, mais comme nous n'en avions pas c'était bien moi le plus gaté.
Et pour terminer ma carrière, un autre aspect des armuriers, c'est qu'ils pouvaient aussi faire Capitaine d' Armes, et c'est ce qui m'est arrivé en étant affecté à Ste Anne, je ne vous dis pas, mais c'est bien ma pire affectation.
Alors au bilan d'une carrière ayant débuté comme armurier, je dis que du positif, même "si j'aurais" pu faire mieux en réussissant à passer OS, chose que je n'ai pu réaliser, cela restera mon regret avec celui de ne pas avoir eu l'occasion de visiter les pays asiatique, Singapour, Hong kong Manille etc.
Dernière édition par Claude JORGE le Sam 7 Nov 2009 - 18:50, édité 1 fois