Justement à ce sujet, sur les SNLE
il y-a-t-il des problèmes de vision après
la patrouille et lesquels.
Et pour les classiques aussi???
Merci

framery
Les sous-mariniers des SNLE avaient un problème de vision nocturne au retour de patrouilles de 2 mois ou plus ,dus ,d'une part au fait d'être exposé tout ce temps uniquement à la lumière artificielle du bord et d'autre part au fait que la distance maximum de vision était limité par la distance entre les cloisons   dont la plus grande était d'environs 80 mètres pour la tranche missiles .Ce problème avait été détecté au retour de la première patrouille du Redoutable ,au début des années 70 ,lorsque plusieurs accidents de circulation , dont  avaient été victimes des membres de l'équipage se sont produits de nuit ,dont une chute dans le port de Camaret (à marée basse si mes souvenirs sont exacts).On avait l'habitude de dire que les conséquences de ce phénomène  faisaient que ,en roulant avec les phares allumés ,on voyait comme si on était en codes .
Je ne sais pas si c'est toujours le cas aujourd'hui ,mais à l'époque on nous interdisait  de conduire pendant la semaine de passation de suite à l'équipage prenant et on nous mettait à disposition une voiture ou un car avec chauffeur quel que soit l'heure de la nuit .C'est ainsi que ,étant une bonne bande de célibataires ,nous nous faisions emmener ,au dégagé ,à Crozon ou Camaret et on se faisait rapatrier au milieu de la nuit (ou plus tard) au sortir de boîte (à l'époque le "Korrigan" à Morgat.
Je ne sais pas si il y a un rapport à ce fait ,mais toujours est-il que , lors d'une consultation générale de tout l'équipage en ophtalmologie de l'hôpital maritime de Brest , au retour de ma première patrouille ,on m'a prescrit ma première paire de lunettes.

message 330 je me permets de relever une erreur sur la longueur de la TR.E

elle mesurait sur les M20 ET M4 environ 25 metres

d'ailleurs un jour en rentrant de patrouille je sors porte jeanbart et traverse la route du pont de Recouvrance j'ai mal evalué la distance et la vitesse du bus qui arrivait.

j'ai échappé de peu au CPA nul .

Merci tabletop83 de m'avoir corrigé.
Je me rend compte que mon estimation était un peu optimiste, mais après plus de 40 ans la mémoire nous joue des tours.
Est-ce que à ton époque le système de mise à disposition de véhicules avec chauffeur au retour de patrouille existait-il toujours ?

Merci Jean-Marie pour tes explications.

L'important est de bien évaluer la distance du frigo !!!

Mon cher Didier , sans parler d'ouvrir les fenêtres , lorsque nous étions en plongée , il était formellement interdit de toucher aux volants d'ouverture des panneaux ainsi qu'aux griffes de grenadage ...... si le volant était manoeuvré dans le sens de l'ouverture , il n'y avait pas de problème en plongée , la pression d'immersion maintenait le panneau bien fermé , à l'arrivée en surface , on risquait peut-être une petite fuite . Par contre , si le volant était manoeuvré dans le sens de la fermeture en plongée ; il était impossible d'ouvrir le panneau au retour en surface , le volant étant bloqué . Il fallait replonger pour pouvoir le déverrouiller !!!!! Tout cela à cause du joint du panneau qui était plus ou moins comprimé par la pression d'immersion .....

Un sous-marin ne navigue au schnorchel que pour recharger ses batteries, le tube nécessaire à l'alimentation en air des diesels dépassant le moins possible la surface.
Par mauvaise mer, l'extrémité supérieure du tube d'air ( le clapet de tête ) se trouve donc alternativement au dessus ou au dessous des vagues.
- Quand c'est dessus, les moteurs aspirent l'air dehors et le bord de met à la pression atmosphérique.
- Quand c'est dessous, ils aspirent l'air dans le bord qui se met en dépression.


Dans ces conditions de navigation, le sous-marin "est pesé lourd" pour éviter d'être aspiré en surface.
Tenir l'immersion par mauvais temps est donc mission difficile pour les barreurs.
Ne pas la tenir, c'est l'alerte technique assurée, la plus fréquente étant le dépassement de la dépression autorisée ( 200 millibars )...
... l'alerte tactique, c'est celle qui est générée par les pingouins et leur obstination à nous chercher querelle.

Hors, relancer la marche au schnorchel est fastidieux...la procédure est longue, demande du temps, gaspille de l'énergie et compromet d'autant la réussite de l'opération en cours.
Dans ce contexte, seuls les meilleurs barreurs se relaient pour éviter - autant que possible - les alertes techniques.

Un œil rivé sur le mano bourdon, le deuxième faisant la navette entre l'indicateur d'assiette et les répétiteurs d'angle de barre... la main droite qui actionne la commande de barre AR, la main gauche qui joue de la barre AV ... la tension nerveuse ne leur permet pas de barrer plus d'une quinzaine de minutes.
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Cette fois, nous sommes presque à la fin d'un exercice, il ne manque qu'une petite demi- heure de charge sans interruption pour qu'il soit couronné de succès.
Ni l'aéronavale, ni Neptune ne sont parvenus à nous faire lâcher le morceau.
Le commandant appelle le meilleur barreur du bord, bien qu'il ne soit pas de quart, et lui demande un dernier effort.

- " Nous devons encore charger une vingtaine de minutes... ce serait bien que tu puisses tenir ce temps sans déclencher d'alerte. "
- " Je vais essayer commandant. "

Comme toujours dans ces conditions de navigation, la relève barreur équivaut à la transmission du relais lors d'un 4 X 100 mètres olympique.

Très vite on sent un mieux... le bâtiment modère ses tentatives de crever la surface ou de s'enfoncer comme une plaque d'égout... Les coups de clapets se font plus réguliers, on embarque moins d'eau, les temps de dépression sont plus courts.
Pour le remercier, le vieux lui pose une main sur l'épaule et la presse un instant.

Ce pacha qu'il respecte infiniment vient de lui demander un service personnel qui permettra de finaliser un exercice en cours... de le tutoyer... de lui masser la base du cou...
... Il n'a pas 20 ans, il est quartier-maître torpilleur, il est fier comme un grognard de l'empire honoré par l'empereur !
Tu parles qu'il va se défoncer pour lui donner satisfaction.

Tu parles aussi qu'il va fêter ça bruyamment lors de la prochaine maraude à Chicag' !

Louis

à quand la prochaine
navigation au schnorchel Docteur !

Une question qui me turlupine depuis longtemps, et que j'ose à peine formuler, mais nous sommes entre nous, et j'ai à faire à de véritables spécialistes.
Est -il vrai qu'un sous marin se conduit " avec les fesses" ?
Je veux dire par là que le pilote est assis perpendiculairement au sens de la marche, pour mieux ressentir l'assiette du sous marin.
Si ma question est idiote, j'espère qu'elle vous aura au moins sourire (ou rire), mais au moins je serai fixé.
J'espère que çà n'est pas un secret défense
CC

oui ,un bon barreur et le maitre de central était souvent expert en la matière.

Alain EGUERRE
Sur les classiques , les barreurs étaient des matelots et QM torpilleurs et autres spécialités du pont DSM ,Détecteurs etc...) .Il s'avère que les torpilleurs étaient souvent parmi les meilleurs barreurs mais je n'en ai pas l'explication .Sans vouloir dénigrer les qualités des maîtres de central méca et elec ,c'était quand même souvent le maître de central torp qui était le plus doué et intuitif pour la pesée du sous-marin .En plongée et en période de transit hors schnorchel ,il n'était pas rare que les gars des autres spécialités s'amusaient à barrer pour voir.
corre claude
Sur les sous-marins type Aréthuse(400T) ,Daphné(800T) et Narval(1200T) les barreurs de plongée étaient installée parallèlement à la quille et seul le barreur de direction était assis dans le sens de la marche .C'est à partir des types Agosta que les barreurs ont été placés dans le sens de la marche avec des manches de Breguet Atlantique permettant de manœuvrer simultanément les barres de plongée et de direction .Je crois qu'actuellement les commandes se font par joystick mais je n'en sait pas plus .

a Kholer
Merci .(tout n'était pas faux dans ce que je croyais savoir)
Barreurs de plongée, parallèlement, ou perpendiculairement à la quille ?
CC

Perpendiculairement.


Votre serviteur Maître de central sur le sous-marin FLORE (1975)
Tenue de veille (paré à plonger. Assis un des barreurs et debout l'électricien de central prêt à ouvrir les purges.

Ouf.
CC

msg 342 à 346

Qu'est le barreur sur ces "sous-marins d'avant" ?
Le meilleur et le plus sensible des niveaux à bulle !
Assis, comme il est dit, perpendiculairement à la route et jambes écartées, il faisait de ses pieds des détecteurs particulièrement sensibles à l'évolution la plus faible de l'assiette du sous-marin.
Hommage est ainsi rendu aux boscos et à certains choufs ... souvent d'excellent conseil en matière de pesée !

Bonjour les amis des abysses.

Très intéressant, pour nous autres, les surfaciers (DSM, entre autres), que toutes ces précisions.
Merci de bien vouloir nous initier, à tant de pratiques, que nous ignorons complètement.
Cordialement.

Xavier

c'est super intéressant j'm'en lasse pas de post en post il y a toujours à découvrir et à apprendre

je vous lis avec grand plaisir et je m en veut un peu de vous avoir chassé pendant tant d années ( un pingouin repenti )

Tout l'équipage "pont" de quart tournait entre veilleur GCO2 au CO, barreur de plongée et barreur de direction.
L'apprentissage spécifique de barreur de plongée pouvait commencer par un simulateur à terre pour dégrossir mais le plus gros était appris sur le tas en mer.
Nous étions assez souvent en liberté de manœuvre, pour nous s'entraîner.

Tenir et changer d'immersion n'était pas difficile...
... après avoir intégré que l'action des barres AV et AR sont inversées.
- la barre AV à "✚" fait monter, la barre AR à "✚" fait descendre... et inversement.
Ça peut paraître bizarre mais en voyant l'action des filets d'eau sur les safrans, tout s'éclaire...☼

Reprendre la vue est déjà plus compliqué car la montée se fait avec un angle de 10° et qu'il faut arrondir avant la surface pour que le sous-marin soit à l'horizontal dès que le périscope sort de l'eau.
- arrondir trop tôt et on n'a pas la vue.
- arrondir trop tard et le kiosque est dehors.

Tenir en immersion périscopique est plus délicat sans être vraiment difficile.
Si le sous-marin perd 1 ou 2 mètres d'immersion quelques instants, le servant du périscope perdra la vue... gueulera pour le principe, mais sans conséquence technique.

Tenir au schnorchel est plus coton car une même perte d'immersion d'une grosse vingtaine de secondes est immédiatement sanctionnée par une alerte dépression.

Naviguer au schnorchel par mauvais temps c'est la même chose mais en pire.
Le sous-marin est pesé lourd pour contrebalancer l'effet de succion... mais cette lourdeur le tire aussi plus vite vers le bas s'il passe en dessous d'un seuil critique.
La tranche d'immersion dans laquelle le barreur doit tenir la bête s'en trouve réduite comme peau de chagrin... et il faut tenir dans le temps.

J'adorai regarder les grands barreurs à l'œuvre par mer en limite d'exploitation ... dire qu'ils barraient avec tout le corps est une évidence.
En fait, c'est le barreur qui imposait la pesée dans ces conditions de navigation par son ressenti.
Le patron de central se contentant de lui donner satisfaction et de se concentrer sur la sécurité.

à mes débuts en tant que QM radio sur SNLE lorsque nous étions en immersion profonde et donc désœuvré nous tournions entre la barre,la table traçante et le GCO. j'ai ainsi appris beaucoup en plus de ma spé . Cela m'a d'ailleurs permis de passer les "points d’écouteurs" comptant pour l'avancement.