Le groupe français a annoncé hier avoir finalisé le premier contrat de démantèlement d'un ancien navire de la Marine nationale. En partenariat avec les Constructions Mécaniques de Normandie (CMN), deux filiales de Suez, Sita et Endel, ont remporté l'appel d'offres portant sur la déconstruction du Lucifer II, échoué à Querqueville, en rade de Cherbourg.
« Cette opération est un nouvel exemple des synergies existant entre deux branches d'activité du groupe : Suez Energie Services (Endel) et Suez Environnement (Sita).
En effet, les deux sociétés ont présenté une offre d'une complémentarité remarquable pour répondre aux attentes de leur client, en particulier en matière de protection de l'environnement et de garantie de la sécurité des équipes.
Ces deux préoccupations, majeures dès l'origine du projet, sont au coeur de l'offre proposée », se félicite Suez, qui emporte un contrat de 3.3 millions d'euros, une somme non négligeable pour un petit bâtiment dont le tonnage atteint un millier de tonnes, à comparer aux 25.000 tonnes de l'ancien Clemenceau.
Avant d'envisager une intervention sur le Q-790, Sita et Endel vont donc faire leurs armes sur le Lucifer II, un étrange petit bâtiment à l'histoire méconnue.
Une digue provisoire
Le navire, n'est autre que l'ex-frégate britannique HMS Windrush, de la fameuse classe River, transférée aux forces navales françaises lires (FNFL) en 1943.
Rebaptisée La Découverte, elle participera à l'escorte des convois dans l'Atlantique puis au débarquement de Normandie, le 6 juin 1944.
Après son retrait du service, en 1959, la frégate servira de plateforme d'exercice pour l'école de sécurité, implantée à Querqueville.
Rebaptisée « Lucifer II », elle sera incendiée volontairement à de nombreuses reprises, jusqu'en 2002.
En décembre 2005, la Direction des Travaux maritimes de Cherbourg (DTM) avait lancé une consultation publique en vue de démanteler l'épave.
Les travaux, prévus pour durer un an, doivent commencer début 2007.
Le découpage sera réalisé sur place, l'épave étant ceinturée d'un dispositif pour empêcher toute fuite, notamment une digue provisoire.