par † Serge BAVOUX Sam 29 Jan 2011, 17:27
Je ne sais si les anecdotes qui suivent ont bien leur place ici. Les gentils administrateurs le jugeront.
Sale temps sur ACB pour les vieux matricules qui ne rencontrent guère de congénères avec qui dégoiser sur l’ancien temps : leur bon temps, quoi !
Voici quelques souvenirs de punitions collectives et de ras le bol engendré par des officiers mariniers et autres de l’époque qui n’étaient jamais revenu du pouvoir que semblait, le croyaient ils, leur conférer leur grade.
A la SMER à Rochefort, en 1947, même un simple matelot breveté ou un jeune quartier-maître jouait les « supérieurs » devant les « sans spé » élèves.
Et que dire du comportement de certains officiers mariniers dont l’interprétation qu’ils faisaient de la discipline relevait plus de la méchanceté gratuite ou de l’idiotie que de « la force principale des armées ».
Le soir, le retour de l’étude vers les casernements se faisait ordinairement en rang par trois au pas de promenade et sans contrainte ; un jour un second maître qui voulait s’affirmer voulut nous faire rentrer , la 3ème compagnie, au pas cadencé, ce que nous fîmes « sans protestation ni murmure ». Arrivé devant notre bâtiment il nous fit plusieurs fois de suite des « repos ! garde à vous ! » et comme cela ne le satisfaisait pas il nous fit faire un tour de la cour au pas de gymnastique. Au bout d’une demie heure il nous fit enfin rompre les rangs. A ce moment quelques « hou- hous ! fayots !» se firent entendre…
Le lendemain à l’appel du matin, étaient présent le capitaine de compagnie, l’adjudant de compagnie, les seconds maîtres chefs de série et le directeur des études en la personne du quatre galons ingénieur LACONDEMINE. Ce dernier nous fit un speech pour nous dire qu’il voulait bien considérer notre comportement comme une manifestation de collégiens mais que néanmoins il nous infligeait une punition collective : tous les jours pendant une semaine, à 12h30 après le repas,la compagnie ferait une demie heure de marche en canard avec un vieux Lebel à bout de bras. Le deuxième jour , il faisait chaud comme le font les premières chaleurs du printemps, il y avait vingt minutes que le calvaire avait débuté quand le copain qui se trouvait à ma droite,un gars de Béziers dont je ne me souviens plus du nom, tombe dans les pommes. Le second maître fusiller qui règle ballet se met à l’invectiver mais voyant que ça se gâte nous enjoint à un autre matelot et moi de le conduire à l’infirmerie. Là autre problème, le médecin, trois galons, qui se trouve là nous engueule car nous sommes rentrés dans l’infirmerie avec nos fusils Nom de dieu ! Laissez les armes dehors, un fusil ne rentre pas à l’infirmerie ! Avec les infirmiers il s’occupe de notre camarade, nous fait asseoir pour nous reposer et nous fait servir un remontant! Nous ne retournons pas à la marche en canard. Le lendemain la punition collective est suspendue…
Notre second maître « agne ! du ! » doit être en perm, nous ne le revoyons pas !
Autre affaire d’abus des gradés. A la deuxième compagnie l’adjudant et ses adjoints ont la maladie de la coupe gratuite et la boule à zéro. Pour la plus banale des incartades, pour le moindre faux pas, l’élève est tondu et rasé jusqu’au crâne. L’exaspération est grande chez « les bons petits »
Un samedi matin pour l’inspection générale les compagnies sont rassemblées dans la cour. Le commandant suivi du directeur des études et des capitaines de compagnie passe devant les « gusses » alignés.
Premier rang, un pas en avant, marche ! Bas les bonnets ! Pour après l’endroit inspecter l’envers.
A la 2ème compagnie, stupeur générale, les trois rangs présentent des crânes polis comme des boules de billard ! La veille au soir tous les « gusses » se sont mis la boule à zéro entre eux.
Sur qu’il y a eu des mouvements dans les cadres de la compagnie et que les coiffeurs ont bénéficié de loisirs !