par † J-C Laffrat Mer 15 Fév 2012 - 14:22
Bonjour Disarbois,
J’apprécie ton beau parcours de mécanicien Aéro, ta remarque sur les travaux sur Catalina me ramène bien en arrière, c’est à dire à l’époque lointaine ou j’étais à Tan Son Nhut, c’est à dire en 1947-1948, à cette époque les mécanos de la 8F n’avaient pas grand chose sous la main pour faire les visites, le SAMAN était inaccessible … en cas d’urgence il fallait faire appel à l’initiative et au système D, soit prélever sur un autre avion, mais il n’y en avait que six …soit taper les copains de l’Armée de l’Air, dont les C47 avaient les mêmes moteurs P&W, ou encore tenter de se ravitailler auprès des Américains basés à Manille … Les révisions moteurs et tout le reste des réparations se faisaient dans l’unique hangar de la Base mobile, situé un coup de chance, à côté de celui des C47 du Groupe Anjou. Les visites se limitaient aux 60 heures, effectuées après chaque séjour au Tonkin et aussi aux 120 heures, mais les rechanges étaient rares et pour les 240 heures, appelées « Overhaul » par les anciens de la 8FE, c’était le retour en France obligé. Les équipages appelaient ça la Ligne 102, pourquoi, je n’en sais rien, mais ça leur permettait un petit retour en Métropole par, Bangkok, Akyab, Chittagong, Calcutta, Allahabad, Karachi, Bahreïn, Habbaniyya, Le Caire, Malte et Cuers … les vaillants Catalina passaient alors en RG et au bout d’un certain temps … repartaient dans l’autre sens en faisant à peu près les mêmes escales. Les révisions étaient effectuées soit à l’atelier du Mourillon ou bien dans les nouveaux locaux de la DCAN Cuers, les appareils recevaient une peinture fraîche et les marquages ad hoc avant leur retour.
Malheureusement tout ne se passait pas toujours au mieux, à plusieurs reprises certains appareils sortant de RG durent se poser dans des conditions difficiles au cours des escales à la suite de plusieurs incidents dus manifestement à des sabotages, flagrants ou à retardement, ces incidents furent toujours détectés à temps par les patrons d’appareil ou à leur arrivée à Tan Son Nhut. Il faut dire qu’à l’époque et jusqu’en 1950, la Guerre d’Indochine commençait à susciter des engagements douteux de la part de certains ouvriers métropolitains, qui soutenaient ainsi leurs « frères viet minh », ce qui c’est hélas avéré vrai, jusqu’au SM félon Henri Martin qui s’était rendu coupable de sabotage sur le Dixmude avant son départ en Indo. Mais il en fallait plus pour casser le moral de ceux de la 8F, la devise de la flottille à tête de loup noir n’était elle pas « A belles dents » et les Catalina continuérent fidèlement de servir dans les mêmes conditions jusqu’en novembre 1950 date d’arrivée des Privateer.
Dernière édition par J-C Laffrat le Dim 13 Jan 2013 - 5:53, édité 1 fois