Histoire de cirage
Allons les anciens Pupilles, vous êtes dans le cirage , réveillez-vous, souvenez-vous, la boîte de cirage noir, élément essentiel, indispensable, incontournable de la panoplie du parfait marin – Nous était-elle fournie ou fallait-il nous la procurer ? je ne m’en souviens plus .
- Première utilisation noble de cette pâte à base de noir de fumée, mélasse, noix de galle, sulfate de fer et eau, destinée à faire briller et à assouplir les godasses.
- La deuxième, moins académique nous servait à l’aide d’un pochoir à inscrire notre matricule sur les effets, mais ce n’était pas très recommandé.
- Quant à la troisième, encore moins prosaïque, elle était réservée au bizutage, en l’occurrence : « la bite au cirage », jeu institutionnalisé dans beaucoup d’écoles, y compris les plus grandes, dont l’école du vice qui n’a pas échappé à cette règle ancestrale.
Un soir donc,( ce genre d’expéditions se pratiquait la nuit) un groupe d »’anciens », B… à la main, ne gambergez pas, Boîte de cirage à la main se dirige vers la chambrée des « Bleus », choisit arbitrairement une rangée de hamacs, s’y faufile et opère méthodiquement et sans bruit . Il ne faut surtout pas réveiller le gradé, rien à craindre, nos « bleus » sont trop terrorisés pour se manifester et se rebeller.
La clef de la réussite :
- 1- Secret
- 2- Dextérité
- 3- Rapidité
- 4- discrétion
Rien à voir avec le brevet colonial ( du vécu à Jaubert ) si ce n’est qu’il se déroule également nuitamment afin de permettre à la bougie d’assurer pleinement son rôle, ici, dans ce cas le pacha est présent contresigne cet acte « authentique » certifiant que le récipiendaire a bien été « intronisé » et attestant qu’il n’y aura aucun dégâts collatéraux vu la dose de vaseline employée.
Revenons à nos moutons, ce même soir, me vient une idée aussi géniale que farfelue : enduire la poignée de la porte du gradé de service avec le reste du cirage, sitôt dit, sitôt fait, Balisson est un dégourdi…..
Immanquablement, vers 4 heures du matin le gradé fait sa ronde et retourne se coucher, les quelques conspirateurs se dirigent à pas de loup vers la piaule de celui-ci et constatent à ses ronflements sonores qu’il dort du sommeil du juste sans s’être aperçu de rien.
Ça a marché…..
Le matin, branle-bas, le S/M déambule dans la chambrée, secoue les hamacs en vociférant, il ressemble à s’y méprendre à un Iroquois, il ne lui manque plus qu’une plume sur la crâne .
Fou rire inextinguible, c’est un vrai délire…..
Le pot aux roses est vite découvert, la compagnie rassemblée sur le balcon est sermonnée et sera punie collectivement.
Grand seigneur, je me dénonce – Punition : une semaine de corvée de patates à trier dans le silo ( remember les Pupilles).
Le second jour, le tri dégénère en bataille rangée, les PdT pourries nous servent de projectiles, je me prends l’ongle du pouce dans une pointe rouillée.
Le sixième jour, le pouce a triplé de volume, direction l’infirmerie, le toubib qui heureusement n’est pas un disciple de Josef Mengélé ( l’ange de la mort) me fait deux piqûres dans le pouce et m’extrait l’ongle. Ce n’est que quelques heures plus tard, lorsque l’anesthésie ne produit plus son effet ,qu’il est possible de se rendre compte ( un tout petit peu) des souffrances qu’ont enduré certains résistants tombés vivants aux mains des nazis.
A toutes choses, malheur est bon.
Concocté et rédigé le 14 08 2006
Par Balisson JC
Allons les anciens Pupilles, vous êtes dans le cirage , réveillez-vous, souvenez-vous, la boîte de cirage noir, élément essentiel, indispensable, incontournable de la panoplie du parfait marin – Nous était-elle fournie ou fallait-il nous la procurer ? je ne m’en souviens plus .
- Première utilisation noble de cette pâte à base de noir de fumée, mélasse, noix de galle, sulfate de fer et eau, destinée à faire briller et à assouplir les godasses.
- La deuxième, moins académique nous servait à l’aide d’un pochoir à inscrire notre matricule sur les effets, mais ce n’était pas très recommandé.
- Quant à la troisième, encore moins prosaïque, elle était réservée au bizutage, en l’occurrence : « la bite au cirage », jeu institutionnalisé dans beaucoup d’écoles, y compris les plus grandes, dont l’école du vice qui n’a pas échappé à cette règle ancestrale.
Un soir donc,( ce genre d’expéditions se pratiquait la nuit) un groupe d »’anciens », B… à la main, ne gambergez pas, Boîte de cirage à la main se dirige vers la chambrée des « Bleus », choisit arbitrairement une rangée de hamacs, s’y faufile et opère méthodiquement et sans bruit . Il ne faut surtout pas réveiller le gradé, rien à craindre, nos « bleus » sont trop terrorisés pour se manifester et se rebeller.
La clef de la réussite :
- 1- Secret
- 2- Dextérité
- 3- Rapidité
- 4- discrétion
Rien à voir avec le brevet colonial ( du vécu à Jaubert ) si ce n’est qu’il se déroule également nuitamment afin de permettre à la bougie d’assurer pleinement son rôle, ici, dans ce cas le pacha est présent contresigne cet acte « authentique » certifiant que le récipiendaire a bien été « intronisé » et attestant qu’il n’y aura aucun dégâts collatéraux vu la dose de vaseline employée.
Revenons à nos moutons, ce même soir, me vient une idée aussi géniale que farfelue : enduire la poignée de la porte du gradé de service avec le reste du cirage, sitôt dit, sitôt fait, Balisson est un dégourdi…..
Immanquablement, vers 4 heures du matin le gradé fait sa ronde et retourne se coucher, les quelques conspirateurs se dirigent à pas de loup vers la piaule de celui-ci et constatent à ses ronflements sonores qu’il dort du sommeil du juste sans s’être aperçu de rien.
Ça a marché…..
Le matin, branle-bas, le S/M déambule dans la chambrée, secoue les hamacs en vociférant, il ressemble à s’y méprendre à un Iroquois, il ne lui manque plus qu’une plume sur la crâne .
Fou rire inextinguible, c’est un vrai délire…..
Le pot aux roses est vite découvert, la compagnie rassemblée sur le balcon est sermonnée et sera punie collectivement.
Grand seigneur, je me dénonce – Punition : une semaine de corvée de patates à trier dans le silo ( remember les Pupilles).
Le second jour, le tri dégénère en bataille rangée, les PdT pourries nous servent de projectiles, je me prends l’ongle du pouce dans une pointe rouillée.
Le sixième jour, le pouce a triplé de volume, direction l’infirmerie, le toubib qui heureusement n’est pas un disciple de Josef Mengélé ( l’ange de la mort) me fait deux piqûres dans le pouce et m’extrait l’ongle. Ce n’est que quelques heures plus tard, lorsque l’anesthésie ne produit plus son effet ,qu’il est possible de se rendre compte ( un tout petit peu) des souffrances qu’ont enduré certains résistants tombés vivants aux mains des nazis.
A toutes choses, malheur est bon.
Concocté et rédigé le 14 08 2006
Par Balisson JC