A la suite de l'avancée des Américains, de la chute du Menez-Hom, les troupes allemandes évacuent Telgruc et rejoignent Crozon. Il n'y a donc pas eu combats ou confrontations à Telgruc
Ceci élimine derechef toutes les affirmations fantaisistes concernant des libérateurs marocains.
Les résistants FFI suivis des GI's du 17ème escadron de cavalerie entrent dans Telgruc. Et c'est alors que se passe cet événement resté inexpliqué : non seulement les bombardiers américains déversent leurs bombes sur le bourg de Telgruc, sur leurs concitoyens, sur les résistants français, sur les civils mais les avions reviennent pour mitrailler les ambulances et les véhicules américains qui tentent de venir en aide aux blessés (mon beau-père en a été témoin).
Telgruc n'est plus que ruines.
Monsieur Soudain, propriétaire du magasin Félix Potin, à Quimper, fait faire des photos des ruines qu'il remet à son fils ou son gendre (et non pas à son beau-frère comme il m'avait été dit) pour plaider la cause de Telgruc auprès de la municipalité de Sidi Yaya du Ghard.
La municipalité marocaine crée un comité d'aide à Telgruc et s'offre comme marraine à la ville sinistrée. Toute la population est solidaire et les dons affluent, vêtements, couvertures (et même des pyjamas) chaussures, articles de ménage, laine non filée, oranges, chocolat, et des sommes considérable en argent.
Cet argent a permis la reconstruction par les entreprises locales, et non pas par des ouvriers marocains venus de Sidi Yaya.
Une correspondance suivie s'établit entre les écoliers des deux villes. Noël devient jour de fête pour les enfants. Les citoyens de Sidi Yaya font le nécessaire.
La municipalité de Telgruc ne pouvait faire moins que d'ériger une stèle en reconnaissance envers ces populations si généreuses et désintéressées.
Alors, vous comprendrez que lorsque des employés de la mairie ne sont pas capables de transmettre la mémoire d'un geste pareil, et par-dessus le marché racontent des sornettes, il y a de quoi le leur dire sans façon.