Salutatous, Vaillants Gadiris et assimilés
Je prends la suite de notre ami Robert Brand pour continuer sur la noria aérienne qui démarra le lendemain du séisme ; car c'est un morceau de bravoure pour ceux qui firent les évacuations des blessés et des familles encore choquées par l'effondrement soudain de leurs logis .
Tiré de mon cahier sur la BAN :
Le 1er mars, le commandement informa le personnel qu’une évacuation possible des familles pourrait avoir lieu le lendemain par des avions venant de la métropole. Dès le 2 mars, des SO 30P de l’escadrille 31S de Dugny – Le Bourget arrivaient et commençaient à faire une noria d’évacuation des familles vers la France ; on a pu compter jusqu’à 35 rotations en deux jours avant l’arrivée de l’aide internationale. Celle-ci comprenait des appareils allemands, italiens, espagnols, portugais et américains, ces derniers acheminant du matériel lourd de déblaiement et des bulldozers à partir de leurs bases marocaines. Ce qui fit monter le trafic aérien du terrain d’Agadir à un niveau jamais atteint depuis sa création, mais également celui de Casablanca – Camp-Cazes, où plus de 132 mouvements d’appareils ont été dénombrés entre le 1er et le 3 mars 1960.Olivier Poisay, pilote de SO 30P à la 31S, rapporte ainsi son arrivée à Agadir dans la nuit du 2 au 3 mars 1960 :« Nous arrivâmes à Agadir après pas loin de dix heures de vol en quatre étapes, déjà une bonne journée. L’arrivée aux parkings, généreusement éclairés, sans doute grâce aux groupes électrogènes, fut quelque chose d’assez extraordinaire. Je n’avais jamais vu tant d’avions « entassés » sur un espace pourtant assez vaste, puisque ces parkings faisaient au moins 800 mètres de long sur 150 de large. C’était plein partout, il y en avait des gros, des moyens et des petits, des français, des allemands, des espagnols, militaires pour la plupart, mais aussi des civils ; des DC-4, des DC-3, des Noratlas, des avions de tourisme bi et monomoteurs, ces derniers « glissés » sous les ailes des plus gros. Sans compter les avions habituellement stationnés sur la base, Languedoc, Beechcraft, Lancaster... Je me souviens de mon ami l’enseigne de vaisseau Tanguy, chef du contrôle local, qui participait lui aussi au guidage des avions au sol, essayant de perdre le moins de place possible. Il était bien sûr hors de question de respecter les distances réglementaires entre avions appliquées en d’autres circonstances. C’était à quelques dizaines de centimètres près !... »
Ces terribles événements ont été relatés dans les journaux et les magazines de l’époque, plusieurs ouvrages leur ont été consacrés, notamment, Mémoire d’un séisme, de Roger Le Toullec, ancien mécanicien volant à la 56S, publié par Marines éditions.
En mémoire du séisme
Amitiés à tous
JC
PS : Le SM Poisay avait terminé son cours multimoteurs sur Wellington en 1952 ,
Le voici entouré de ses camarades devant un Wellington 55S
1952 Fin de cours ; de g à d Poisay, PM Ernest Coursault, moniteur, Plagnol, (Poisay)