J'ai vu l'obus anglais dans la coursive, près du bureau du commandant et la trace dans le plancher blindé de 35 cm d'acier inoxydable.
Pour exercice , nous avons simulé la charge d'un canon de 380, pour éviter les explosions la salle des gargousses était équipée d'un chariot élévateur se déplaçant à le main avec des systèmes de chaines et manivelles, de même l’ascenseur pour monter gargousses et obus depuis la soute jusqu'à la chambre marchait à la main, pas d'électricité.
Derrière chaque canon, il y avait un servant qui, à chaque tir, voyait le canon reculer vers lui et s'arrêter à 5 cm de son siège, il ouvrait la culasse à vis quart de tour (et ramassait en pleine figure les vapeurs de poudre imbrûlées). Après le tir il devait regarder dans le canon et voir le ciel, pour assurer que l'obus était bien parti: alors il devait déclarer au téléphone "âme claire", ce qui donnait l'autorisation d'un nouveau chargement. Pendant les opérations contre Dakar, un obus s'est coincé dans le canon et tout le fut s'est détaché de la tourelle et est tombé dans la mer en avant du bâtiment. Le servant, lui a déclaré "âme claire", il voyait le ciel.