par BONNERUE Daniel Lun 16 Sep 2013, 18:03
Ayant usé mes pantalons de bleus de chauffe sur les banc de la salle des cours de Maistrance «Machine» vingt ans avant vous, je ne perçois pas bien l'organisation de vos cours.
En effet, pour ceux qui se destinaient au Service Général, les cours «Vapeur» et «Moteurs» étaient dispensés durant les quinze mois qui débutaient en septembre de la première année pour se terminer en décembre de la seconde : pour ma promo, de septembre 1954 à décembre 1955. Durant les deux ans d'application embarquée avec le grade de quartier-maître de Maistrance, nous passions par tous les postes machine selon le type de propulsion du bâtiment à bord duquel nous étions embarqué. Par la suite nous pouvions passer trois certificats spécialisés : Vapeur (propulsion), Chaufferie et Moteurs. Personnellement j'étais Memotvapchauf (3 certificats), ce qui m'aurait permis (si j'avais rengagé pour deux ans) d'être admis sans concours au BS pour suivre les trois derniers mois de cours sur une durée totale à l'époque de neuf mois. J'ai quitté la Marine à la fin de mon engagement de cinq ans.
J'ai fait deux escorteurs rapides (20.000 ch sur deux lignes d'arbre) : «le Boulonnais» (F763) du type E50 comme QM Maistrancier de janvier 1956 à décembre 1957. J'ai été promu SM2 début 1958 et j'ai embarqué à bord de l'ER type E52 «le Normand» (F765) jusqu'en juillet 1958. A bord du Boulonnais j'ai occupé tous les postes vapeur. A la machine : tableau de commande turbines, auxiliaires vapeur (TPC, TPE). A la chaufferie : bouilleur, servant de façade, auxiliaires (TPA, TVC), chef de feux. A bord du Normand : adjoint au chef de compartiment machine et chef de compartiment chaufferie.
Ensuite je suis parti en Algérie où j'ai pris la responsabilité de la machine d'un nouveau remorqueur de 700 ch, le «Platane», propulsé par un Moteur MGO V12 suralimenté. Le remorqueur étant équipé pour lutter contre les incendies, nous avions un moteur Hispano-Hercules 6 cylindres de 120 ch destiné à entraîner la pompe à incendie principale, puis un moteur auxiliaire monocylindre Aster de 11 ch qui entraînait une dynamo pour charger les batteries, et à l'aide d'embrayages distincts, une pompe auxiliaire faisant office de pompe de cale ou de pompe à incendie secondaire et un compresseur d'air pour gonfler les bouteilles de lancement du moteur MGO. Le moteur de propulsion entraînait une dynamo et par un embrayage distinct un compresseur d'air.
Ce sont toutes ces expériences accumulées qui m'ont permis de passer mes trois certificats.