Le Bourdais découvre Madère en 1973.
Funchal, première escale sur la route de Madagascar en avril 1973. Le Bourdais est à quai et le Balny à couple.

Photo DR Jean-Paul Lecouvey - AE CDT Bourdais - Funchal - Avril 1973.

msg 875 Pour faire plaisir à Pascal, quelques autres instants de la vie du Bourdais qu'il a forcément connus en ces années 1978-1979 :

Photo Max Péron
Mission Kerguelen en avril et mai 1978. Au mouillage dans une des nombreuses baies des Kerguelen, nous avions fait un bonhomme de neige sur la plage arrière. Les oiseaux de mer, attirés et éblouis par les lumières du Bourdais, se laissaient attraper sans difficulté.
Les taches blanches sur la photo, c'est la neige qui tombe.

Spoiler:

Il a piqué la moumoute à Jean Robert le minet ?

Nenesse, Jean-Robert, je l'ai vu avec des cheveux sur ACB il y a X temps : une photo de lui avait été postée lorsqu'il était jeune sous-marinier.

msg 877 : que s'est-il passé après l'incident avec le cargo Ventoux et avant notre escale à Mombasa ?

Bal du Bourdais et week-end de quatre jours : on en redemande.

Vendredi 12 mai, décafardisation du bâtiment. Avantage : service du dimanche pour tout le personnel non de service.
Samedi 13 mai, S.O. du dimanche, comme d'habitude, dixit Cloclo.
Dimanche 14 mai : grand bal du Commandant Bourdais à l'Hôtel Saint-François.
Lundi 15 mai : service du dimanche one more time. Pourquoi ? Pour récupérer de la veille évidemment. Plutôt que de voir son équipage H.S. un jour où il était censé travailler, le commandant Calmon, dans sa grande sagesse, avait préféré choisir cette solution. Très bien vu. Suite à notre dernière mission dans les TAAF, nous avions bien mérité ce petit cadeau.

Photo Commandant Bourdais 
Miss Commandant Bourdais 1978, 
élue lors du bal du Commandant Bourdais à l'Hôtel Saint-François (La Réunion) le dimanche 14 mai 1978.
A ses pieds, les cadeaux qu'elle a reçus : un bouquet de fleurs, une bouteille de champage, un flacon de parfum et une coupelle du Commandant Bourdais.

Tranches de vie du Commandant Bourdais et de son équipage

Escale du Bourdais à Mombasa en mai-juin 1978, suite :

.../...  Dimanche soir, je passais la nuit en pleine brousse au Kilaguni Lodge dans le Tsavo Park. Etaient également présents ce soir-là quatre ou cinq quartiers-maîtres du Bourdais et l'équipe allemande des huiles Castrol participant aux courses de Formule 1 (voyage et séjour offerts par l'entreprise). Au restaurant puis au bar, les deux groupes sympathisèrent rapidement, trinquèrent et chantèrent une bonne partie de la nuit. Dans ma chambre, j'essayais de dormir. Impossible. 

Voulant sans doute faire plaisir à ses tout nouveaux amis français, un des Allemands entonna La Marseillaise, en français natürlich. Allons zenfants ... Pour le refrain, kein Problem, pas de problème, les p'tits gars du Bourdais reprirent en cœur. Mais le cousin germain ne s'arrêta pas là. Il connaissait TOUS les couplets de notre bel hymne national. Les jeunes marins français en restèrent cois et furent incapables de suivre.
La honte ! Tout seul dans mon lit - Hé oui ! - je rigolais dans mes moustaches. Le lendemain matin, branlebas de très bonne heure. En effet, les lions partent à la chasse dès le lever du soleil. Impressionnant et très cruel. "Spectacle" à déconseiller aux jeunes enfants mais c'est la loi de la nature. Quand l'homme ne s'en mêle pas, les animaux s'autorégulent parfaitement entre eux. Depuis des millénaires. Même les plus féroces prédateurs ont leur raison d'être.
Devant la terrasse où nous prenions notre petit déjeuner, il y avait un grand plan d'eau. Les animaux de la brousse venaient y boire. Contrairement au précédent, j'ai bien aimé ce spectacle.

Aujourd'hui 2 juin 2022, on ne parle que de ça à la télé. Je veux bien évidemment parler du jubilé de la reine.
Sans quitter le sujet Commandant Bourdais, ma petite contribution :

Photo Max Péron
Quelque part dans l'Océan Indien en 1976, transfert de personnel entre le Commandant Bourdais et un hélico de la Royal Navy.

MAX lors de nos escales à l'étranger l'équipe de foot du Bourdais était sollicitée pour un match. as tu dans ta bibliothèque quelques clichée merci

Jacques, sauf quand c'était obligatoire (une fois, lors d'un séjour à La Réunion), je ne pratiquais aucun sport à bord du Bourdais et je n'ai assisté à aucun des matchs de notre équipe de foot, certainement excellente. Ce n'est pas bien mais c'est ainsi.
Donc, aucune photo dans mes archives personnelles. Désolé.

Ce matin, dans ma boite aux lettres, le dernier numéro de L'Officier Marinier.
Dans la rubrique Nécrologie, je lis "RENEAUDET Bernard, MP détec, 75 ans".
Durant la campagne 78-début 79, le patron détecteur s'appelait RENEAUDET. J'ai oublié son prénom.
S'il s'agit de la même personne, c'est une bien triste nouvelle.

1978-1979 à quai à La Réunion.
Reneaudet, le patron det, est debout à gauche avec une chemisette à carreaux.

Décembre 1978 à quai à Djibouti, le réveillon au carré OMS.
Le deuxième à partir de la droite (de profil), c'est Reneaudet.
Nous sommes sortis plusieurs fois ensemble : à Singapour (massages !), Mombasa (resto), etc.
Un type bien dont je garde un excellent souvenir.

Donc je l'ai remplacé , je ne le connaissais pas et je ne m'en souviens pas ...
Etait-il sous-marinier ?

Reneaudet, autant que je m'en souvienne, n'était pas sous-marinier. Sans certitude.

Je me souviens de lui, de plus avec les photos c'est plus simple.
Sur une apparaît notre Ami Marcel, lui aussi c'était un gentil.

Quelques photos d’îles dont nous ne parlons pas beaucoup , les îles Hanish
Bon ce n'était pas la super escale, mais un petit moment de détente, je me suis mis ,pour la preuve.
Il me semble qu'il y avait pas mal de langoustes, mais je ne me souviens pas que l'on ai eu se genre de plat à l'équipage.

Les iles hanish , désertiques , n'offrent pas un grand intérêt et ne sont pas très connues en effet , en1978 sur le Kersaint en transit vers Djibouti pour une mission Zmoi , le Cdt décide de lancer une roquette de 375 sur un haut fond , à proximité de ces iles , l'explosion matérialisée par une gerbe estimée à une bonne vingtaine de mètres nous a permis de ramasser quelques centaines de kilos de poisson à l'aide de la baleinière et des zodiacs
les poissons flottaient la vessie natatoire gonflée , au bout d'un quart d'heure de ramassage il a fallu arrêter , les requins commençaient à se manifester et ça devenait dangereux
un peu plus tard , le bidel et deux autres personnes sont allés pêcher des langoustes , de couleur vert bouteille si je me souviens bien... 2 sacs de toile de jute pleins , ça valait le coup !
belle journée pour le patron commis

msg 887 Pascal, c'est peut-être ce jour-là que tu as fait ces photos aux îles Hanish :
PS. j'aime bien la dernière photo, avec le Bourdais au mouillage en arrière plan.

Extrait de mon agenda 1978
Deux jours plus tard, le Bourdais était à quai à Djibouti.

Spoiler:

Post 888 ...
Alain , je pense que c'est un membre du Bourdais avec sa planche à voile ..

msg 883 Flashback sur Reneaudet, le patron det du Bourdais en 1978-79

Le Commandant Bourdais à Singapour du mercredi 30 août au mardi 5 septembre 1978

Special massages ? Shocking !

Le premier maître secrétaire de l'ambassade était venu nous voir à bord et nous avait recommandé quelques bonnes adresses, dans tous les domaines. Pour les massages, il nous avait parlé d'un ... salon de coiffure situé dans les quartiers chics. Sur demande, à l'issue du massage proprement dit, la jeune et jolie masseuse pouvait nous faire une petite gâterie, un massage "special".
Ce jour-là, j'étais de sortie avec Reneaudet, le patron détecteur. On y va ? On y va ! Arrivés devant l'établissement, première surprise : sur le parking, il n'y avait que des voitures de luxe - entre autres, une Rolls Royce. Je pousse la porte d'entrée, suivi par Reneaudet. Effectivement, il s'agissait bien d'un salon de coiffure pour messieurs mais rien, absolument rien, n'indiquait que nous étions dans un salon de massage. Les clients étaient presque tous de vieux messieurs bedonnants, genre PDG en fin de carrière. Reneaudet, l'anglais, c'était pas son point fort. C'est donc moi qui me dirigeais vers celle qui semblait être la maîtresse des lieux, une dame d'une quarantaine d'années. Installée derrière son bureau, elle semblait intriguée par notre présence. Sans doute n'avions nous pas le profil des clients habituels.
Bonjour Madame, nous venons pour des massages, c'est possible ?
C'était possible. Parfait.
Parfait, but we want special massages, is it possible ?
Elle ne comprenait pas. J'étais un peu gêné.
Yes, we want "special" massages, you understand ?
Cette fois-ci, elle comprit ... et se fâcha toute rouge.
Mais Monsieur, que croyez vous ? Ici, c'est une maison sérieuse, etc
Tous les gens présents nous regardaient. Moi aussi, je devais être rouge de honte.
Alors, Messieurs, vous voulez vous faire masser ou pas ?
On s'en va ? me demanda Reneaudet. Pas question.
Okay Madame, c'est d'accord pour les massages "normaux".
On verra bien.

La patronne nous faisait un peu la gueule. L'air pincé, elle nous entraîna vers le fond du salon et ouvrit une porte sur laquelle il n'y avait aucune indication particulière. Changement radical de décor. Le fameux salon de massage, que rien n'indiquait à l'extérieur, nous y étions. Nous fûmes accueillis par plusieurs jeunes femmes vêtues de blouses blanches, toutes plus jolies et plus souriantes les unes que les autres. Elles semblèrent vraiment contentes de recevoir deux nouvelles têtes dans leur domaine, Français qui plus est. Par rapport aux clients habituels que je venais de croiser, ça ne m'étonne pas.
Je leur racontais la discussion un peu tendue que je venais d'avoir avec leur patronne. Eclat de rire général, ça rigolait, ça rigolait. De vraies gamines. Il ne fallait pas lui en parler, elle n'était pas au courant ! ça se passe uniquement entre nous. De notre propre initiative, nous proposons éventuellement quelques petits suppléments à nos clients.
Vous êtes intéressés ?
Of course !
A l'instar de mon copain de sortie, je choisissais ma masseuse et me retirais avec elle dans un petit salon de massage individuel. Propreté et hygiène remarquables. Je ne m'étendrais pas davantage sur la suite.
Après la douche, Reneaudet et moi prenions congé des filles - qui rigolaient tout le temps - et de la patronne.
Monsieur est-il satisfait ?
Très satisfait !
En sortant de l'établissement, je me sentais léger, léger. Comme sur un petit nuage. Reneaudet ressentait exactement la même chose.
Je vous le recommande : les massages, ça détend, ça soulage, ça fait du bien.

Spoiler:

Le Commandant Bourdais à Singapour, suite :

Photo Max Péron
Arrivée du Commandant Bourdais à Singapour. On va se mettre à couple du HMAS Vendetta qui sera notre navire-hôte durant l'escale.

Photo Max Péron
Bien que Singapour fût indépendant depuis longtemps, un navire de guerre du Commonwealth y était basé en permanence pour assurer sa sécurité.
J'ai lu sur d'autres sujets que les Australiens étaient des personnes extrêmement sympathiques et accueillantes. Je n'en doute pas un instant mais durant notre séjour à Singapour, il n'y avait pas d'atomes crochus entre l'équipage du Bourdais et celui du Vendetta.

Photo Max Péron
En déjeunant dans un restaurant de Singapour, j'ai fait la connaissance d'Alice Lee qui était serveuse. Nous avons sympathisé et le soir même, après son travail, Alice m'a fait découvrir son pays des merveilles, Singapore by night. J'ai bien aimé.

Photo Max Péron
les tatouages : à Singapour, de nombreux marins du Bourdais se sont laissés tenter par les tatouages style "vieux loup de mer". Pas moi.

Du 30 août au 12 septembre 1978,
le Commandant Bourdais à Singapour puis à Port-Kelang / Kuala Lumpur en Malaisie. Suite.

Photo Max Péron
Même à terre, on se retrouve ! Mobihan alias "Momo" et "Kiki" Lenel, deux choufs radio, font leurs emplettes.
Comme d'hab, Momo n'est pas tout à fait en règle : pas de galons. Probable qu'il n'y avait pas d'inspection des permissionnaires pour les choufs.

Photo Max Péron
Toujours à Singapour, l'extravagant Tiger Balm Garden. 
Tous les campagnards de l'Océan Indien et de l'Océan Pacifique connaissent le fameux "baume du Tigre", le médicament miracle des Chinois, censé guérir tous les maux. Ou presque. Eh bien, ce célèbre produit vient de Singapour. J'en achetai quatre petits pots. Plus tard, en France, mon épouse s'en est longtemps servi pour elle-même et pour les enfants. A sa plus grande satisfaction.

Photo Max Péron
Malaisie. Les fameuses Batu Caves, des grottes aménagées en temple hindou très kitsch. Pour y accéder, il fallait gravir XXX marches. J'étais jeune, no problem.

Photo Max Péron
A Singapour, au hasard des rencontres, la charmante Alice m'avait fait découvrir son pays des merveilles.
A Kuala Lumpur, je louais une chambre à l'hôtel Merlin pour la durée de l'escale. Mister Piron ? Room 423. Comme je l'écrivais à mes parents, ça fait du bien de se sentir un peu "civil" de temps en temps, même si cela ne dure que quelques jours. 
Autre hasard des rencontres, c'est cette non moins charmante personne qui me fit découvrir Kuala Lumpur. Très bon souvenir de cette escale.

Aujourd'hui, en dernière page de Ouest-France, il y a un article sur le triste anniversaire du 28 juillet 1947, l'explosion de l' Ocean Liberty à Brest.

Fier de son père. A juste titre.

Cette tragédie a un rapport direct avec Marcel Collet (dcd), mon colocataire de P12 (ma bannette était juste au-dessus de la sienne).
Le père de Marcel avait joué un rôle important dans cette catastrophe. Je crois qu'il pilotait un des remorqueurs.
Après ce drame, le père de Marcel fut décoré de la Légion d'Honneur. D'autre part, le patriarche de la célèbre et richissime famille Schneider (usines métallurgiques) lui proposa d'être le commandant de son yacht privé. Il accepta l'offre et exerça cette fonction jusqu'à son départ en retraite.
Dans son portefeuille, Marcel ne se séparait jamais de l'article de journal (Télégramme ou Ouest-France, j'ai oublié) qui relatait les exploits de son père.

Photo Max Péron
Pendant l'IPER du Commandant Bourdais à Lorient en 1977, j'ai invité Marcel à la maison et Marcel m'a invité dans son fief de Binic.
Sur cette photo, Marcel Collet, patron trafi du Commandant Bourdais et adjudant de compagnie du service transmissions, devant sa maison à Binic en 1977.

messages 244 et 245 du sujet "station radio La Régine" :
comme GILOU, vous avez peut-être remarqué que j'ai toujours considéré le Commandant Bourdais comme LE meilleur souvenir de mes presque trente-huit années de service dans la Marine.
Extrait de mes mémoires :

C'est entre 2003 et 2006 que j'ai rédigé mes mémoires. 
Si je devais réécrire cette page aujourd'hui, je ne changerais pas un mot, pas une virgule.

Le Bourdais vu du ciel. Ou presque.

Le grand départ vers l'Océan Indien est lancé. Funchal sera la première escale sur la longue route qui doit nous mener à Madagascar en passant par le cap de Bonne Espérance. Aujourd'hui au programme: excursion en passant par les hauteurs impressionnantes. Tout en bas, on devine, sur la jetée, on devine le Bourdais et le Balny.

Photo DR Jean-Paul lecouvey - Funchal - Avril 1973.

Jean-Léon, t'as de bons yeux tu sais ?...

OK ami Marsouin, je fais un agrandissement
Et si, comme moi, tu as de très bons yeux, tu peux m'apercevoir à la mise en place de la coupée sur babord

Collection JLéon.

En cherchant de nouvelles photos sur mon séjour en Guyane en 1986, j'ai retrouvé celles-ci :

Photo Max Péron

Le bac à pavillons au pied du mât.
Il me semble qu'il y en avait DEUX, un à bâbord et un deuxième à tribord.
Quelle drôle d'idée d'avoir pris cette photo !
En tant que radio, j'étais plutôt habitué à Alfa / Bravo / Charly / Delta etc. et j'ai sans douté été très intrigué par ce "langage" des timoniers : Black / Corpen / Desig / Form etc.
Pourquoi ne pas respecter tout simplement l'ordre alphabétique ?
Et que signifient Balck / Corpen / Desig / Form etc. ?

Le t-shirt du Commandant Bourdais fièrement porté :

Pendant l'IPER du Commandant Bourdais à Lorient en 1977, visite à mes parents dans leur petite villa "Ty Bihan" à La Baule.
De G à D, mon père, ma sœur (venue des USA), ma mère, mon fils aîné (né à Tahiti) et votre serviteur, en transit entre deux campagnes ZMOI.

Commandant Bourdais 1978, poste P12.
Pourquoi ai-je l'air si triste ? 
Peut-être un p'tit coup d'blues.
Quand on part "un an sans famille", ce sont parfois des choses qui arrivent.