- Vidéo, Vassieux-en-Vercors, des hommages et des politiques :
- Vidéo, 80 ans de la Libération, l'un des derniers résistants encore en vie salue la venue d'Emmanuel Macron dans le Vercors :
Visite à Vassieux-en-Vercors, d'Emmanuel Macron le 16 avril 2024, pour célébrer ceux "qui ont eu le courage de s'engager pour la liberté".
Le président de la République était peut-être plus attendu le 21 juillet, date anniversaire de l'attaque des planeurs allemands. "C'est une date importante surtout pour les descendants des victimes", explique Julien Guillon, historien référent du mémorial de la Résistance dans le Vercors. C'est d'ailleurs la date à laquelle se tient chaque année la cérémonie hommage, à Vassieux-en-Vercors.
Le 16 avril, selon Julien Guillon, c'est une date tragique, avec l'intervention fortement musclée de la milice française, elle va prendre des otages en très grand nombre, des civils, ça touche le cœur même du village. L'intervention de la milice de Vichy dure un peu plus d'une semaine, plusieurs personnes sont fusillées, l'histoire est documentée sur le site du musée de la résistance en ligne.
- Spoiler:
- Interrogée sur le choix de cette date, la Mission nationale en charge des commémorations nous précise qu'il a fallu tenir compte de tous les paramètres, dont les Jeux Olympiques. Mais il y a aussi une raison symbolique de ne pas choisir le 21 juillet qui est une commémoration du sacrifice. En choisissant le 16 avril, au moment où le maquis du Vercors connaît son extension et son unification (qui culmine en juin 1944), l’accent est mis sur l’héroïsme, avec l'engagement des maquisards et le rôle joué par les maquis (au Vercors et partout en France) dans la préparation des débarquements".
France Bleu.
L’histoire du martyre du village de Vassieux-en-Vercors est indissociable de celle du maquis du Vercors, dont l’existence remonte à la fin de l’année 1942 et au début de l’année 1943.
Considéré comme une forteresse naturelle, le plateau du Vercors doit constituer un point d’appui pour les Alliés au moment du débarquement.
Le village de Vassieux sert aux parachutages d’hommes et de matériels, raison pour laquelle il fait l’objet d’une opération menée par la Milice entre le 16 et le 24 avril 1944. Les exactions commises n’empêchent pas, à l’annonce du D-Day, une montée au maquis qui porte ses effectifs à environ 4 000 combattants dont l’enthousiasme ne suffit à pallier ni l’inexpérience militaire, ni la faiblesse de leur armement, dans la nuit du 8 au 9 juin 1944, le Vercors est mobilisé et ses accès sont verrouillés. Le Vercors est alors transformé en véritable camp retranché sous le commandement du commandant François Huet dit Hervieux.
La réponse allemande ne se fait pas attendre, le 15 juin, la 157e division de réserve du général Pflaum prend Saint-Nizier après trois jours de combats.
Les 25 et 29 juin les Alliés procèdent à des parachutages d’armes. Le 3 juillet, la République du Vercors est proclamée par des maquisards confiants dans l’imminence d’un débarquement en Méditerranée. Le 7 juillet puis, en plein jour cette fois-ci, le 14 juillet, de nouveaux parachutages, massifs, ont lieu sur le plateau.
La Wehrmacht réplique violemment en lançant le 21 juillet la plus grande opération aéroportée contre la Résistance en Europe de l’Ouest.
Le général Pflaum lance 40 planeurs sur le plateau pour soutenir les hommes de sa 157e division. Avec l’apport non négligeable de la Milice, ce sont pas moins de 10 000 assaillants, dont des troupes aéroportées d’élite, qui attaquent les 4 000 FFI, défaits en trois jours. Face aux hommes de la 157e division de Pflaum, le maquis du Vercors n’a pu compter sur le soutien de Londres, ni sur celui d’Alger.
Si les combats cessent le 27 juillet, la répression, elle, impitoyable, se poursuit jusqu’au 3 août. Le village de Vassieux-en-Vercors est totalement détruit et 73 de ses habitants, hommes, femmes, enfants sont massacrés. Pendues ou abattues, certaines victimes ont été éventrées, énucluées, émasculées, la langue coupée tandis que d’autres sont retrouvées carbonisées. Au total, les soldats de la Wehrmacht ont tué 201 des 800 habitants du plateau. Sur les 4 000 combattants FFI, 639 ont perdu la vie. Les survivants participeront à la libération de Romans, Grenoble et Lyon.
Lors de la première commémoration des combats du Vercors, le 5 août 1945, la commune de Vassieux-en-Vercors reçoit la croix de la Libération des mains de Georges Bidault, président du Conseil national de la Résistance (CNR).
Ministère des armées
Chemins de Mémoire.
Cinq communes françaises sont Compagnon de la Libération.
L'Ordre de la Libération est destiné à récompenser les personnes ou les collectivités militaires et civiles qui se seront signalées dans l'œuvre de la libération de la France et de son Empire. Ainsi, le général de Gaulle attribue, au titre des collectivités civiles, la croix de la Libération à :
- Nantes
Nantes est la première ville à avoir reçu la croix de la Libération, dès le 11 novembre 1941.
- Grenoble
Grenoble reçoit la croix de la Libération le 4 mai 1944.
- Paris
Paris, dont la citation porte : "Capitale fidèle à elle-même et à la France", reçoit la croix de la Libération le 24 mars 1945.
- Vassieux-en-Vercors
Le village de Vassieux-en-Vercors reçoit la croix de la Libération le 4 août 1945. 72 de ses habitants ont été massacrés et la totalité de ses maisons brûlées, par un ennemi sans pitié.
- Île de Sein
L’Île de Sein reçoit la croix de la Libération le 1er janvier 1946. En juin 1940, la quasi-totalité des hommes en âge de combattre choisit de partir rejoindre les Forces Françaises Libres en Angleterre.
- Le pacte d'amitié entre les villes Compagnon de la Libération :
Les 5 communes sont liées par un pacte d’amitié depuis le 3 décembre 1981, grâce à l’initiative du général Jean Simon, chancelier de l'Ordre à l’époque. Ce pacte est destiné à assurer la pérennité de l'Ordre et à susciter des liens particuliers entre leurs collectivités respectives.
En 2013, les cinq communes, conscientes de leur responsabilité à l'égard des valeurs de la Résistance portées par l'Ordre de la Libération, ont fait adopter par leur conseil municipal le texte d’un serment.
- Le serment :
Alors que le monde s’enfonçait dans une tragédie profonde, nos cinq communes ont fait le choix de la Résistance.
Parce qu’elles ont su porter leur courage jusqu’aux limites du sacrifice, parce que, fidèles à la devise de l’Ordre, elles ont "en servant la patrie", "apporté la victoire", nos cinq communes ont été élevées par le général de Gaulle à la dignité de Communes Compagnon de la Libération.
Comme le disait André Malraux, il appartient aux Compagnons de "représenter tous ceux qui, le cas échéant, n’avaient pas été moins courageux qu’eux". Aussi les communes Compagnon symbolisent-elles toutes les villes qui ont su opposer à l’occupant une détermination sans faille, de même que les Unités Militaires Compagnon de la Libération représentent toutes celles qui ont participé avec elles à la libération de la France.
Nous mesurons cet honneur et en assumons les responsabilités.
Il nous appartient d’abord d’écouter les derniers Compagnons qui, pendant tant d’années, ont su faire vivre la mémoire, les traditions et les valeurs de l’Ordre de la Libération.
De ces valeurs éminentes, nos communes sont à présent devenues les garantes.
C’est pour la liberté que tant de femmes et d’hommes sont tombés sous les coups de la barbarie.
C’est pour l’égalité que, le 15 mars 1944, le Conseil de la Résistance a établi un programme dont il nous revient de défendre l’esprit de justice.
Dans la longue nuit de l’Occupation ou sur tous les champs de bataille, c’est la fraternité qui a sauvé les Compagnons au-delà des partis, des religions, des origines et des divisions.
Pour toutes ces raisons, nos communes font ici le serment solennel de conserver le souvenir et l’héritage de ceux qui se sont battus pour que triomphent les valeurs de la Résistance, qui sont aussi celles de la République.