Les mascottes du GOLO 1953/1955.
A inclure dans « Les mascottes ».
Tout d’abord il y eut Rita, une petite chienne de races locales (au pluriel).
On me l’avait donnée à Nha trang dans un petit village de pécheurs qui se trouvait à gauche quand nous étions beaché devant le CIN.
On avait été boire un coup avec des copains et une serveuse me l’avait donnée, ce n’était qu’une petite boule de poils.
L’officier en second (L.V Guillerm) m’avait autorisé à la garder à condition que je m’en occupe et qu’elle ne dérange personne.
Elle restait à la passerelle ou sur le spardeck, son poste favori, devant l’échelle d’accès et à part l’équipage personne ne pouvait y monter.
Nous l’avions fait vaccinée et on lui avait acheté un collier avec son nom et les galons de quartier maître.
Six mois plu tard, nous étions beaché à Nha trang et la moitié de l’équipage était à la baignade, Rita était avec nous comme de bien entendu.
Soudain elle disparut, personne n’y fit attention, à chaque fois qu’on arrivait dans port le nouveau pacha (CC Danton) l’emmenait avec lui à l’unité marine.
Quelques temps après deux soldats vietnamiens ont ramené le corps tout sanguinolent de Rita.
Elle avait été tuée par un GMC devant le CIN.
Ils m’ont dit : « C’est à toi le chien chep », j’ai dit « oui » et j’ai appelé les copains.
La tristesse s’est abattue sur nous, beaucoup d’yeux étaient humides.
Je suis rentré à bord pour prendre une pelle afin de l’enterrer sur la plage.
A ce moment un des soldats me dit « C’est toi faire cadeau le chien pour faire la soupe ».
Je tais ici ma réaction qui fut plutôt sanguinaire.
J’ai pris Rita sur le dos et je suis monté à bord.
Quand le pacha est revenu, lui aussi fut très attristé.
Il m’a envoyé avec le conducteur de la jeep (QM fus. Lucas) et un officier au village où on m’avait donné Rita pour acheter un autre chien.
Inutile de vous dire quel accueil me fit la fille.
Dans ce pays tout ce sait immédiatement.
J’étais un assassin, je portais la mort aux animaux, jamais on ne me redonnerait de chien, ni à moi, ni au bateau.
Le soir on a appareillé pour Touraine, on a mit Rita dans un sac, lesté avec un gros ridoir et après
avoir franchit la passe nord de Nat trang, on l’a immergé.
Elle était un membre de l’équipage, elle a eu droit au linceul des marins.
Sur la tombe des marins ne fleurissent pas les roses.
Je l’ai immortalisé en la plaçant sur le spardeck de ma maquette du Golo.
Il y avait en même temps que Rita une autre mascotte sur le Golo.
Le chat du commis (QM Bailly).
Son nom le « Chachat ».
C’était un affreux greffier, il était noir et blanc, et menait une vie indépendante.
Lorsque nous sortions à terre à Saïgon, il y avait toujours quelqu’un pour l’emmener.
Il connaissait tous nos quartiers, PhuMy, Virgile, Gia ding, le parc à buffles ; Bien entendu, après plusieurs bières on le perdait.
Mais le lendemain matin il était à bord.
On ignore comment il faisait, et sur le cahier de coupée on pouvait lire, à part les mouvements du Cdt. et de la jeep, « le Chachat rentre à bord ivre mort, il n’a pas salué la coupée, il sort sans autorisation ».
Une nuit, on était à couple de l’aviso Cdt.
Dominé, le factionnaire et quelques copains ont kidnappé la chatte de ce bateau, une belle chatte angora, pour
l’offrir à notre Chachat afin qu’il ne s’ennuie pas en mer.
Le lendemain matin, appareillage et ensuite appel de l’équipage devant le spardeck, bien entendu le Chachat est là.
Au dégagé, l’otage est libérée, on fait les présentations, ils se regardent, s’ignorent, le Chachat part vers ses occupations mystérieuses et la belle se dirige vers la passerelle, je la suis, elle s’installe sur la table à cartes.
Ça devait être son poste de navigation sur son ancien bateau.
Dans la matinée je reçu un message chiffré du Cdt Dominé : « Si vous avez ma chatte à bord, laisser là à
marine Tourane, je dois y passer ».
Pendant le reste du voyage, j’eus une nouvelle fonction de la part de l’officier de quart : « Timonier débarrassez moi de ce chat pendant que je fais le point ».
Quelques temps après, notre Chachat perdit ses poils, il se couvrit d’eczéma et une nuit il disparut.
Si j’arrive à trouver un chat au 87ème, il aura sa place sur ma nouvelle maquette du Golo.
Bien des années plus tard je revis Bally au guichet de la gare de Toulon.
Nous avons été boire une bière et nous avons parler du bon vieux temps.
Ils était persuadé que quelqu’un avait jeté son chat à la mer.
Une nuit, en mer un passager clandestin est arrivé à bord.
Le matin nous l’avons trouvé perché sur le bossoir de l’LCVP, il était gros comme un merle avec un bec et des pattes jaunes je crois me souvenir.
Comme l’équipage mangeait sur la plage arrière, il s’est invité au petit déjeuner, ça a du lui plaire puisqu’il est resté à bord.
Un gars la baptisé « Pidigou », aller savoir pourquoi.
Lui aussi s’est trouvé un poste de navigation, devinez où, à la passerelle bien entendu, sur l’alidade se trouvant au centre de l’abri de navigation.
Quand l’officier de quart voulait, faire le son point, le tim. de service tendait l’index et le Pidigou venait se poser dessus durant la durée du point et il reprenais sa place.
Parmi l’équipage il y a toujours des observateurs, un matelot avait remarqué que notre pacha, (CC Chevalier) avait les jambes aussi grosses que l’oiseau.
Aussi sec il eut son surnom, nous avions deux pidigous.
Un soir nous étions mouillé sur rade, le LCVP était à couple, le vent était très fort et notre Pidigou est tombé à l’eau (L’oiseau).
On rappela aussitôt l’arment du LCVP à son poste pour aller le repêcher.
La vie repris son cours et un matin il n’était plus à bord.
Avait-il repris son vol ou était-il tombé à la mer ?
Auquel cas, comme Rita et le Chachat, il avait eu droit au linceul des marins.
Il ne faut pas que j’oublie le singe du Bidel (SM Chopin).
Je ne me souviens plus de la race de l’animal, ni comment il l’avait eu, ni du nom qu’il lui avait donné.
A l’époque, nous procédions à l’évacuation du Tonkin, troupes, armes, bagages, familles, cochons et poules, triste sort pour ces pauvres gens.
J’avais connu le même en 1940 quand j’avais six ans.
Nous avions quitter Haïphong et le lendemain matin on entend le bidel hurler « Où est mon singe ».
Il était furieux et celui qui l’avait fait disparaître était voué aux enfers.
Lorsque nous avons débarqué notre cargaison humaine à Nha tran l’équipage procéda au nettoyage du hangar, corvée dégueulasse, les crapauds servant de WC.