Pour les même raisons que toi, je suis retourné à Maurice avant de remettre le pied à Diégo en 2005.
J'avais déjà envisagé de retourner à Diégo, bien avant, avec Daniel, le petit reporter, mais pour diverses raisons, liées à l'âge de son fils et à l'achat de sa maison, en plus du peu d'infos sur les problèmes sanitaires et politiques de la Grande Ile, cela n'a pas pu se faire avant car trop hasardeux en famille avec de jeunes enfants.
J'ai donc fait le choix de retourner une première fois à Maurice en juillet 1999 avec le souvenir d'une nation arc-en-ciel d'une grande tolérance. J'ai bien fait, février à septembre 1999, fut la période la plus tourmentée de son histoire depuis son indépendance en 1968, suite à la mort, en prison, du chanteur de seggae (mix de séga et de reggae), d'origine créole, Kaya, le 21 février 1999.
Les premières violences eurent lieu à Rose Hill, justement. Les postes de police de Rose Hill et Quatre bornes ont été saccagés.
A Maurice, les créoles sont les personnes d'origine africaine, contrairement aux Antilles, en Guyane et, peut-être, même à la Réunion qui sont d'ascendance européenne.
Ce furent les premières émeutes en 30 ans d'indépendance. De nouvelles tensions inter ethniques entre créoles et hindous eurent lieu le 23 mai 1999, à l'occasion d'un match de foot. Des cocktails Molotov furent lancés contre le cercle de jeux chinois de Chinatown « L'Amicale », qui existait déjà en 1972, situé près de la mosquée Jummah.
Lors de notre escale en 1972, les hindous constituaient presque 52 % de la population mauricienne. Les communautés, alors, représentées, étaient : hindoue, musulmane, sino-mauricienne et la population générale regroupant les personnes d'origine européenne (blancs ou franco-mauriciens), les créoles et les métis.
Pour résumer : les hindous détiennent le pouvoir politique, la minorité franco-mauricienne : le pouvoir économique, les musulmans et les chinois : les réseaux commerciaux, les créoles se retrouvant généralement exclus de cette répartition des pouvoirs.
Cela n'a, aucunement, pas altéré notre séjour et à aucun moment, nous n'avons ressenti la moindre animosité, au contraire. Nous prenions les bus, à l'anglaise, des nombreuses compagnies qui écument l'île stationnées au terminus à la gare routière de Port Louis, polluée par tous les pots d'échappement des bus stationnés dont les moteurs tournent en permanence. C'est le plus sympa pour voyager et sympathiser avec les gens qui rentrent du boulot, en sari ou autre, les écoliers en uniforme de leur école, etc …
Je me suis, bien sûr, essayé à chaque séjour, à la conduite à gauche en louant une voiture mais on peut se faire peur, surtout sur les 3 voies ou les ronds-points, par exemple !
Merci aux appels de phares d'en face qui m'ont parfois remis dans l'axe …
... , enfin le bon !
Les gens sont toujours très gentils et serviables, les paysages superbes bien que le bétonnage commençait déjà à se faire de plus en plus sentir en 2001 sur certains sites touristiques.
Nous avons conservé des liens avec une famille créole de Pointe-aux-Sables dont certains membres ont fait des mariages mixtes en France.