par jeanclaude77 Mar 13 Mai 2008 - 21:21
A la demande générale...enfin...principalement de Jean-Gabriel......, voici l'épopée de cinq ou six permissionnaires partis de Paris pour rejoindre Toulon et ayant failli de peu faire pointer leurs perms le lendemain matin à "Marine-Strasbourg".
C'est du vécu garanti !
Tout d'abord, pour bien cibler l'histoire, lors des perms de 48 heures il nous était accordé lors du retour à Toulon de pointer à l'aubette après l'appel du matin. Jusque là c'était le pied car nous prenions le train à Paris Gare de Lyon vers 22 h, nous débarquions à la gare de Toulon le lendemain matin vers 7h30-8h00( le TGV n'était pas encore d'actualité !) ce qui nous permettait de pointer à l'aubette de la BAN de Saint-Mandrier vers 9 H. Là nous allions à la cambuse réclamer notre petit déjeuné, puis nous allions prendre une douche pour nous réveiller et aller au boulot vers 9h45 ( Faut ce qui faut quand même on allait pas aller au boulot en sentant le renard !).
En somme, c'était le club Med et...comme disent les poussent-cailloux...c'était la vie de château.... pourvu que ça dure !
Oui mais, ça n'a pas duré et un jour la Direction du Club de vacances a décidée que les permissionnaires devaient pointer, comme tout le monde à l'appel de 8 h à la base.
Là catastrophe, notre train de 22h ne collait plus et il fallait prendre un tortillard beaucoup plus tôt dans la soirée ce qui grêvait sérieusement les derniers moments passés avec la petite fiancée !
Il nous fallait donc trouver une solution et c'est le fameux "Chaix" de la SNCF qui nous donna une combine pour retarder au maximum notre levée d'ancre de la Gare de Paris-Lyon.
Il suffisait d'embarquer dans le prestigieux train Paris-Milan et à Dijon , son premier arrêt, attraper le Strasbourg - Vintimille qui nous ammenait pile-poil à Toulon et à Saint-Mandrier sans craindre d'avoir à faire la bise au "Bidel" qui attendait les retardataires à l'entrée de la Base.
Oui mais !!!!.... le changement de train à Dijon était du style haute voltige car sitôt le train de Paris abordant les quais de Dijon, il fallait sauter en marche, courrir dans les couloirs souterrains et attraper le fameux Strasbourg-Vintimille qui lui quasiment démarrait pendant que le Paris-Milan arrêtait sa loco en bout de quai.
Une fois, arriva ce qui devait arriver... notre train avait du prendre du retard et en entrant en gare de Dijon notre Strasbourg-machin-truc chose nous a fait "Salut les matelots et prenez le prochain !"
Nous voilà donc encalminés en gare de Dijon mais un gentil agent de la SNCF se met en quatre pour nous aider à rejoindre le bord dans les délais.
Nous embarquons donc à bord d'un tortillard à destination d'Avignon, qui fait "escale" à Lyon-Perrache et bien sûr tous cela assis sur la valise en alu made in "Royale" dans le couloir car le train était bondé.
A Lyon-Perrache, notre train étant arrêté depuis quelques minutes, l'un d'entre nous lève un oeil ( le mauvais sans doute !) et s'écrie...."hé les gars, le Strasbourg-Vintimille est de l'autre côté du quai !!!"
Branle-bas de combat, nous disons au revoir à notre tortillard et sautons dans le Strasbourg-Vintimille, nous envahissons un compartiment vide et avec la cravate trafalgar nous nous apprêtons à vérouiller la porte juste histoire qu'il n'y ai pas ....sur-population dans le dit local restreint ( certains d'entre vous doivent avoir aussi pratiqué ce type de stratagème ou le coup des chaussettes...fumantes qui marchait bien aussi !)
Le train démarre et bizarrement il me semble que nous partons dans la direction d'où nous sommes précédement venus. Un civil passant dans le couloir, je lui demande si ce train va à Vintimille et..devinez un peu la réponse.....non matelot ce train va à Strasbourg !!!!
Re-branlebas,le dernier à sauter du train en marche a bien failli ne pas profiter du quai !
Notre "galère" dura toute la nuit et de trains en trains, d'escales en escales ( Avignon, Arles et bien d'autres) nous avons quand même réussi à regagner Toulon dans les temps en ayant de justesse éviter de faire pointer nos perms de 48h par "Marine du Rhin".
Inutile de vous dire qu'après ce genre de petite randonnée nocturne nous n'étions pas frais le matin en débarquant à Toulon et pourtant......une autre nuit blanche nous attendait dans la foulée car systématiquement les permissionaires en 48 H étaient de garde dans la nuit du lundi au mardi !
A croire que nos supérieurs se figuraient que nous passions un week-end entier dans notre lit alors que tout au contraire, le but de notre perm était de......faire toucher le pompon au plus grand nombre possible de Parisiennes ce qui était à l'époque, avouez le, une façon comme une autre de servir l'image de marque de notre chère Marine-Nationale non ?
Allez salut les matelots !