par jobic Jeu 22 Jan 2009 - 18:17
Bonjour Bonnerue
Ancien arpète, et comme tous ceux qui sont passés par cette remarquable école de formation de la marine et de la vie, j'étais de ceux qui ont regrettés sa fermeture en 1988.
Cependant, il faut être réaliste. Elle ne correspondait plus aux besoins de la marine et aux mentalités de cette fin de siècle. Autant la fermeture de l'école préparatoire du pont a été une erreur détectée vingt ans après et que l'EMM vient de rectifier, autant réouvrir une école préparatoire machine n'apporterait pas aucune valeur ajoutée.
En 1968, date de mon entrée dans la marine et 2008, celle de mon départ, la technologie des services machines a grandement évoluée, les méthodes de travail et d'entretien aussi, de même que la mentalité des acteurs du service.Ce qui fait que le cursus scolaire initial que j'ai connu n'était plus à la hauteur du niveau de recrutement exigé pour conduire nos installations plus proches de l'électrotechnique et des systèmes asservis et/ou automatisés, si on se base évidemment sur celui qui sera appliqué pour l'école des mousses.
Cependant, après avoir dirigé des services machines depuis la fermeture de l'EAMF, je puis t'assurer que l'esprit dém....de, la disponibilité et l'efficacité des bouchons gras, eux n'ont pas changé d'un iota. Les particularismes des gens du fond sont toujours bien réels et tout aussi attachants.
Pour ce qui concerne les OM, l'accès rapide à la casquette venait d'une demande de la base et permettait d'obtenir des salaires convenables à une époque où cela était possible en grimpant dans les échelons de solde car on ne pouvait modifier les primes et autres . La marine n'a jamais fait mystère de l'emploi des jeunes SM comme simples opérateurs qui ne sont ni plus ni moins considérés qu'auparavant. Le SM d'aujourd'hui n'est plus celui que tu as connu: on se basait sur l'expérience auparavant, à présent les connaissances ont pris le dessus, l'esprit de corps et l'ascendant permettent aux meilleurs d'entre eux de tenir rapidement des postes de responsabilités en tout point comparable à ceux que tu as connu.Comme chef, je n'ai jamais eu à me plaindre des mécaniciens quelle que soit sa filière de recrutement;la proportion de types remarquables et de bons à c....s reste identique.
Pour avoir traversé 3 décennies assez révolutionnaires dans une marine qui était jusque là ancrée dans ses habitudes, je peux te dire que la marine actuelle n'est ni meilleure ni pire que celle que nous avons connu chacun à des périodes diverses, elle est seulement différente et fonctionne aussi bien, aux restrictions budgétaires près (encore que c'est une constante qui la suit depuis sa création)
Cordialement