2ème semestre du 6 septembre 1965 au 17 février 1966.

Changement de bâtiment donc pour la 3A où j’ai (et sans doute nous) avons connu une période de rigolades, aidés en cela par la complicité involontaire de l’adjudant de compagnie (un PM bosco basque je crois mais dont le nom m’échappe) qui s’amusait à guetter avec nous, y compris à l’appel, les bourdes de celui de la 3B le célèbre MT PIQUEMAL avec son accent du midi ! :
- « Tachez moyen de raser votre barbe et de cirer vos chaussures » répétait-il tous les jours.
Sauf qu’un jour la gaffe :
- « Tachez moyen de raser vos chaussures et de cirer votre barbe !!! » éclats de rire général des gradés et des arpètes !!!
Il y en a eu d’autres du même genre, sans compter les bagarres et noms d’oiseau échangés des 2 bureaux des adjudants, homérique !!
A l’atelier, je vois les "chaudracs" du 2ème contingent en baver avec la redoutable demi-calotte sphérique à rebord toute en retreinte et je me jure de passer mon BP ce semestre avec l’aide du PM (nom ?) super sympa et vraiment pédagogue, sans élever la voix.
Challenge réussi et première année terminée 14ème sur 96, 23ème sur 194.
Première St Eloi et dernière utilisation de la bombarde des armuriers (pas celle du bagad !) par ces derniers.

3ème semestre du 1er mars au 15 juillet 1966.

En 2B, on commence à bien connaître les copains de notre promotion et les habitudes de l’école, les grincheux et les grandes langues sont ignorés ou mis au pas.
Les gradés sont mieux connus donc nous rusons comme nous le pouvons mais nous sommes globalement disciplinés et nous n’avons pas trop de problèmes à part quelques séances de tours de peloton !
Comme nous faisons de l’hébertisme un jour sur deux, ce qui nous faisait le plus grand bien, c’est supportable…
La période atelier se passe le mieux du monde avec les cours de soudure et le célèbre SM LISY et sa moustache, point de bruit ici sauf le chuintement des chalumeaux ou le grésillement des électrodes de soudage à l’arc.
Bon de temps en temps un juron à cause d’une électrode basique collée sur la pièce mais c’est court !
En tout cas l’été qui est très chaud est plus supportable malgré la chaleur des chalumeaux, il n’y a pas cette verrière !!
Nous commençons aussi à fréquenter le bâtiment TP moteurs à côté de la darse donc en dehors de l’école.
Cette année le Mont Faron brûle sérieusement, le premier contingent est mis en alerte, il n’y a pas beaucoup d’eau, des restrictions et des coupures d’eau ont lieu à l’école.
Les exercices pour la fête de l’école se poursuivent sous le soleil de plomb du stade…
Troisième semestre terminé avec le BP et le certificat de soudeur, je passe également avec succès mon BEPC au lycée ROUVIERE à TOULON.
Je suis 5ème sur 95 et 17ème sur 331, j’ai aussi et surtout vaincu mon statut de cancre à l’école et au lycée !

4ème semestre du 1er septembre 1966 au 1er février 1967.

Cette fois c’est du sérieux, la 1A et retour au bâtiment de mes débuts !
Super ambiance, encadrement, profs et instructeurs sympas, surtout en machines.
Interrogation orale à un bavard lors du cours de chaudières :
- « Vous là, comment sont les tubes du mur d’eau des chaudières ?
- Heu ils se touchent ?
- Non monsieur, ils sont jointifs !!!
- Pas de permission ! »
Nous ne portons plus le calot mais le bachis et nous avons toujours des plaisanteries (lourdes) à propos des pompons verts ou bleus des étrangers au BEM/MEM que nous qualifions de « stagiaires bretons » pour faire enrager nos copains de cette belle région !!!
J’étais volontaire pour la force sous-marine, mais de nombreux tests et visites à la base sous-marine (dont plusieurs passages au « caisson ») ont été négatifs à cause de mes oreilles.
A l’issue de ces deux ans je termine avec le BE, le certificat de dessinateur, 5ème sur 95 et 19ème sur 185 ce qui est important au moment du choix de l’affectation.
Je vise une place de dessinateur à la base des KERGUELEN pendant 2 ans, mais elle me passe sous le nez pour un copain mieux placé.
Finalement j’opte pour le FORBIN qui vient de rentrer de campagne au Pacifique et qui doit y retourner en 1968, avec 4 autres copains…

C’est un trait important qui restera de ces 2 années de camaraderie : à la faveur de nos plaisanteries et nos rigolades nous avons pu surmonter nos difficultés ou notre isolement relatif à 16 ans, trouver une aide et une entraide et une solide amitié qui dure depuis si longtemps.
Grâce à cette école, nous avons pu acquérir une expérience unique, des connaissances multiples dans des domaines variés et de cela surtout nous pouvons être fiers...

Bien amicalement à tous !