Avant d'aller plus loin, petite parenthèse sur l'uniforme des IETA :
Mon oncle, sans doute en 1947, juste avant son départ pour Bizerte où il séjournera de 1947 à 1956.
A noter qu'à cette époque, l'uniforme des IETA était le même que celui des officiers de Marine, hormis un très discret liseré gris de part et d'autre des galons sur les manches.
Marine Dakar 1965-1971
Fanch prit son service à la tête d'un atelier de mécanique qui comprenait une section de réparation et d'entretien des bâtiments de la Marine française et aussi ceux de la Marine sénégalaise. Une autre section était constituée de machines outils destinées à l'usinage des pièces de rechange.
Les moteurs étaient démontés du bord et transportés ensuite à l'atelier pour leur remise en état. Lors des carénages, des bateaux passaient aussi en bassin de radoub afin de gratter et de repeindre leur coque. D'autres spécialités intervenaient lors de ces carénages : électriciens, tôliers, chaudronniers.
Des bateaux plus importants tels que des avisos-escorteurs passaient également dans les bassins du port de Dakar pour y subir des travaux de réparation. Il en était de même pour des cargos civils. Le port de Dakar était en effet le seul de la côte Ouest de l'Afrique à être équipé de ces importantes installations. .../...
.../... Parallèlement à ses activités au service de l'entretien des navires militaires, Fanch fut, en collaboration avec un expert de l'O.N.U., amené à apporter son concours dans le domaine du développement de l'industrialisation du Sénégal. Il créa des outillages correspondant à des nouvelles fabrications que le pays a pu mettre directement en œuvre, notamment pour la réalisation d'objets de première nécessité comme par exemple des marmites et des disques de semoir.
Dans ce domaine, Fanch créa des moules métalliques dans lesquels était coulé de l'aluminium en fusion et qui constituaient le principal outil de base de la toute première fonderie sénégalaise.
A cette occasion, mon oncle eut droit aux honneurs de la presse. Sur cette photo, il est à droite.
L'inauguration officielle se fera en 1968, en présence du président de la République, Léopold Sédar Senghor. J'étais là !Pour le récompenser de ses efforts, Fanch fut décoré en 1968 par le ministre de l' Industrie du Sénégal.
Il fut donc promu chevalier de l' Ordre National du Mérite de ce pays.
Fanch reçut en plus un témoignage de satisfaction du président Léopold Sédar Senghor qui vint, en personne, inaugurer la première fonderie du Sénégal à Thiès, ville située à une vingtaine de kilomètres au nord de Dakar.
1968 le président de la République, Léopold Sédar Senghor, félicite et remercie le directeur de la DCAN et ses deux adjoints. A noter que ces trois ingénieurs militaires français ne sont pas en uniforme mais en civil. Mon oncle est au milieu.
Ce jour-là, sur invitation de mon oncle, j'étais présent pour cette cérémonie, à quelques mètres seulement du président. Il m'avait en effet demandé de filmer la scène avec ma caméra Super 8. Un de mes cousins/cousines a dû hériter de ce film.Ce n'est qu'un an plus tard que Fanch fut décoré de l' Ordre National du Mérite français.
Outre ces travaux, la Marine française, via la DCAN Dakar, aida beaucoup le Sénégal pour ses infrastructures en construisant notamment un pont métallique sur la ligne de chemin de fer reliant Dakar à Bamako au Mali et en apportant son concours pour l'usinage de pièces mécaniques destinées à la société des mines de phosphates de Thaiba. Le phosphate qui est un précieux engrais constituait et constitue toujours l'une des plus grandes richesses des matières à l'exportation du Sénégal, avec l'arachide.
.../... Dans le domaine de l'industrialisation du Sénégal, Fanch fut amené à se rendre à Tambacounda, ville située à 150 km de Dakar vers la frontière avec le Mali, afin de conseiller le chef d'une entreprise de mécanique sur des questions d'organisation et d'évaluation des moyens à mettre en place dans le but d'améliorer la productivité.
Accompagné de Pierre, l'un de ses adjoints, un chef de travaux qui avait été embarqué avec lui sur le croiseur Jeanne d'Arc lors de la campagne du tour du monde en 1937.
Fanch visita l'atelier d'usinage concerné dont le responsable, par un extraordinaire concours de circonstances, avait lui aussi embarqué sur le même navire et avait lui aussi effectué le même tour du monde en 1937.
C'est avec beaucoup d'émotion que ces trois anciens de la Jeanne se retrouvèrent et évoquèrent les lointains souvenirs qu'ils avaient en commun.