Cette spécialité a été créée au lendemain de la dernière guerre, vers 1947, sans que je puisse apporter plus de prcisions et par changement de spécialité. En 1956, quand je commençai à m’intéresser à cette spécialité, alors QM1 timonier de l’EE Guépratte, et avoir eu quelques notions de météo par le S/M pilote de la flotte (une spécialité disparue), elle comptait environ 110 membres, disséminées sur les bases aéronavales tant en France qu’en Afrique et sur les Portes-avions et gros bâtiments comme de Grasse et Colbert principalement, ainsi que dans les préfectures maritimes et à la station de Toulon la Mitre, où j’ai pu faire presque trois ans.
A l’avènement du Centre d’Expérimentation du Pacifique, qui fut l’aventure du XXème siècle pour la Marine et aussi pour le personnel météo de la Marine, il fallut augmenter considérablement l’effectif, qui passa à environ 160 membres, en formant des aides météos et en créant un ou plusieurs cours de BE météo accélérés pour ceux parmi ces aides qui terminaient leur premier séjour au Pacifique et volontaires pour le cours et le rengagement.
Voilà donc pourquoi, la spécialité de météo est très soudée dans ce forum, parce que nous ne sommes pas nombreux et que pendant les heures de gloire du CEP, maintenant fermé comme nous le savons, nous y sommes tous allés, certains de nombreuses années, (on peut en citer un qui a fait douze ans, je crois, qui a suivi le cursus des aides-météo puis météo)(moi j’y ai fait un peu plus de huit ans). Il existe donc une sorte de fraternité entre tous les membres. Nous avons tous opéré dans les mêmes lieux, sur les mêmes îles et fréquenté les mêmes personnes, emprunté les mêmes hydravions catalina ou les mêmes bateaux ; nous avons nagé dans les mêmes lagons, participé aux tamaaraa (kai kai paumotu) avec nos amis des Tuamotu, ce qui créée beaucoup de souvenirs communs, immortels les nôtres, et beaucoup de liens, tant entre nous qu’avec les habitants de ces îles perdues sur le Grand Océan. Comme perdus que nous étions nous aussi, avec parfois du courrier une fois par mois (Rapa). Ah non ! et même si nous en sommes un peu fier maintenant, ce ne fut pas toujours facile pour tous.
La météo du CEP a employé du personnel marine d’autres spés, mais en faible quantité ; il y a eu également du personnel de l’Armée de l’air, quelques-uns venaient de l’ALAT ; d’autres encore de l’Armée de terre. Ils étaient en général affectés aux Radars qui nous permettaient de mesurer les forces et directions des vents en altitude pour l’Aviation civile et pour la préparation des tirs nucléaires. Ils sont, dans l’ensemble, aussi marqués que les météos de la Marine, par ce que l’on peut appeler notre « aventure » au CEP.
André Pilon
Dernière édition par PILON le Mar 19 Fév 2008, 19:55, édité 1 fois