Lors de l'épreuve des 5 km de natation, le vent était bien établi et évidemment contraire. On se prenait le clapot plein le museau. Désagréable.
J'arrive par le travers de la caserne Ronarc'h perchée là-haut sur sa colline. Je palme, je palme. Elle est toujours par le travers. je palme, je palme encore. Je n'ose pas tourner la tête, mais je ne peux m'empêcher. Elle est toujours là ! Je n'ai pas bouger d'un pouce.
Avec mes copains, nous palmons, palmons. Et cette maudite caserne nous nargue toujours là-haut, même, il semble qu'elle a pris un peu d'avance sur nous, enfin c'est nous qui devons reculer. Allons, gardons le moral, forçons un peu plus. Je palme avec plus de conviction. Ça me brûle la peau sous les genoux. Et ça dure, et le vent se renforce. Et cette sacrée caserne est toujours dans l'axe, gravée sur ma rétine.
L'épreuve est chronométrée mais ce n'est plus vraiment notre souci. nous n'allons pas faire un chrono ! Allez, haut les cœurs, il va falloir rentrer au port.
Nous y sommes bien sûr parvenus. J'avais la peau sous les genoux râpée avec le frottement du néoprène mais je mettais enfin les pieds dans la caserne Ronarc'h.
Je rentre rejoindre ma jeune épouse au cercle à Toulon. Je dis à ma chérie : je vais me coucher un peu, réveilles moi pour le diner. Lorsqu'elle m'a réveillé je m'apprêtais à aller souper. Non, me dit-elle, nous sommes le matin tu dois prendre le bateau pour St-Mandrier,
Un tour d'horloge, ça ne m'était jamais arrivé.