J'appris le décrochage, on montait à la verticale environ 1000 m et plus jusqu'à la perte de vitesse et une "abatée" avec descente en arrière.
Il faut mettre le manche en avant afin de rétablir un vol normal.
Cette manœuvre secoue les tripes.
Autre manœuvre, la feuille morte.
On montait à 1000 m puis il mettait le moteur au minimum, on devait jouer sur les gouvernes et le manche afin de descendre comme un feuille... dur dur à réaliser, là aussi il faut s'accrocher.
Comme j'ai piloté en saison fraiche, un jour on décolle et à environ 500 m d'altitude le moteur s'arrête givré.
Il avait oublié d'enclencher le dégivrage.
Résultat on l'actionne, mais pas de réaction le moteur ne démarre pas, on plane en direction de la piste et on se pose sans bruit.
A l'arrivée il me dit - tu vois il ne faut pas oublier le dégivrage, sinon...
Je change d'affectation direction le SAACMA/CEAEM à l’École Militaire.
Je désire ne pas perdre mes acquis et après avoir demandé l'autorisation de pratiquer le sport aérien, j'obtiens celle-ci le 18 juin 73.
Je m'inscrit au cours de pilotage à l'aéroclub de TOUSSUS LE NOBLE.
J'y vais tous les samedis.
Au cours du 4ème trimestre.
J'étais en fin de formation prêt à passer l'examen de pilote d'avion.
Un samedi matin je commence seul sur un "Jodel", à faire des tours de piste avec "touche en go".
Le vent change de direction et le brouillard tombe.
La tour de contrôle nous appelle tous (il me semble que nous étions 3 en l'air) pour nous donner la consigne suivante : on change d'orientation de piste, vous continuez et l'on vous rappelle afin de vous donner le numéro de piste et d'atterrir.
Au bout de quelques instants vient le tour de la pilote (une jeune fille) qui est devant moi, ensuite silence sur les ondes.
Je suis dans le brouillard et je ne distingue plus rien.
Je suis à 200 m.
Je fais demi-tour car pas de visibilité.
(D'après le contrôle j'étais au dessus de la piste de VILLACOUBLAY).
Au bout de quelques 5 min, je contacte la tour en leur donnant l'indicatif de l'appareil.
Silence sur les ondes... je recommence, silence de nouveau (j'apprendrai que la tour m'avait oublié).
Après un cours instant, le contrôleur d'une voix qui me semble fébrile ; me demande mon cap, ma vitesse et l'altitude.
De nouveau silence sur les ondes... puis "vous n'êtes pas repérable".
Il faut que je monte en altitude ensuite que je change de direction pour me localiser.
Deux fois on m'indique un cap et une altitude, on m'a enfin repéré au radar (j'étais au dessus de l'étang de Quentin).
On m'informe que deux avions viennent de décoller et me recherchent.
Je garde mon cap et l'altitude en scrutant le ciel.
J'en repère un au dessus, j'informe la tour, échange de messages puis on me dit que celui-ci passera devant, je dois le suivre avec environ 100m de distance sans le perdre de vue.
C'est un CESSNA.
Je le suis malgré les fortes turbulences, tout l'avion vibre il faut tenir le manche.
Le second qui était en dessous, monte et se positionne derrière moi.
Il y a toujours du brouillard, la piste est en vu et par sécurité "l'éclaireur" continue, il me laisse la piste et j'atterris sans difficulté.
Tout le club m'attend, me félicite pour mon sang froid, la séance se termine par un verre au club, la tour de contrôle (qui a eu chaud, façon de parler) est invitée.
J'apprendrai que je suis passé devant la piste de VILLACOUBLAY et qu'aucun avion militaire ne manœuvrait heureusement.
Résultat je rentre chez Mère vers 15h, elle était très inquiète, surtout qu'en je lui ai narré ma matinée.
La semaine suivante je passe mon brevet sans difficulté.
Par la suite je préparais un plan de vol avec un moniteur, une balade vers divers aérodromes régionaux.
DREUX, CHARTRES, LE MANS... on partait à deux ou à quatre suivant le type d'avion, on s'arrêtait sur l'aéroclub on se restaurait et on rentrait à TOUSSUS LE NOBLE.
Je pilotais et en vol j'apprenais à maitriser les nouveaux accessoires de gouverne, volet d'air...
31/12/73 Brevet Élémentaire de Pilote Privé Avion, passé à TOUSSUS le NOBLE.