par † STEPHAN Raymond Mar 8 Sep 2009 - 23:50
Pour la ramener un peu à mon tour, au mois d'aout 1950, nous sommes partis de Toulon pour Casablanca après un passage devant Alger où le dernier décollage, et non catapultage du bord à eu lieu. Si je m'en rappelle il s'agissait d'un Morane 30P qui a décollé bout au vent (faible) sur environ 80 ou 90 mètres, le Dixmude marchant vaillament à 13,5 noeuds sa vitesse de croisière d'ancien Victory ship transformé.
Puis à Casa, mouillés à l'extérieur, nous avons embarqué à l'aide du filet et du mât de charge, une bonne centaine de jeunes pilotes de l'armée de l'air que nous avons un certain temps après déposés à San Francisco pour s'entraîner sur Hellcat et Helldiver et nous en sommes repartis après avoir rempli les cales et soutes (et il y en avait) de toutes sortes de matériel, des centaines de pneus divers en passant par 500 tonnes de bombes etc... vers Saïgon décharger tout celà puis via Singapour, Colombo, Port Saïd nous sommes rentrés à Toulon après ce tour du monde le 21 décembre 1950. Votre serviteur était matelot gabier, brigadier de la vedette du Commandant (la bleue) et le bidou du bord, j'ai eu 18 ans le 29 décembre suivant.
Il faut tout de même que je précise que nous étions environ une vingtaine de matelots gabiers encore sous durée légale (le salaire était de cinquante francs par mois bien sûr, le prix d'une savonnette ou d'un paquet de gauloises mais pas les deux) et notre principal boulot au cours des escales était de se transformer en ce que l'on appelle aujourd'hui des dockers et à manipuler tout ce que nous transportions et celà par tiers, 24/24. Ce fut pour ma part un bon excercice de musculation.Comme dirait l'autre, l'on a vu du Pays.
Que tous ceux qui sont passés à bord par la suite, s'ils en ont bavé d'une façon ou de l'autre, sachent que leurs anciens ont peut être passé un sacré moment de leur vie sur ce fier vaisseau.