Péripéties routières
Pour monter à la station on avait le choix, du moins de mon temps, entre l’ancienne côte et la nouvelle côte. L’ancienne , construite, parait il par le génie militaire, était toute faite de virages, de lacets et évoluait dans une forêt dense, elle était bordée d’un coté, et par endroit d’une forte pente et de l’autre d’ouvrages pluviaux tels que caniveaux , au calibre nécéssaire et en rapport avec l’intensité des pluies qui pouvaient tomber , même lors du passage de dépressions tropicales.
La nouvelle cote, construite pour les besoins civils de développement de "Mahinarama" avait une pente par endroit supérieure à 20%, et à l’endroit ou elle rejoignait une autre voie débouchant des lotissements à flancs de montagne,elle avait subi lors d’évennements météo, des glissements de terrain provoquant des coupures totales ou partielles de circulation. De plus la forte pente, surtout dans les descentes, n’était pas sans comporter des risques certains en cas de rupture de freins, très sollicités. Une fois, d’ailleurs, on nous avait affecté un nouveau véhicule, un HY flambant neuf (il avait reçu une peinture neuve…) équipé de sièges passagers pour le transport des permissionnaires et les navettes courriers. Le chef de station dubitatif, a demandé au chauffeur qui nous le livrait , de faire deux fois la navette entre le poste des shérifs en bas et la station. A la première descente, paf ! Rupture de freins, sans conséquences heureusement, le HY était vide de passagers et en bas , avant l’arrivée sur la grande route, il y avait un plat… Si le HY avait été plein, Sam, aurait ramassé nos morceaux. Par la suite, le GMC des permissionnaires fut remplacé par un véritable Truck, aux couleurs militaires bien sur, et équipés de freins moteurs conséquents.
Un jour, une tempête tropicale plus forte qu’à l’habitude, la Tuauru avait débordé, nous avons attendu la relève pendant pratiquement une journée, le GMC, montant étant bloqué par des chûtes d’arbres sur l’ancienne côte. Le chef de station inquiet, les appels téléphoniques nous ayant assuré que le GMC était bien parti, a envoyé la 4L en reconnaissance. Le GMC ne pouvait faire demi-tour, l’étroitesse de la voie l’en empêchant. C’est au coupe-coupe et à la tronçonneuse, avec le treuil du GMC que les permissionnaires ont du frayer leur chemin. Le matin, ça réveille !
Que dire encore du mlot Amaru, assis sur les marches du Faré vie, la tête dans les mains, complètement traumatisé, qui était arrivé à la station a pieds , la 4L avait quitté la route, deux cent mètres avant d’arriver au précipice (vallée de la Tuauru en contrebas) et dont les tonneaux ont été stoppés par des arbres, il était sorti de la voiture par la vitre latérale en la cassant. Il bafouillait qu’il avait croisé la Dame Blanche !
Célibataire géo pendant plusieurs mois, j’ai emprunté souvent l’ancienne côte pour descendre à la pointe vénus, elle retournait, faute d’être régulièrement utilisée, à la nature. Le couvert végétal se densifiait, mais les framboisiers sauvages étaient toujours là, de même que quelques pieds de piments. On pouvait y marcher tranquillement , à l’ombre, en pleine forêt, le seul bruit que l'on entendait était celui des merles des molluques, avec sa faible pente, c’était un vrai plaisir de marin de la montagne. Mon ami DERLOT, grand adepte de la marche le faisait régulièrement.
A + et nana TUR2