par Daniel GUIMOND Sam 25 Sep 2010 - 0:35
Bonjour Roland, bonjour Tahiti ou j’ai tant de souvenirs.
Puisque tu étais à l’unité marine le jour de l’explosion, les rescapés Norvégiens avaient été hébergés à l’unité marine eux aussi.
Certains membres de l’équipages ivres et mécontents de leurs conditions d’hébergement avait été mis en cellule pour dégrisement.
C’est un copain de la DP qui m’avait raconté cela.
Il était sur la grosse chaloupe à arceaux entoilés qui faisait les rotations sur le Cap Diégo.
Les rescapés se trouvaient à l’arrière, et ont sauté.
C’est de la dynamite qui se trouvait à bord, 10 tonnes, on disait 17 à l’époque, mais certains produits transportés sont devenus explosifs ou incendiaires avec la chaleur.
Le pénible travail de récupération des restes humains arrivant sur la grève avait été confié à la légion.
j'ai une assez bonne mémoire, mais bien sur, s'il ya des erreurs dans mes lignes, elles ne demandent qu'à être corrigées.
Tristes souvenirs, déjà si loin, mais pas oubliés.
Amitiés Daniel
Mon message adressé au forum des Messageries Maritimes en mai 2008
Aviso Commandant Robert Giraud Diégo Suarez 29-09-1961
Explosion du cargo Star Carrier
Ce remorqueur de port, le Pingouin, était arrivé à Diégo Suarez sur le pont d’un cargo des
Messageries Maritimes depuis quelques semaines.
Cette petite unité était destinée aux manœuvres portuaires civiles et militaires .
A quai au port de commerce de Diégo, le Star Carrier, cargo Norvégien sans doute affrété par la compagnie Havraise Péninsulaire, était en opérations commerciales.
Le feu s’étant déclaré dans une cale, une quantité très importante d’explosifs se trouvant à bord, la décision avait été prise d’éloigner le bateau pour protéger la ville.
Le commandant Norvégien pensant contrôler la situation n’était pas d’accord avec cette décision.
Le cargo avait été déplacé avec, toujours à bord une partie des dockers, l’équipage et des militaires du service incendie.
Au mouillage, éloigné de la ville, le remorqueur arrosait la coque et le pont , au niveau de la cale ou couvait le feu.
En fin d’après midi après une énorme explosion le cargo s’était cassé en trois parties et coulé.
Les fonds étant assez faibles, tout ce qui était hors de l’eau continua à brûler, le remorqueur soufflé était toujours à couple.
Assisté par des embarcations de la marine et par le patrouilleur Malgache Tanamasoandro (rayon de soleil en Malgache, ex dragueur de mines Marjolaine, frère de la Calypso), des rescapés furent récupérés à l’arrière du bateau .
Des fûts de nitrate d’ammonium ( j’entendais parler de ce produit pour la première fois) explosaient dans l’incendie rendant dangereux l’approche du cargo.
Le lendemain matin, le bilan était lourd : 26 morts, 6 de la marine nationale, 20 marins Norvégiens.
Deux de mes camarades, arrivés comme moi à Diégo par le paquebot Jean Laborde faisaient partie de l’équipage du Pingouin.
Je me trouvais sur l’Aviso Commandant Robert Giraud, dans la cale sèche de l’arsenal pendant l’explosion qui a été impressionnante.
Que se serait il passé si le cargo était resté à quai ? L’explosif était de la dynamite (10 tonnes). N’ayant pas accès à l’information « officielle » à l’époque, ces faits m’ont été rapportés par les témoins de ce dramatique accident, les acteurs du sauvetage.
Je ne trouve aucunes traces de cette catastrophe.
L’un d’entre vous était peut être sur le cargo qui transportait ce remorqueur ?
Cela se passait en 1961…
Daniel Guimond