par † Jean Favalessa Sam 10 Sep 2011 - 17:59
Opération de "nettoyage"sur le parcours des convois de jonques chargées de latex ,en provenance de la plantation Michelin, au-delà de Thudau Mot.
Devant notre L.C M ,à env.50m,une section d'L.C.V.P (la 18e je crois),longe les berges, dragues à l'eau.La berge droite nous surplombe (mauvais!). Coude du rach : barrage viet en construction !Le LC.V.P de droite s'engage dans l'espace encore libre,et une grosse explosion, gerbe d'eau....mine! Nos copains à l'eau , devant nous canardéspar les salauds d'en façe . Les 2moteurs à 1500 tours notre barreur nous propulse entre nos gars et la berge haute .Toutes nos armes chauffent y compris celles des biffins sur la "passerelle"! Le sectionnaire largue sa drague et s'approche, porte baissée ( et çà,il fallait le faire,chapeau!),pour récupèrer leurs hommes. Pendant ce temps , nous nous occupions des buissons là-haut sur la berge. Pas façile de tirer en hauteur avec nos 20mm. Ils ont fini par décrocher.Le bruit a cessé et Dieu sait si nous en avions fait.Eux aussi avec leurs grenades,façile de là-haut!
Le temps d'évacuer les rescapés vers le L.C.T Medical resté plus en aval (vu la largeur du rach), nous revenons sur les lieux. Sampan amarré à un pieux du barrage,les viets commencaient à désosser l'épave coincée par le courant descendant, contre le barrage
Pas le temps de ranger les outils les gars ,d'autant plus que cette fois,derrière le coude ils n'ont rien entendu venir. La troupe debarquée en protection,la récupèration a continuée,cette fois à notre profit! La nuit,planqués contre la berge sous la végétation,silence complet.2h de repos puis...poste de combat et toujours dans le plus grand silence.A l'affut ,en slip,casque sur la tete ,la sueur qui coulait sur le visage nous attendions l'ordre de tirer.( c'est assez "prenant" ces moments-là) Il étaient là , de l'autre coté,on les entendaient se déplacer,grogner, donner des ordres et tout celà à 30m à peine. Nous cherchaient-ils ? Je penses après-coup qu'ils récuperait leurs morts .Au matin, plus rien. L'opération continuait.Voilà notre vie sur les petits engins .Mais bien sur il y avait de sacrés moment également.
Amitiés à tous les anciens Jean FAVA.