hep les anciens d'indo, deux jours sans vous lire c'est long,on est accrocher à vos récits.

Bonjour les amis.
Promenade au Tonkin (suite).
Les quartiers chauds de Haï-Phong ont aussi leurs curiosités, bien différentes quoique naturelles, elles aussi. Le b****l militaire du coin, sans atteindre l'importance du "parc à buffles" du boulevard Galliéni de Saïgon, peut afficher une cote honorable et se montre capable de soulager un certain nombre de souffrances. Ici, ces dames reçoivent au premier étage, étage alimenté par un large escalier de bois, à l'assaut duquel, en rangs par quatre et la ceinture dégrafée par avance, les tirailleurs marocains notamment, avancent marche par marche, à mesure que s'évacue la fournée précédente. Personnellement, je préfère le genre plus intime. Justement, dans le genre, je me suis, un beau soir, déguisé en marin de commerce, supposant que le civil pouvait être mieux considéré dans le milieu. C'est en compagnie d'une Chinoise aux longs cheveux noirs sur peau de lait, que j'ai passé la nuit. Enfin, une partie comme on va le voir. Après la première joute, ma belle a prétexté je ne sais quelle histoire pour me demander de s'absenter un moment. Le moment a bien duré une heure et demie. C'est avec joie que je l'ai vue revenir pour une deuxième joute. Mais voilà qu'une autre obligation la faisait s'absenter une nouvelle fois. Mes protestations enrayées par un baiser à couper le souffle, ma Chinoise me laissait deux heures dans un demi-sommeil. Sur le matin, je pus entreprendre la dernière joute avant de la voir disparaître à jamais. Réflexion faite, il s'avérait que la fille avait trouvé le moyen de rentabiliser à fond son industrie. et j'ai découvert que les marins civils n'étaient pas mieux traités, au contraire. Je n'ai jamais connu depuis de fille aussi boulimique.

Autre distraction à Haï-Phong. , à Do-Son précisément. Etait-ce le besoin de tendresse maternelle? On allait chez "maman". Maman n'était qu'une vieille professionnelle sur le retour qui avait eu le privilège, rare à l'époque, de montrer ses charmes en métropole. Maintenant reconvertie en barmaid, elle forçait son sourire et nous appelait ses petits tout en encaissant la monnaie après chaque tournée de "picon-citron-bière".

Parmi nous, la hantise des hommes mariés, c'est d'être cocu. Les Bretons se rassurent en répétant que, chez eux, la tradition de l'époux absent est si ancrée, que les femmes ont accepté le fait depuis des générations, ce qui est en grande partie, vrai. A bord du 101, le crabe-chef Bouboule nous avait raconté que, dans son village, de mémoire de marin, il n'y eut qu'un seul cas d'infidélité et que cette exception avait fait grand bruit. Bouboule avait donc dormi à peu près tranquille. Ce n'est qu'au retour de permission de première campagne que deux collègues du 101 m'avaient appris que, dans le village de Bouboule, il y avait justement eu un deuxième cas. Pauvre Bouboule!

Le papillonnage effréné 'tous azimuts" peut apporter quelque inconvénient au cavaleur. Aucun sacrifice n'étant trop grand pour la victoire finale, Ho-Chi-Minh a formé des "brigades d'amour" constituées de jolies filles qui oeuvrent pour leur patrie de façon singulière. Leur devoir est de se faire contaminer sexuellement, puis d'essaimer le plus possible dans la troupe. l'immobilisation d'un militaire, fût-elle temporaire, dans une infirmerie ou un hôpital, réduira d'autant l'effectif engagé dans une opération.

A plus, les amis
Albert.

Voilà du vécu hors garnison mais importante pour le moral, merci Albert

Effectivement, attendre dans l'escalier que la place se libère je pense que cela ne me serait pas arrivé !

Effectivement, attendre dans l'escalier que la place se libère je pense que cela ne me serait pas arrivé !

Alain, tu n'as rien d'un tirailleur marocain cela se saurait su!
Cela dit, les textes de nos amis sont de plus en plus captivants et leur mémoire sans faille

Au suivant...

Salut Albert,

Bien tes aventures, tu savais faire ... dans les relations, ta barmaid PCB ça me rappelle qu'en 1947 la mode c'était le PCS, Picon-citron-soda, c'était pas non plus la mode du whisky à Saigon, mais du cognac-soda. Avec ceux de la 8F nous étions éclectiques ... nous savions qu'au Tonkin il n'y avait pas les mêmes produits que dans le Sud.

A Saigon , Cognac boissons et cigarettes anglaises en boites en fer de 50 les Player's Navy Cut qui venaient de Singapour, et à Hanoi, Bourbon Whiskey et cartouches de cigarettes ricaines Lucky Strike Camel ou Pall Mall (les longues) , qui venaient de Hong Kong,
S'ensuivait une bonne utilisation de la soute du Catalina pour avoir toujours tout ce qui fallait de chaque côté. Tout est affaire d'organisation !

Merci les anciens d'Indo,ces aventures vécues nous les suivons avec assiduité et respect à tous les auteurs . ZEBE

Merci Albert pour ces histoires vécues....

Salut Albert ton aventure avec la fille me rappel le parc a buffle quand j'y passait la nuit la fille se levait souvent et( me disait moi revenir de suite tu parle 20 minute après la nuit tu entendais des claquements de mains et le mot moustique et souvent la visite des prévots papiers svp et permission de découcher pas marrant quand tu était en pleine action ils écartaient les tentures sans prévenir ça se passait en 51 53 Amicalement Coutil

C 'est ce qui s'appelle "gâcher le plaisir", Coutil

Salut Coutil,

C'est sûr que le Parc à buffles c'était pas le top du top comme on dit aujourdh'hui ...

A Cat-Lai nous ne sortions que le week end, et pas tous les jours comme ceux de Tan Son Nhut. Aussi avec un copain de la 8S on a plusieurs fois mis la barre un peu plus haut ... On allait à Cholon le samedi soir et on louait une piaule pas cher chez un Chinois. Après on allait au Kim Son ou au Grand Monde, on louait une taxi girl Chinoise pour une heure ou deux et ensuite c'était affaire de baratin ... Comme c'était parfois des filles de Hong Kong Fallait un peu se débrouiller en Anglais ! C'était plus cher qu'a Galliéni mais une fois de temps en temps ça valait "le coup"

La traversée du Mékong à Phnom-Penh en 1954 et de nos jours.
A époque ils marchaient encore à la vapeur.

Quand j'y suis retourné en 2000 je n'ai plus retrouvé le Petit Tricotin, notre lieu de débauche à l'époque que autres anciens ont du connaitre.

Théo, un peu casse-gueule la planche d'accès ... Pour Cholon je me suis gouré, c'est pas le Grand Monde pour les taxi-girls mais l'Arc en Ciel

Un jour je me dis il faut que j'aille faire une nvirée a Cholon on prononce Cholen Un cyclo m'y dépose me disant la tu vat t'amuser chef OK je rentre dans la baraque acceuilli par un chinois qui me dit regardez les belles filles choisissez en une elles avaient une vingtaine d'année mais toutes frêlles cela ne me tentais pas de trop mais allons y le gars me dit vous payez une heure OK me voila parti dans une chambre je commence et la fille ce met a criée arrette c'est moi tiet (morte) je termine sous les cris la fille ce rabille et se dirige vers la porte je lui dis que fait tu elle me dis je m'en vais je lui dit reviens j'ai payé une heure hurlement de la fille le patron entre dans la chambre je lui dit j'ai payé j'en veux pour mon heure il m'a remboursé la moitié et je suis parti de la maison tout en me disant je ne remetrais plus les pieds a Cholon vive le parc a Buffle Il faut dire que dans ce temps la je pesais 105 kilo mettez vous a la place de la fille toute menue

Bonjour les amis,
J'ai été très honoré de l'excellent accueil que mes camarades d'Indochine, ainsi que les autres anciens, m'ont réservé sur le forum.
Au départ, je ne pensais pas exposer cette partie de mes souvenirs d'Indochine, comme un feuilleton.
Afin de mieux fixer le lecteur sur l'état d'esprit dans lequel ont été réalisés ces souvenirs, j'aurais dû diffuser d'abord ce paragraphe de mes "Mémoires" intitulé "avant-propos sur la campagne d'Indochine"...
Comme il n'est jamais trop tard, le voici donc, entre deux épisodes de ma "Promenade au Tonkin".
Avec ma reconnaissance et toute mon amitié.
Albert.

Spoiler:

Bonsoir Albert,

Je partage tout à fait tes conclusions, tu dis juste.

Amical salut radiotélégraphiste

JC

Bonsoir Albert,
mon père qui à fait 39-40, l'Indochine et l'Algérie entre autre, aurait été tout à fait d'accord avec toi et je le comprend bien.
Amicalement.

Bonsoir Albert,
Non tu ne nous lasses pas avec tes récits. Mon Beau-père a débarqué avec Leclerc en octobre 45 et a été blessé gravement le 01/01/1946 dans la région de Cantho. Il faisait parti de la 9 DIC. Il ne parlait pas beaucoup de cette guerre, mais il a fait parti de toutes les associations patriotiques qui y étaient associées.
Je te remercie de nous conter toutes tes anecdotes qui nous font découvrir cette guerre à nous jeunes générations.
Vous nous narrez vos récits sans haines et surtout avec beaucoup de nostalgie de vos jeunes années qui ont été marquées par plusieurs guerres.
Vous êtes les derniers témoins, de ces années, alors continuez d' écrire vos mémoires.
Amitiés
Jean-Marie

Il faut dire que dans ce temps la je pesais 105 kilo mettez vous a la place de la fille toute menue

Coutil t'étais trop fort ...

C'était pas mon cas, après deux crises de palud à tremper les matelas des lits Picots j'étais plutôt comme un quetam ... vises un peu les bras

Tu as raison Laffrat c'était au début mais après cela j'ai perdu quelques kilo , les filles ,m"apellais Map (gros) j'aurais preféré Quétam (cure dent)

Pour Jean-Marie Bonomelli:

Mon frère aîné à fait parti du 9ème D.I.C.M.

Il avait appareillé de Marseille le 12 octobre 1945 sur un bateau Canadien dénommé "Oronthe".
Escales à Port Saïd / Aden / Djibouti / Colombo et arrivée à Saïgon.
Hospitalisé puis en convalescence au Cap Saint-Jacques d'avril à mai 1946 pour dysenterie et palud.
Rapatrié sanitaire départ de Saïgon sur le paquebot "Ile de France" le 24 aout 1946
et hospitalisé à l'hôpital St Anne de Toulon puis au Val de Grâce à Paris.


Philippe Collemant

Bonsoir Bill Collemant,

Ton frère a du salement en baver, la dysenterie était reconnue bien plus grave que le palud et justifiait le rapatriement sanitaire. Au préalable certains malades étaient envoyés à Dalat, l'altitude et un changement d'alimentation leur permettait de se requinquer un peu, mais c'est tout. Perso pour le palud après la 2ème crise on m'a envoyé au repos dans un centre de l'armée du Cap ST Jacques, où des places étaient réservées pour les gens de l'Aéro Tan-Son-Nhut et Cat-Lai.L'air marin était bon, il n'y avait pas de moustiques, la photo que j'ai postée plus haut est prise en 1948 au Cap St Jacques.


Une autre photo prise au Cap St Jacques avec deux SM de la 8F de Tan Son Nhut, debout SM Baron; mécano et accroupi SM Calderone radio volant.Ma ceinture était devenue trop longue j'ai du percer des nouveaux trous et j'enroulait le bout dans le pantalon ...

Pour JC Laffrat:

Effectivement
Il n'a jamais guéri de la dysenterie.
A son retour d'Indochine il pesait 47 kgs.... et ne tenait pas debout.
Lorsqu'il était en Corée en 1952 le médecin du Bataillon le soulageait avec de l'opium.....