Depuis, cela a changé car la marine, par le biais du SSF demeure responsable du processus jusqu'au dernier coup de chalumeau dans le chantier de déconstruction.
N'oublions pas que l'ordre de retour de la coque d'Inde à Brest est une décision personnelle de Chirac, sans concertation avec qui que ce soit.
Les chiffres avancés sont un peu fantaisistes et ne tiennent pas compte de ce que la vente des 33000 t d'acier rapportera dans les caisses de l'Etat .Je vous laisse apprécier sans polémiquer ( pour info, le dernier paragraphe est appliqué à présent). Je crois savoir, qu'au final, ce sera une opération légérement positive pour nous.
Journal la tribune du 30/09/2011 ( Michel Cabirol)
- Spoiler:
Selon nos informations, le fiasco de la déconstruction de la coque Q 790 a englouti plus de 20 millions d'euros.
Paix à son âme. Pour autant, le ministère de la Défense ne pouvait ne pas tirer des leçons du fiasco du démantèlement du porte-avions Clemenceau, la coque Q 790, dont la déconstruction a été achevée fin 2010 dans le chantier britannique Able UK d'Hartlepool. Un rapport du ministère de la Défense tire à boulets rouges sur la Marine : elle « avait fait le choix d'initier la déconstruction de ses bâtiments par celle de l'ancien porte-avions, sans avoir bien évalué les difficultés qui allaient se présenter du fait des contraintes de la réglementation relative à l'amiante, de la difficulté à sélectionner une entreprise compétente pour conduire l'opération, et des retombées médiatiques qui allaient en découler pour une opération qui se voulait exemplaire ».
Exemplaire, ce fut loin d'être le cas. Car la Marine et le service des Domaines, propriétaire des matériels militaires en fin de vie opérationnelle, ont dû s'y reprendre à trois fois pour signer le bon contrat en vue de démanteler le « Clem ». En 2003, ils ont choisi l'entreprise de démolition espagnole GDRS, « l'industriel le moins-disant pour le marché initial de la déconstruction en 2002, sans définir suffisamment les prestations de désamiantage à réaliser ». GDRS convoie la coque Q 790 de façon irrégulière vers la Turquie. Premier scandale. La Marine la récupère finalement à proximité de l'Italie. La caution versée par GDRS (460.000 euros) est conservée par l'État « après rupture du contrat », précise le rapport.
En 2004, le deuxième contrat, passé à la société SDI, représente « un coût de 11,8 millions pour les travaux de désamiantage effectués à Toulon et le passage du canal de Suez » en vue de sa déconstruction finale en Inde, selon le rapport. C'est le début des fameuses tribulations du « Clem », l'Inde, sous la pression des organisations internationales, refusant in fine de l'accueillir en raison des fortes quantités d'amiante à bord. À la veille de la visite de Jacques Chirac en Inde en février 2006, la France finit par le rapatrier. « Pour le remorquage de la coque de l'Inde vers Brest, le montant payé s'est élevé à 1,6 million d'euros ». Au final, la Marine signe un contrat de démantèlement en 2008 avec Able UK.
« La déconstruction de la coque Q 790 a un coût, environ 20,8 millions d'euros, peu élevé et non encore définitif, mais qui aurait pu l'être moins, 12,2 millions d'euros si l'opération avait été conduite sans les aléas de son désamiantage et de ses voyages imprévus ». Sans oublier les frais de contentieux (480.000 euros).
Le rapport conclut que « cette opération, difficile, montre clairement qu'il revient au ministère de la Défense de conduire seul la déconstruction des navires ». Et de prévoir le démantèlement des matériels militaires dès leur conception dans le cadre de la conduite des opérations d'armement.