par † sagnimorte albert Ven 17 Nov 2017, 11:06
Bonjour les amis,
Par ces temps froids, un petit tour au Cambodge.
Donc, je suis à Phnom-Penh, au bal cambodgien, le "Lampton".
Eh oui, cela fait partie des opérations de guerre.
La petite qui danse devant moi est bien mignonne, la taille fine, les hanches bien marquées.
Elle a la peau bronzée d'une Cambodgienne, mais le visage et la morphologie d'une Chinoise.
Les hauts talons affinent ses jambes, son corsage un peu serré met en valeur ses seins bien galbés.
Joli minois aux petits yeux bridés, nez légèrement retroussé, longs cheveux noirs coulant jusqu'à la taille, elle est décidément très à mon goût.
Je retournerai au Lampton plusieurs soirs de suite dans l'espoir de la revoir, en vain.
Un après-midi, en compagnie d'un copain, j'aperçois par hasard à la terrasse d'un café, une fille qu'il me semble reconnaître.
Je m'approche.
Oui, c'est elle, c'est bien elle.
Elle sirote un jus de fruit en compagnie d'une amie.
Je m'arrête car cette fois, je ne veux pas la laisser repartir sans tenter ma chance.
- Bonjour, peut-on vous offrir un verre?
Toutes deux parlent un peu le français.
La discussion nous apprend que ce sont des popones (1) en mal de mari.
Celle que je vise, après plusieurs rendez-vous, acceptera de me faire visiter sa demeure.
Elle deviendra tout naturellement ma popone.
Chaque civil ou militaire installé pour un temps a sa popone.
La popone a parfois rang et prérogatives d'une femme légitime.
Son statut est, le plus souvent, provisoire, la durée d'un séjour d'une à plusieurs années.
Il peut devenir définitif si la popone présente les qualités requises.
La pratique vaut ainsi dans toute l'Indochine.
Au Cambodge, c'est la popone.
Au Vietnam, c'est la cong-haï.
En dépit de leur situation précaire, popones et cong-haï jouent le jeu honnêtement : un seul mari auquel elles seront fidèles.
Elles s'y attachent et devront le plus souvent s'en détacher à la fin du séjour.
Naturellement, de ces liaisons naissent parfois des enfants qui sont le plus souvent élevés par leur mère ou confiés à la famille proche.
D'autres, sur l'initiative du père sont remis à des institutions charitables, généralement religieuses.
Il existe une fondation, la fondation Charles Gravelle, qui recueille ces petits Eurasiens.
Rarement, chez les militaires, le père va jusqu'à les adopter et les ramener en France.
Les Français partis, les mères resteront parmi les gens de leur race avec un - ou plusieurs- enfants métis...
Coutume assez difficile à concevoir pour nous Français qui avons tondu et condamné nos filles coupables de faiblesse envers l'occupant.
Là-bas la tolérance est de mise et il est exceptionnel que ces mères soient regardées de travers.
Quant au colonial qui fait sa vie dans le pays, il n'est pas rare qu'il passe l'anneau au doigt de sa compagne.
(1) En langue cambodgienne, le mot "popone" se traduit par épouse.
A suivre, les amis.