superbe cette histoire, JC Couston, je crois que ce sujet est vraiment fait pour faire reconnaître la dureté de cette guerre de 14, et les faits exceptionnels qui ont pu se dérouler
quant à moi, je continue à rédiger un résumé (un "digest" comme dirait mon ami JC LFT !) des JMO qui relatent l'histoire qu'ont vécus les 3 régiments dans lesquels a combattu mon grand-père, de 08 14 à 04 19, je le rédige pour moi-même et surtout pour mes "descendants" les siens donc !!
j'ose vous le communiquer, suite des messages 83, 104, 107, sous la forme souhaitée par l'un d'entre nous, mais çà ne préserve pas mes mises en page, peut-être reviendrai-je aux scans, peut-être pas
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Le 30 septembre 1914, nombreux mouvements de différentes unités du 70°, Cies d’infanterie, de cavalerie dont :
« 2 bataillons, les 2 et 3èmes, désignés pour une mission spéciale, partent de Warloy à 4h30, débarquent à La Chapelle de Fenchy, et sont en support du corps de cavalerie, envoyés vers Guemappe, Monchy le Preux… »
« le 1er bataillon quitte Baizieux pour aller à Sailly au Bois, on allège les hommes en mettant les sacs sur les voitures »
Sailly au Bois, SW de Arras, environ 18 km de Baizieux, et maintenant nous sommes dans le PAS DE CALAIS.
Demain début de nouveaux et durs combats, mais si vous visionnez les déplacements, en à peine 2 mois, parfois en aller-retour, Belgique, Ardennes, Champagne, Oise, Somme, Pas de Calais, qui, à part exception, se font en marchant ! vous imaginez dans quel état de fatigue se trouvent les hommes, « les survivants » car, en plus, en cours de route ils ont combattu !![page]
1er Octobre 1914,
Des unités du 70° RI sont réparties dans le trapèze Arras Bapaume Albert Doullens, pour plusieurs d’entre elles dans les alentours de l’axe routier Arras/Bapaume, à St Martin/Cojeul, Hénin/Cojeul, Boiry-Becquerelle, puis ce front se déplace de quelques km vers le NE.
« la 10ème Cie à Boiry-Becquerelle. Un Lieutenant Colonel de dragons, se trouvant provisoirement dans le secteur, prend sur lui d’envoyer la 10ème Cie assurer la défense de Boyelles. Le Gal de Villestreux qui a sous ses ordres le 3ème bataillon (dont la 10ème) en manifeste tout son mécontentement » (pas près d’être colonel celui-là !)
« un peloton de la 11ème Cie, pousse à Boiry, l’autre reste à St Martin ; Boyelles et Boiry sont bombardés tout l’après midi »[page]
« dans la nuit le front de Cojeul est attaqué, la 12ème Cie reçoit le principal effort à Hénin »
« vers 16 heures, de l’infanterie ennemie s’avance vers Monchy et Guemappe » « elle s’arrête à 1500m et le bombardement sur Monchy cesse »
« vers 18h30 3 attaques ennemies sur Monchy, 2 échouent mais celle sur le cimetière réussit et l’ennemi prend pied dans le village »
« notre 7ème Cie contre-attaque dans le village A LA BAÏONNETTE ET LES COMBATS SE POURSUIVENT DANS LES MAISONS »
« une Cie du 159ème arrive en renfort suivie de tout le bataillon »
Le 2 10 1914, « à Monchy, le bataillon constate à 3 heures (est-ce qu’ils dorment parfois ?) que l’ennemi a abandonné le village »
« à 4 heures le bombardement ennemi reprend »
Pendant cette seule nuit ce bataillon, du 70° RI, perd
1 officier et 152 hommes, tués blessés ou disparus« le bombardement continue, les allemands progressent vers le village »
Des mouvements des unités du 70°RI ont encore lieu ce 02 10 14 et se poursuivront le 3 10, souvent sous les tirs et bombardements ennemis, avec aussi un repli du 159°
Tôt le matin du 3 octobre 1914 « le renseignement d’un avion (c’est la première fois que l’on parle d’un avion dans ce JMO) nous apprend que l’attaque allemande sur la gauche du 159° a été arrêtée par notre artillerie »
« le 1er bataillon du 70° RI essaie de déborder Neuville, occupe le NE du village mais le SE reste occupé par l’ennemi »
Et arrive le 4 octobre, important pour mon grand-père ![page]
Le 4 octobre 1914
« à 2 heures (du matin bien sûr) le 1er bataillon du 70° RI reçoit l’ordre de coopérer à l’attaque du SE du village de Neuville, bonne préparation par notre artillerie et nous nous emparons de Neuville, mais l’ennemi tentant de nous tourner par notre droite en reprend possession »
« le Gal Barbot donne l’ordre à notre 2ème bataillon de se rapprocher de Tilloy, ce mouvement s’exécute sous une forte canonnade avec BEAUCOUP DE PERTES »
« ordre est donné au 70° RI de remplacer le 61° bataillon de chasseurs dans les tranchées »
« le Lt Colonel et les Capitaines de Cies lancent une reconnaissance préalable du terrain, saluée par les obus » la relève se fait dans la nuit.
Je ne sais pas dans quelle action, mais c’est ce 4 octobre que mon grand-père, Jean François Thaumur, est blessé, 2 mois après le début de la « grande » guerre, blessé et évacué pour la première fois (de 3)
Que de marches, de combats, de camarades tués, blessés ou disparus (au moins un millier puisque le régiment à déjà reçu 900 hommes en renfort pour un effectif variant entre 3200 et 2200)[page]
Il reviendra « aux armées » le 17 octobre prochain, mais ce sera au 41° RI, qui a souvent combattu près du 70°,
- Pendant qu’il est soigné, le 10 octobre 1914, son cousin germain Auguste Thaumur (de Sarzeau) est tué.
- « décède suite à blessures le 10 octobre 1914, au 116ème RI aux combats de Authuile (Somme) »
- « ….nous avons subi des fusillades précises…. » dit le JMO du 116° ce jour là
- Engagé volontaire le 19 12 1910, il avait été promu sergent-major fourrier le 07 09 1914 (son père était douanier à Sarzeau)
Monument aux Morts de Sarzeau, ma dernière résidence quittée il y a peu par nécessité !
A bientôt, au 41° RI, très souvent aussi en 1ère ligne. Jean François Thaumur y restera 2 ans ½ (à part une évacuation pour maladie) jusqu’au 28 04 1917, date de sa 2ème blessure qui le tiendra éloigné durant 7 mois, avec un repos en famille puisque mon oncle et parrain, Jean François Thaumur lui aussi ! arrivera sur terre ! et ce sera un retour aux armées le 2 12 17 (au 202°RI cette fois)
que de peine pour ces hommes, et encore nous lisons ceci sans stress !![page]